Influenza aviaire : un nouveau cas rare et asymptomatique de transmission à l'Homme en Espagne
Mercredi 12 Octobre 2022 Sciences 45214La personne infectée est l'employé d'un élevage de volailles à Guadalajara (centre) où des cas de la maladie ont été détectés parmi les volailles le 17 septembre.
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Santé publique
Un employé d'une exploitation avicole espagnole a contracté le virus de l'influenza aviaire fin septembre, dans un nouveau cas rare de transmission à l'Homme, et est resté asymptomatique jusqu'à ce qu'il soit testé négatif, sans autre infection connue, a déclaré le ministère de la Santé espagnol le 3 octobre.
« Le 27 septembre, le Centre national de microbiologie a confirmé un cas de grippe aviaire A(H5N1) chez un homme asymptomatique qui a déjà été testé négatif », indique ainsi le ministère dans son communiqué.
D'après l'AFP, la personne infectée est l'employé d'un élevage de volailles à Guadalajara (centre) où des cas de la maladie ont été détectés parmi les volailles le 17 septembre. Il a été placé à l'isolement à son domicile jusqu'à ce qu'il soit testé négatif le 28 septembre.
Son seul contact proche était négatif, selon le communiqué du ministère, qui souligne que « la transmission des oiseaux à l'Homme est considérée comme un phénomène rare ».
En Espagne, deux foyers d'influenza aviaire en élevages ont été confirmés depuis la mi-septembre.
Deux cas similaires au Royaume-Uni et en Russie
Ce cas de transmission à l'Homme du virus influenza aviaire rappelle celui annoncé, le 6 janvier dernier, au Royaume-Uni, chez une personne au contact de volailles infectées (lire DV n° 1602) et celui qui a causé, en février 2021, une alerte en Russie (lire DV n° 1563).
Comme le rappelle le Pr Jeanne Brugère-Picoux (membre de l'Académie nationale de médecine et de l'Académie vétérinaire de France), « une sérologie positive sans symptômes signifie que le virus a atteint les alvéoles pulmonaires (seules cellules réceptives) sans effet pathogène mais avec séroconversion ».
« Si on recherchait systématiquement des anticorps chez les éleveurs des élevages contaminés, on en trouverait plus. Heureusement, on ne le fait pas car sinon on crée une crise inutile », ajoute-t-elle.
Si les virus influenza mutent beaucoup, il existe une barrière d'espèce entre les oiseaux et l'Homme. Ce qui n'est pas le cas, par exemple, avec l'espèce porcine, sensible aux virus de la grippe humaine et réciproquement.
Selon notre consoeur, ces risques de mutation justifient la surveillance des virus émergents de l'influenza aviaire par précaution quant à un risque potentiel zoonotique éventuel. Il est toutefois « rassurant de constater que, depuis les épizooties importantes d'influenza aviaire observées depuis près de deux décennies, il n'y a jamais eu un virus influenza aviaire hautement pathogène ayant pu muter pour s'adapter à l'espèce humaine avec une contamination inter-humaine ». M.J.