Données sur l'utilisation des antimicrobiens : « Nous allons renouveler notre proposition de coopération auprès de l'ANMV, de CalypsoVet et de la DGAL », commente le SNVEL
Vie de la profession 53099David Quint, président du SNVEL.
© Jacques Graf
Santé publique
Militant pour que la remontée des données d'utilisation des antibiotiques soit « indolore » pour les praticiens vétérinaires, le SNVEL* renouvelle sa demande de coopération afin d'améliorer le dispositif.
■ La Dépêche Vétérinaire : A la suite de la publication du rapport européen sur les ventes des antimicrobiens et leur utilisation chez les animaux, l'Agence nationale du médicament vétérinaire souligne le fait qu'il reste, en France, du chemin à parcourir pour une remontée complète des données d'utilisation. Comment jugez-vous les conditions de déclarations actuellement effectuées via CalypsoVet ?
David Quint, président du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL) : Rappelons d'abord que le sujet de la remontée des données d'utilisation des antibiotiques date de la loi d'avenir de 2015, adoptée après la mobilisation des vétérinaires contre le risque de découplage en 2013.
Notre objectif a toujours été que, si elle devait être une obligation, cette remontée devait se faire de manière « indolore » pour les praticiens. Autrement dit, si l'on demande aux vétérinaires de suivre les cessions d'antibiotiques, cela ne doit pas entraîner une surcharge administrative non rémunérée.
Il est profondément injuste que les vétérinaires, qui ont déjà démontré leur engagement par une réduction significative de l'usage des antimicrobiens, soient encore contraints de se justifier sans cesse, et encore plus si ça doit leur donner une surcharge de travail.
Nous avons donc accepté ce principe de remontées de données dans la mesure où celles-ci ne servent pas à alimenter des contrôles et ne nécessitent pas un travail supplémentaire.
Le règlement européen de 2019, entré en application en 2022, a généralisé cette exigence à toute l'Europe et la plate-forme CalypsoVet a été conçue pour répondre à cette obligation. Toutefois, dès le départ, nous avons signalé plusieurs freins à la mise en oeuvre de cette solution, qui n'ont pas tous été pris en compte.
À plusieurs reprises, nous avons proposé à l'Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) de collaborer pour améliorer le dispositif. Bien que notre proposition ait suscité de l'intérêt, elle n'a, jusqu'à présent, pas donné lieu à une réelle concertation et on voit bien, effectivement, qu'il reste du boulot !
Malgré cela, nous restons mobilisés. Nous savons que si la situation n'évolue pas, ce sont les vétérinaires qui en subiront les conséquences.
C'est pourquoi nous allons renouveler notre proposition de coopération, auprès de l'ANMV, de CalypsoVet et de la Direction générale de l'alimentation afin d'améliorer les choses, sans que les vétérinaires n'aient à y passer trop de temps.
■ DV. : Quel message souhaitez-vous adresser aujourd'hui aux praticiens à ce propos ?
D.Q. : Nous maintenons l'objectif de remontée « indolore ». Cela reste notre leitmotiv ! Le passage par les logiciels de nos cliniques est la solution adoptée pour permettre de répondre à cet objectif.
Les logiciels peinent pour certains à permettre des remontées complètes et pertinentes. Les contacter - leur passer un petit coup de fil - pour leur demander ce qu'il en est est une première étape pour que des motivations naissent de ce côté.
De notre côté, nous allons les contacter dans le même objectif. Mais nous allons y arriver, j'en suis convaincu ! Et sans que ça ne soit pénible... ■
* SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.