Congrès du chat à Arcachon : « La médecine féline n'est pas une spécialité, c'est une passion »
Vie de la profession 53204Quelques confrères membres du bureau de l'Afvac Aquitaine. En deuxième position, Caroline Rimbaud , présidente, et à ses côtés, Monique Trottier, Jérôme Dussauge, Alain Audry, Florian Couronne et Gerard Bartel tous membres actifs du bureau. Sont absents de la photo, nos confrères Franck Desperiez, trésorier, Julien Cheylan, secrétaire, Vincent Mahé, past président et Claire Deroy.
© D.R.
Evénement
Chaque année depuis 25 ans, le congrès du chat organisé par l'Afvac* Aquitaine, à Arcachon, réunit plus de 200 vétérinaires passionnés par l'espèce féline. L'édition 2025 a lieu du 15 au 17 mai. Notre confrère Gérard Bartel fait partie de ses organisateurs. Destiné aux vétérinaires généralistes, qu'ils soignent exclusivement le chat ou non, cet événement vise à transmettre la bonne information sur la prise en charge d'une espèce plus difficile à examiner, plus compliquée à prélever, plus compliquée à traiter et à hospitaliser, voire plus dangereuse à manipuler, et souvent plus rapide à mourir que le chien.
■ La Dépêche Vétérinaire : La formation annuelle Arcachon Le chat, de l'Afvac*, fête cette année sa 25e édition. Qu'est-ce qui vous a motivé pour mettre en place un tel congrès à l'époque ?
Gérard Bartel, membre du bureau de l'Afvac Aquitaine : Il y a 25 ans, la médicalisation féline n'était pas celle que nous connaissons actuellement. Nous commencions à voir de plus en plus de chats dans nos salles d'attente mais l'information scientifique n'était pas équilibrée entre les deux espèces, canine et féline. Il nous a semblé intéressant et opportun de proposer aux vétérinaires un congrès scientifique uniquement dédié à l'espèce féline afin de combler petit à petit ce déficit d'informations et de formation. Cela a été, à l'époque, une décision originale et courageuse du bureau de l'Afvac Aquitaine car ce congrès devait trouver son public.
25 ans plus tard et devant le succès et la réputation de ce congrès, on ne peut que constater que ce choix a été très judicieux.
■ D.V. : Quel public fréquente cet événement et son profil a-t-il évolué au fil du temps ? Combien de participants sont attendus cette année ?
G.B. : Le congrès d'Arcachon n'est pas un congrès de spécialistes. La pathologie féline n'est pas une spécialité, c'est une passion. Ce congrès est destiné aux vétérinaires généralistes qui souhaitent toujours progresser, continuer à apprendre, se remettre perpétuellement en question afin de proposer à leurs patients la meilleure information, le meilleur diagnostic, le meilleur traitement.
Il n'est pas toujours facile de trouver le bon niveau d'information scientifique lors des conférences. Et c'est peut-être le secret du succès du congrès d'Arcachon. Le programme scientifique est élaboré en grande partie par le bureau de l'Afvac Aquitaine et par un référent scientifique qui change tous les ans en fonction du thème du congrès. Les membres du bureau d'Aquitaine sont presque tous des vétérinaires généralistes qui se connaissent pour la plupart depuis plus de 20 ans. Ils sont tous passionnés par leur travail et leur seul objectif est de transmettre cette passion.
Depuis 25 ans, le profil des vétérinaires présents a bien sûr changé. La profession s'est beaucoup féminisée, l'approche Cat friendly s'est démocratisée et le nombre de vétérinaires en exercice exclusif félin a augmenté. Le plateau technique des structures vétérinaires a lui aussi progressé et l'arrivée des groupes dans le paysage vétérinaire français a accéléré cette évolution. L'attente des vétérinaires pour leur formation change. A tout le monde de s'adapter...
Nous attendons en général aux alentours de 200 vétérinaires pendant 3 jours. L'année dernière, le programme scientifique était très large et nous étions plus de 300 vétérinaires pour ce congrès exceptionnel.
Une journée ASV réunit entre 80 et 100 assistants. A cela, il faut rajouter une exposition commerciale qui réunira cette année, pour la première fois, sur
2 niveaux, 50 partenaires commerciaux : un record.
■ D.V. : « Sang pour sang chat » est le thème choisi pour l'édition 2025. Que recouvre-t-il ?
G.B. : Cette année, nous avons choisi le sang avec un titre clin d'oeil : sang pour sang.
Pourquoi le sang ? La sémiologie féline est souvent frustrante pour nous, cliniciens. Parmi les examens complémentaires alors nécessaires, le frottis sanguin est souvent le premier réalisé au chevet du patient.
Aussi, pour cette 25e édition, nous avons souhaité tout connaître du sang du chat.
Au programme, la réalisation de l'hémogramme, ses anomalies, les anomalies du leucogramme, les anomalies de l'hémostase et la réalisation des transfusions. Sera traité également, le diagnostic différentiel des anémies, qu'elles soient d'origine inflammatoire, infectieuse, à médiation immune et/ou liées aux hémopathies malignes.
■ D.V. : Les sujets abordés lors de ce congrès reflètent l'évolution de la médecine féline. Comment la caractérisez-vous ?
G.B. : La gestion de la clientèle féline est plus complexe. Le chat est une espèce plus difficile à examiner, plus compliquée à prélever, plus compliquée à traiter et à hospitaliser, voire plus dangereuse à manipuler, et souvent plus rapide à mourir. Et pour couronner l'ensemble, la gestion des cat parents nécessite une prise en charge spécifique.
Autant dire que le congrès du chat à Arcachon est, pendant 3 jours, un passage indispensable à tout vétérinaire qui se passionne de près ou de loin par cette extraordinaire et si attachante espèce.■
* Afvac : Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie.