La consultation féline : le défi d'une anamnèse efficace
Mercredi 20 Mars 2024 Animaux de compagnie 50115Exemple de prise en charge d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin par Agria.
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Publi-rédactionnel
Chaque mois, le Dr Aymeric Mauverou, consultant expert Agria Assurance pour Animaux, vous présente un cas pratique. Ce mois-ci, nous nous intéressons à un fondamental de la consultation féline : l'anamnèse. L'exemple choisi de la prise en charge d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin par l'assurance Agria fait écho à ce sujet, la qualité de l'anamnèse étant primordiale du diagnostic jusqu'au suivi des pathologies chroniques chez le chat.
Anamnèse
L'anamnèse est un élément essentiel de la consultation. Elle ne doit surtout pas être abrégée, en particulier chez le chat. En effet, même si l'exercice peut paraître laborieux avec certains propriétaires (chat d'extérieur, multi-possesseurs...), il prend tout son sens avec un propriétaire médicalisant, venant par exemple en consultation vaccinale annuelle.
Ces propriétaires sont particulièrement attentionnés et seront les premiers observateurs d'un changement de comportement ou d'habitudes si évocatrices chez le chat.
L'objectif de cet article n'est pas de lister toutes les questions anamnestiques mais de vous donner des clés et des idées de questionnements utiles qui peuvent déboucher sur la prescription d'examens complémentaires, de traitements ou de conseils sur le suivi.
- Alimentation et appétit
. Concernant le chat : y a-t-il des changements dans le comportement alimentaire ? Le chat en bonne santé est néophobe d'un point de vue alimentaire, c'est-à-dire qu'il ne change pas son régime alimentaire si cela n'est pas nécessaire. Un chat qui ne mange plus ses croquettes par exemple peut être le signe d'un problème buccal ou un propriétaire qui doit changer son alimentation humide très régulièrement parce que le chat « s'en lasse » est souvent le signe d'une maladie sous-jacente.
. Concernant le propriétaire : questionner sur le type d'aliment, la marque et le mode de distribution est primordial (cette étape préliminaire pouvant être déléguée à une assistante à l'accueil). Il est fréquent que les propriétaires d'un animal sous aliment thérapeutique donnent la bonne alimentation sèche mais complètent avec de l'alimentation humide de moindre qualité ou de la ration ménagère, ce qui est contre-productif.
Le mode de distribution sur les chats en surpoids doit être vérifié. Bon nombre de propriétaires donnent une alimentation de régime mais sans rationner correctement, voire parfois même à volonté ou servent un grand nombre d'à côtés inconsciemment.
- Amaigrissement
. La pesée du chat à chaque consultation est primordiale. Si un chat perd du poids, il faut absolument en savoir plus : est-ce que son régime alimentaire a été changé (peut-être que le propriétaire a volontairement voulu faire maigrir son animal) ? Est-ce que son mode de vie a changé (accès à l'extérieur les derniers mois...) ? Il faut garder toujours en tête que faire maigrir un chat n'est pas toujours évident. Donc, s'il perd du poids sans raison apparente, il est nécessaire d'explorer.
Il peut être intéressant de quantifier la perte de poids et éventuellement de comparer le pourcentage de perte de poids avec celui d'un humain. Cela fait souvent réagir les propriétaires !
- Vomissements
. Si un propriétaire décrit des vomissements, il faut bien penser à demander la fréquence. Dans la croyance collective, le chat est un « vomisseur facile » et ce symptôme inquiète généralement peu le propriétaire mais si les vomissements se répètent plus d'une fois par semaine ou tous les 10 jours, la probabilité d'une affection sous-jacente est élevée.
Le contenu des vomissements est également important, par exemple :
- nourriture non digérée : sur un animal en bon état général sans autre anomalie à l'examen, un changement alimentaire peut être bénéfique ;
- boules de poils : formation secondaire au comportement de léchage du chat. Il faut sensibiliser le propriétaire sur le risque d'occlusion, la nécessité de brosser régulièrement le poil et prescrire un gel à base de malt pour en éviter la formation.
- La prise de boisson
. La quantification de la boisson du chat n'est pas toujours aisée pour le propriétaire. Le chat est un buveur opportuniste et multiplie facilement les points d'abreuvement. Il faut demander si le chat passe plus de temps à boire ou si le propriétaire voit son chat aller plus souvent s'abreuver sur ses temps de présence : cela peut amener des informations.
- Le comportement éliminatoire
. La quantité d'urine peut être plus facilement tangible pour certains : est-ce que la litière doit être changée plus souvent qu'auparavant ? La couleur/odeur des urines a-t-elle changé ?
Mais ce n'est pas tout. Le chat est un animal extrêmement propre, les propriétaires ne se sentent pas toujours à l'aise avec la malpropreté de leur animal et tout changement de comportement sur le lieu d'émission des urines et des selles doit être exploré car, hormis des animaux très malpropres pour des raisons comportementales, certains chats peuvent devenir malpropres à la suite d'une polyurie, une affection du bas appareil urinaire, des douleurs digestives ou encore de l'arthrose.
- Changement de comportement
. Le propriétaire est le premier spectateur des habitudes de son animal. La description d'un changement tel que de la boulimie, des miaulements différents (vocalises par exemple) ou d'activités anormales peuvent être des signes de maladie telles que de l'hyperthyroïdie ou de l'hypertension artérielle.
Un chat âgé qui ne se met plus aux endroits habituels en hauteur, qui ne saute plus ou qui se déplace moins peut présenter des signes de douleurs articulaires liées à l'arthrose.
- Etat du pelage et comportement de toilettage
. Un poil piqué ou séborrhéique, des squames peuvent être le signe d'un mal-être avec une douleur locale, voire être un symptôme d'une maladie plus générale.
Le recueil des informations pendant la consultation féline est un défi quotidien. C'est un exercice à systématiser et à harmoniser au sein de la structure vétérinaire entre toute l'équipe. Certaines affections vous sembleront parfois évidentes après la collecte de ces données précieuses car le chat ne fait jamais semblant et son comportement au domicile est une aide précieuse à nos diagnostics ! ■
Gros Plan : Vocabulaire utilisé par les assurances
Plafond (montant assuré) : indemnisation maximale qui peut être versée au titre de l'assurance, soit jusqu'à 7 200 euros par an chez Agria.
Délai de carence : laps de temps entre la conclusion du contrat d'assurance et l'application effective des garanties. Agria propose les délais de carence les plus courts : l'animal est couvert sous 24 heures pour les accidents et chirurgies qui en découlent et sous 20 jours pour les maladies et chirurgies qui en découlent. ■