Résultat économique des exploitations agricoles : les élevages de ruminants affichent les revenus les plus faibles

De 2020 à 2022, les aides de la Pac versées aux exploitants se sont élevées en moyenne à 33 700 euros par an par exploitation et représentaient 64 % du RCAI (65 % en élevage de bovins lait, 210 % en élevage de bovins viande).

© D. Lemoine - Adobe

Filières

Une étude du résultat économique des exploitations agricoles françaises de l'Inrae* montre des disparités selon la nature, la taille, la localisation de l'exploitation et son système de production. Entre 2010 et 2022, les exploitations d'élevages de ruminants ont présenté les revenus moyens annuels les plus faibles. Les revenus sont en général plus élevés dans les productions végétales.

« Évaluer le revenu agricole permet d'apprécier la situation économique des agriculteurs, de caractériser la rentabilité des exploitations selon leur taille, leur localisation, les systèmes de production... et d'établir des comparaisons entre années, territoires et secteurs », a expliqué l'Inrae*, le 27 février. « La mesure du revenu agricole est difficile à établir car les agriculteurs n'ont pas un revenu mensuel fixe ». Il faut distinguer le résultat économique des exploitations agricoles de la rémunération que peuvent en tirer les agriculteurs pour subvenir à leurs dépenses privées.

« Entre 2010 et 2022, le revenu courant avant impôts (RCAI) moyen s'élevait à 32 000 euros par équivalent temps plein (ETP) non salarié, toutes exploitations confondues, en euros constants de 2022. Cette moyenne cache une grande variabilité selon l'année, le secteur d'activité ou la performance des exploitations. Les 20 % d'exploitations ayant les résultats économiques les plus faibles ont un RCAI inférieur à 6 100 euros par ETP non salarié. Les 20 % d'exploitations ayant les résultats économiques les meilleurs ont un RCAI supérieur à 54 100 euros par ETP non salarié », indique l'Inrae.

Les exploitations d'élevages de ruminants ont présenté les revenus moyens annuels les plus faibles (20 200 euros par ETP non salarié en élevage de bovins viande).

Les revenus sont en général plus élevés dans les productions végétales (56 300 euros par ETP non salarié en grandes cultures en moyenne sur la même période). Il existe une grande disparité de revenus au sein de chaque filière.

Productivité, efficience et dette

Le niveau de résultat économique des exploitations dépend pour une large part de la productivité du travail, de l'efficience productive de l'exploitation et de sa capacité à faire face à la dette. L'Inrae indique que les exploitations efficientes et peu dépendantes de la dette permettent souvent aux chefs d'exploitation de bien gagner leur vie. Ce n'est pas le cas pour les exploitations productives mais peu efficientes, surtout endettées. 15 % des exploitations agricoles françaises seraient structurellement très fragiles car elles cumulent une faible productivité du travail, une faible efficience productive et une forte dette.

De 2020 à 2022, en France, les aides directes versées aux exploitants dans le cadre de la Politique agricole commune (Pac) se sont élevées en moyenne à 33 700 euros par an par exploitation. Elles ont représenté en moyenne 64 % du RCAI sur cette période. « Sans ces aides, il y aurait certainement beaucoup d'exploitations qui seraient en difficulté économique », estime l'Inrae.

Elles ont représenté 22 % du RCAI en maraîchage mais 65 % en élevage de bovins lait, 78 % en céréales et oléo-protéagineux et jusqu'à 210 % en élevage de bovins viande.

Si le montant total des aides reçues par une exploitation est toujours très lié à sa taille, en raison de leur mode de calcul, ce lien tend à s'affaiblir au fil des réformes de la Pac. Les montants d'aide par hectare sont aujourd'hui plus élevés pour les petites exploitations que pour les grandes. V.D.

* Inrae : Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1704

Envoyer à un ami

Password lost

Reçevoir ses identifiants