Covid-19 : Loïc Dombreval demande l'arrêt immédiat de l'élevage de visons en France

Selon le député, l'élevage de visons présente un problème de bien-être animal doublé d'un problème sanitaire.

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Santé publique

Notre confrère député (LREM) Loïc Dombreval s'est adressé, le 9 novembre, dans une lettre ouverte, à la ministre de la Transition écologique et solidaire Barbara Pompili afin de lui demander d'accélérer la programmation de la fermeture des élevages de visons français, initialement prévue à l'horizon 2025.

En effet, l'élevage de visons d'Amérique « présente un problème majeur de bien-être animal qui se double désormais d'un problème sanitaire : les visons d'Amérique ont été reconnus comme vecteurs avérés de contagion de la Covid-19 », justifie notre confrère.

Transmission croisée

Il s'appuie sur le potentiel qu'a le vison de constituer une espèce réservoir du virus, propre à sa mutation. « Cette transmission croisée d'un virus variant est de nature à contrarier gravement le processus d'élaboration d'un futur vaccin », affirme Loïc Dombreval.

En prenant l'exemple du Danemark, qui vient d'annoncer l'arrêt immédiat de ce secteur employant pourtant 1 danois sur 1 000 et comptant 1 400 élevages, contre 4 en France, notre confrère demande donc « d'acter par précaution, la fin sans tarder des élevages de visons, avec toutes les mesures d'accompagnement économique et social qui s'imposent »

Instrumentalisation ?

De son côté, la filière fourrure a dénoncé, dès le 8 novembre, des tentatives « d'instrumentaliser la crise pandémique » liée à la Covid-19 pour accélérer la fermeture des quatre élevages de visons français, en pleine inquiétude soulevée par la mutation du virus chez ces animaux au Danemark.

Ces quatre élevages, dans le viseur des militants anti-fourrure, sont censés fermer « sous cinq ans » en France, selon les annonces faites en septembre par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.

« La France ne présente aucun cas de Covid-19 à ce jour dans ses élevages de visons où les règles sanitaires et de biosécurité sont totalement respectées », fait valoir l'association La Fourrure française. « Tenter d'instrumentaliser la crise pandémique en cours pour s'attaquer à nouveau à une profession représentant 2 500 emplois, 300 millions d'euros de chiffre d'affaires (...) serait malhonnête et irresponsable », ajoute l'organisation.

Analyses PCR et sérologiques

Rappelons que les élevages de visons français font l'objet d'une surveillance renforcée depuis que des cas dans des élevages ont été détectés pour la première fois aux Pays-Bas au printemps dernier (lire DV n° 1528).

Une surveillance de la mortalité des animaux a été mise en place dans les quatre élevages du pays et les mesures de biosécurité ont été encore renforcées. Des analyses PCR et sérologiques seront réalisées « sous forme d'étude scientifique » en novembre et décembre, période des abattages saisonniers des visons élevés pour leur fourrure, selon les autorités. P.-L.H/M.J.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1549

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