VPT apportera aux vétérinaires un appui structurel, administratif, juridique et financier

En charge du projet de relance de Vétérinaires pour tous au sein du SNVEL*, notre confrère Christophe Buhot précise les contours de cette initiative de médecine vétérinaire solidaire qui fédère plusieurs organisations professionnelles et vise à simplifier la tâche des confrères qui s'inscrivent dans cette dynamique. L'objectif est que VPT s'inscrive sur du long terme et fonctionne en toute autonomie et en toute indépendance dès que possible.

■ La Dépêche Vétérinaire : Qu'est ce qui a motivé le SNVEL* à s'inscrire dans ce projet de relance de Vétérinaires pour tous (VPT) ?

Christophe Buhot, administrateur du SNVEL : Le SNVEL était déjà très impliqué dans VPT dans les années 1990 et a toujours amèrement regretté l'arrêt quasi complet de cette initiative à la suite de plaintes non dénuées d'intérêts. Lors de la Journée nationale vétérinaire 2020, nous avons eu le plaisir d'animer la table-ronde sur la médecine solidaire, ce qui a permis de remettre VPT sur le devant de la scène.

Tous les jours, les vétérinaires praticiens reçoivent des personnes démunis ou des SDF afin de soigner leurs animaux et de leur venir en aide. Mais il convient de souligner l'isolement du vétérinaire qui doit faire face à des missions parfois multiples : traiter à moindre coût, voire gratuitement, trouver une solution pour éviter un abandon ou une euthanasie, mettre en relation avec les associations pour une éventuelle prise en charge et, par-dessus tout, préserver le lien Homme- animal, bref trouver une solution et pour l'animal, et pour l'Homme. Le tout bien souvent sans aucune forme de reconnaissance.

Le SNVEL, en s'associant au Conseil national de l'Ordre (Cnov) des vétérinaires et à l'Afvac**, a souhaité aider ces vétérinaires, qui sont les premiers contributeurs à la protection animale, en leur fournissant un appui structurel, administratif, juridique et financier tout en favorisant et développant la collaboration et les échanges avec les organismes sociaux, les pouvoirs publics et les associations de protection animale, dans l'intérêt des plus démunis. Le ministère de l'Agriculture, en incluant VPT dans son plan de relance, est l'accélérateur du projet.

■D.V. : Quelle participation numérique des vétérinaires français espérez-vous ? Comment comptez-vous les convaincre d'adhérer à VPT ?

C.B. : Il est bien difficile de se fixer un chiffre. Une récente enquête montre que 88 % des vétérinaires interrogés étaient prêts à accompagner des maraudes, soutenir un bus itinérant ou participer à des consultations. Notre but n'est pas de convaincre mais d'organiser le mieux possible l'action des nombreux vétérinaires convaincus.

■D.V. : Pour quand prévoyez-vous le lancement effectif de VPT ?

C.B. : Nous souhaitons démarrer à la mi-mars tout en sachant que certains points d'organisation mériteront sûrement d'être améliorés ou demanderont plus de temps. Afvac, Cnov et SNVEL profitent du plan de relance du gouvernement pour tout mettre en place de façon pérenne et ont le ferme souhait que VPT s'inscrive sur du long terme et fonctionne en toute autonomie et en toute indépendance dès que possible.

■D.V. : Comment percevez-vous les initiatives parallèles, à l'instar de Vetericare (lire ici), qui étoffent l'offre de médecine vétérinaire solidaire ?

C.B. : Contrairement à ce que pensent certains, personne n'a le monopole du coeur, et toutes ces initiatives méritent d'être saluées et reconnues. Elles contribuent à développer le maillage - mot tendance - de la médecine solidaire et montrent l'humanisme des vétérinaires. Nous ne pouvons que les encourager et voir si des synergies sont possibles pour augmenter l'efficacité de notre action collective auprès des personnes démunies et des SDF. ■

* SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.

** Afvac : Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie.