Covid-19 : les écoles vétérinaires impliquées dans la recherche

A l'ENVT, des équipes participent au séquençage du génome complet du virus Covid-19.

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Santé publique

Le Covid-19 mobilise la profession vétérinaire à différents niveaux et notamment celui de la recherche dans les écoles vétérinaires. Plusieurs projets sont en cours et visent à mieux comprendre le virus et à améliorer les outils de détection et les futures thérapeutiques.

L'épidémie de Covid-19 mobilise l'ensemble de la profession vétérinaire à différents niveaux et les écoles vétérinaires sont mises à contribution dans de nombreux projets de recherche fondamentale, appliquée et clinique.

Les principaux projets et actions engagés sont recensés sur le site du ministère de l'Agriculture.

Plusieurs sont ainsi en cours à l'école vétérinaire d'Alfort (ENVA), dont une étude sur le portage du Covid-19 par l'Homme et l'animal en collaboration avec l'Institut Pasteur (lire DV n° 1525).

Une équipe de recherche de l'ENVA a également proposé un projet européen porté par un consortium de quatre pays (Espagne, France, Italie et Pologne) et dont la coordination est assurée par la France. Ce projet « Muse Cov  : Multi-Scale Eco-evolution of CoronaViruses : from surveillance toward emergence prediction  » a pour objectif d'évaluer si le Covid-19 a circulé chez les animaux afin de mieux comprendre les mécanismes d'évolution, notamment dans la faune sauvage, et certains aspects des mécanismes de franchissement de la barrière d'espèces en comparant les coronavirus animaux.

Nouveau respirateur

Les chercheurs de l'école ont également été sollicités pour homologuer un cahier des charges pour un nouveau respirateur, plus simple et moins cher à produire et qui pourrait être fabriqué rapidement et en grande quantité.

L'école travaille également avec l'Agence nationale de la recherche sur l'évaluation de différents projets.

Notre confrère Marc Eloit, professeur de virologie à l'ENVA, et responsable du laboratoire de découverte d'agents pathogènes de l'Institut Pasteur, élabore un test sérologique avec son équipe. Pour développer ces tests, l'équipe de chercheurs vient d'être lauréate, dans le cadre du consortium Reacting, d'un projet destiné à lutter contre le coronavirus : « Établissement du profil des anticorps chez les patients en convalescence et élaboration d'un test sérologique appliqué à une enquête épidémiologique chez les personnes exposées au Sras-CoV-2 » .

A l'école vétérinaire de Toulouse (ENVT), des équipes participent au séquençage du génome complet du virus Covid-19 en partenariat avec l'Inrae*, l'Institut Pasteur de Paris et le laboratoire de virologie du CHU de Purpan, à Toulouse (Haute-Garonne).

Méthodes de génomique

Elles ont récemment reçu un financement pour développer des méthodes de génomique « en temps réel » des virus (projet Field, lancé en janvier).

VetAgro Sup est pour sa part partenaire du projet européen H2020 Mood qui réunit 25 instituts de recherche et agences de santé publique de 12 pays. L'unité mixte de recherche Épia (Épidémiologie des maladies animales et zoonotiques), sous tutelle de VetAgro Sup et de l'Inrae, a déployé, à la demande de la Commission européenne, des travaux de modélisation avec ses partenaires pour comprendre et prédire l'évolution du virus Covid-19 (modalités de transmission, durée d'incubation pour améliorer les outils de détection et de suivi).

VetAgro Sup est également impliqué dans un projet de recherche appliquée alliant acteurs publics et privés, et coordonné par le pôle de compétitivité Lyonbiopôle et qui vise à accélérer les tests de futurs traitements thérapeutiques

Travail sur le comportement
des Français

A Oniris, des chercheurs et enseignants-chercheurs participent à des travaux de recherche en lien avec le coronavirus et/ou la maladie Covid-19.

Ainsi, l'équipe du Pr Jean-Marc Ferrandi travaille sur les comportements des Français face au Covid-19. « Les objectifs sont d'étudier les impacts psychologiques des mesures gouvernementales et les perceptions qu'en ont les Français. L'étude longitudinale (confinement, pic, fin de l'épidémie et 3 mois après) est mise en place avec les universités de Montpellier, Reims et Tours et répondra à trois objectifs : saisir l'évolution de nos attitudes et comportements durant et après la crise ; comprendre pourquoi nous suivons ou non les directives de l'Etat à l'aide de plusieurs variables explicatives : émotions, dissonance cognitive, distance psychologique, risque et gravité perçus de la maladie... ; segmenter la population selon ses attitudes et comportements ; des variables sociodémographiques, de personnalité et situationnelles (orientation régulatrice, trait de réactance ou anxiété face à la mort...) affineront cette typologie » , précise la direction de la communication de l'établissement.

Oniris, par l'intermédiaire du Pr Nathalie Ruvoen, est également impliqué dans un travail de recherche mené par une équipe Inserm** qui étudie depuis plusieurs année l'implication des antigènes de groupes sanguins dans les interactions virus/hôtes. Ce travail fait écho à la publication d'une équipe chinoise (Zhao et al, 2020) sur la sensibilité moindre des individus du groupe O. M.L.

* Inrae : Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement.

** Inserm : Institut national de la santé et de la recherche médicale.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1526

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