Grand défenseur de la profession et des animaux, notre confrère Jean-Pierre Kieffer n'est plus

La vocation de vétérinaire de notre confrère lui est venue très tôt, intimement liée à sa sensibilité pour la cause animale.

© OABA

Disparition

Notre confrère Jean-Pierre Kieffer est décédé dans la nuit du 25 au 26 octobre des suites d'un cancer qu'il combattait depuis cinq ans. Il fut un défenseur infatigable des animaux notamment par son action à la tête de l'association welfariste OEuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs. Tout au long de sa carrière professionnelle, notre confrère s'est également consacré avec passion à la défense de sa profession.

Nous avons appris avec tristesse la disparition, survenue dans la nuit du 25 au 26 octobre, à 71 ans, de notre confrère Jean-Pierre Kieffer, figure emblématique de la profession de par les nombreuses fonctions électives qu'il a occupées tout au long de sa carrière professionnelle et grand défenseur de la cause animale, notamment pendant ses vingt années passées à la présidence de l'OEuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA). 

Notre confrère s'est battu avec courage et détermination pendant cinq ans contre un cancer qu'il ne cachait pas et qui a fini par l'emporter. Jusqu'au bout, il aura assumé ses multiples activités avec passion.

Vocation précoce

Il venait d'être décoré de la Légion d'honneur dont les insignes de chevalier lui ont été remis, le 6 octobre, par le président du Sénat, notre confrère Gérard Larcher (lire DV n° 1589). Le 9 octobre, assistant à la dernière assemblée générale de l'OABA, il a confié les rênes de l'association à un autre confrère, Manuel Mersch, qui a été élu président, Jean-Pierre Kieffer devenant président d'honneur (DV n° 1589).

La vocation de vétérinaire de notre confrère lui est venue très tôt, intimement liée à sa sensibilité pour la cause animale, puisque, dès l'âge de 12 ans, il a sauvé, à force de soins, son chiot cocker qui avait ingéré accidentellement des lames de rasoir.

Sorti de l'école vétérinaire de Toulouse en 1975, Jean-Pierre Kieffer s'installe en clientèle canine dans sa ville natale à Drancy en 1978 et se consacre rapidement, en parallèle, à la défense de sa profession.

Tout d'abord responsable de SOS Vétérinaires Ile-de-France, il devient président du Syndicat des vétérinaires de la région Paris-Ile-de-France, associant dans son action défense des vétérinaires et convivialité au travers notamment du Rallye des vétérinaires d'Ile-de-France. Il crée le Journal des vétérinaires d'Ile-de-France, qui fourmille d'informations pratiques, notamment en droit du travail, notre confrère se passionnant pour cette discipline.

Cofondateur du SNVEL

Il publie d'ailleurs régulièrement ces informations dans la presse vétérinaire, notamment pendant plusieurs années dans les colonnes de La Dépêche Vétérinaire .

Au début des années 1990, il cofonde le Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL), dont il devient le premier secrétaire général. Il excelle à cette fonction, en particulier grâce à sa capacité hors norme de travail et à son sens de l'organisation. Il contribue étroitement à l'élaboration des conventions collectives de la branche vétérinaire et organise de nombreuses éditions des Rencontres nationales vétérinaires du SNVEL.

Ces responsabilités ne le détournent cependant pas de son autre passion, la défense des animaux. Grand admirateur de notre confrère Fernand Méry, il entre en 1985 au bureau du Conseil national de la protection animale fondé par ce dernier et en devient le président en 2010 (fonction qu'il occupait encore avant son décès), puis celui d'Eurogroup for animals pendant six ans.

Il est également trésorier de la Ligue française pour la protection du cheval, de 2008 à 2016, président de l'école de chiens guides d'aveugles de Paris, de 2011 à 2014, et président d'honneur et administrateur pendant plus de 30 ans du refuge de Thiernay dans la Nièvre.

Il rejoint l'OABA aux côtés de sa présidente-fondatrice Jacqueline Gilardoni en 1991 et en devient le président en 2001.

Défenseur des animaux de rente

Sous sa présidence, l'OABA défend infatigablement, souvent aux côtés des autres associations welfaristes dédiées aux animaux de rente, la stricte application réglementaire de l'obligation d'étourdir les animaux avant abattage, n'hésitant pas à dénoncer les dérives et à faire dire le droit devant les tribunaux, multiplie les capacités d'accueil des animaux victimes de maltraitance ou abandonnés, participe à la sensibilisation des consommateurs au travers notamment de campagnes médiatiques et, désormais, de l'étiquetage Bien-être animal des produits alimentaires, réalise des audits de protection animale en abattoirs, forme des professionnels...

Si la cause animale et la défense de la profession sont les deux principaux domaines auxquels notre confrère a consacré, tout au long de sa vie, son immense énergie, sa famille a constitué sans doute le principal pilier sur lequel il a pu se reposer. En particulier, son épouse, Danièle, par ailleurs présidente de l'Association française de la famille vétérinaire (une association caritative), fut un appui de tous les instants, l'épaulant à la fois dans ses multiples responsabilités professionnelles et de défenseur des animaux.

Notre confrère était également chevalier de l'ordre national du Mérite et commandeur de l'ordre du Mérite agricole.

La Dépêche Vétérinaire s'associe à la douleur de son épouse, de ses enfants, de ses petits-enfants et de ses amis. M.J.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1591

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