Ancien président du Conseil supérieur de l'Ordre, Michel Lapras nous a quittés

© D.R.

Bernard LOBIETTI

Président de Ceveo

Ancien président du CRO Rhône-Alpes et du CA de l'ENVL

Hommage

Le Pr Michel Lapras (Lyon 1958), ancien directeur des écoles vétérinaires de Nantes et de Lyon et ancien président du Conseil supérieur de l'Ordre des vétérinaires, est décédé le 14 mars. Un confrère lui rend un dernier hommage.

Mon ami le professeur Michel Lapras vient de nous quitter à l'aube de ses 90 ans. Une immense tristesse et douleur m'assaillent car nos deux vies furent si souvent liées. C'est à l'école vétérinaire de Lyon (1964-1968) que je fais sa connaissance alors qu'il est enseignant avec le professeur Florio à la chaire de pathologie médicale des équidés et des carnivores domestiques et de législation vétérinaire. Nous découvrons un professeur ouvert, adorant enseigner et qui nous fait comprendre que nous allons découvrir un métier fantastique.

Il continuera d'ailleurs à entretenir d'étroites relations avec les praticiens de terrain pour garder un lien constant avec les réalités de notre art. Dans les bals de l'école, je revois le couple Lapras virevolter sur la piste de danse.

Plusieurs années plus tard, nous nous retrouvons au Conseil régional de l'Ordre à Lyon, où je viens d'être élu. Il en était le secrétaire général et sa pédagogie faisait de nouveau merveille pour m'imprégner des arcanes de la déontologie vétérinaire. Dès cette époque, nous avons cheminé ensemble avec une profonde amitié qui s'est renforcée au fil du temps.

Nous avons partagé tant de choses lorsqu'il était devenu en 1991 le directeur de l'école vétérinaire de Lyon et moi, président du conseil d'administration. Il avait retrouvé son école, celle de son début de carrière d'enseignant après avoir été directeur de la nouvelle école de Nantes de 1986 à 1989.

Par la suite, il deviendra président du Conseil Supérieur de l'Ordre à Paris. Je me souviens de sa bienveillance pour me prodiguer des conseils éclairés alors que je présidais le Conseil régional Rhône-Alpes. J'ai eu la grande chance de l'accompagner à l'Hôtel Matignon, lorsqu'Edouard Balladur, alors Premier ministre, lui remit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.

Il nous a apporté son soutien sans faille à la bonne marche de Coopération et Echanges Vétérinaires Est-Ouest (Ceveo) que la profession vétérinaire Rhône-alpine porta sur les fonds baptismaux en 1992.

Je me souviens d'une magnifique réunion à la faculté vétérinaire de Lublin, en Pologne, où il devint professeur honoris causa de cet établissement. Nous avions organisé cette cérémonie à l'époque dans le cadre d'échanges entre la profession vétérinaire polonaise, le professeur Zbigniew Pomorski et Ceveo. Il ne manquait jamais nos assemblées générales annuelles et nous étions toujours heureux de le revoir et de bénéficier de ses sages et bienveillants conseils avec sa bonhomie habituelle et son oeil rieur.

Michel, je ne peux qu'évoquer également l'immense pédagogue que tu fus. L'éthologie te doit beaucoup. N'es-tu pas l'initiateur de ce remarquable raccourci « de la fourche à la fourchette » pour définir si bien le travail des vétérinaire au service de tous ?

Ton amour des animaux et des chevaux notamment, tes recherches innombrables, tes écrits nombreux, ton livre sous forme d'un roman de ta vie de jeunesse témoignent de ton immense simplicité et de ton désir permanent de soutenir notre profession dans son implication dans les élevages et auprès des propriétaires d'animaux de compagnie.

Avec Liliane, ton épouse, qui entretenait avec la mienne des liens très affectueux, nous avons partagé de nombreuses et belles réunions familiales. Couple uni et toujours souriant, ils aimaient plus que tout leurs trois filles ainsi que leurs petits-enfants. La vie à leur côté était belle, sans complication et avec beaucoup de simplicité.

Avec toi disparaît une des très grandes personnalités de notre profession, un exceptionnel ami et un modèle pour nous tous, anciens et plus jeunes, qui ont eu la chance de croiser ton chemin.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1612

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