Covid-19 : toujours pas de preuve que les animaux domestiques jouent un rôle dans la diffusion du virus

L'Anses souligne que les rares cas de contamination et/ou d'infection des animaux de compagnie par le Sars-CoV-2 restent sporadiques et isolés au regard de la forte circulation du virus chez l'Homme et de l'ampleur de la pandémie à l'heure actuelle.

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Michel JEANNEY

Épidémiologie

Tenant compte des nouvelles données épidémiologiques et expérimentales*, l'Anses** a complété, le 14 avril, son avis du 11 mars concernant la participation éventuelle des animaux domestiques à la diffusion du virus du Covid-19 et se rend à la même conclusion.

Elle considère, en effet, « qu'il n'existe actuellement aucune preuve que les animaux domestiques jouent un rôle épidémiologique dans la diffusion du Sars-CoV-2, cette diffusion étant le résultat d'une transmission interhumaine efficace par voie respiratoire ».

Cet avis complété intervient « à la lumière des éléments scientifiques actuellement disponibles (phylogénie du Sars-CoV-2, épidémiologie du Covid-19, études in vitro, in vivo ...) et malgré les cas sporadiques qui ont pu être décrits ainsi que les infections expérimentales ayant démontré la réceptivité de quelques espèces animales au virus ».

Elle constate, en effet, que de rares cas de contamination et/ou d'infection des animaux de compagnie par le Sars-CoV-2 ont été rapportés jusqu'à présent mais « ces cas de contamination et d'infection restent sporadiques et isolés au regard de la forte circulation du virus chez l'Homme et de l'ampleur de la pandémie à l'heure actuelle ».

Transmission de l'Homme vers l'animal

Selon l'agence, « les cas investigués sont en faveur d'une transmission de l'Homme vers l'animal ».

Elle souligne qu'il existe peu d'informations sur la proportion d'animaux testés négatifs au virus et qui auraient été en contact étroit avec des personnes atteintes du Covid-19.

Les experts estiment aussi que « la présence d'ARN détecté par RT-PCR n'est pas forcément associée à la présence de particules virales infectieuses ou à une infection productive et, donc, ne permet pas de conclure, à elle seule, à une infection de l'animal. Une contamination passive ne peut pas être exclue », argumentent-ils.

Ils rappellent que le Sars-CoV-2 est d'origine animale (chauve-souris, Rhinolophidae) avec ou sans intervention d'un hôte intermédiaire.

Cependant, dans le contexte actuel et au vu des éléments cités, ils considèrent « que la transmission du Sars-CoV-2 de l'Homme à une espèce animale domestique (animaux d'élevage et de compagnie) ne peut pas être totalement exclue mais qu'une adaptation à celle-ci semble actuellement peu probable »

* Parmi les nouvelles données disponibles, l'Anses a pris en compte notamment les nouveaux cas de chiens et de chats testés positifs mais asymptomatiques à Hong-Kong, le cas du chat en Belgique présentant des signes cliniques, l'étude par prélèvements réalisés par Idexx (lire DV n° 1523), les infections expérimentales chez des animaux domestiques (lire DV n° 1524), le cas du tigre et des lions testés positifs et présentant des signes cliniques au zoo de New-York (lire DV n° 1524), les cas de chats testés positif à Wuhan et enfin l'étude sérologique et virologique menée sur des chats et chiens d'étudiants de l'école vétérinaire d'Alfort (lire DV n° 1525).

** Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1526

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