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Voeux de Laurent Perrin (président du SNVEL) : des dossiers en cours à conclure

© Jacques Graf

Laurent PERRIN

Président du SNVEL*

Le passage d'une année à l'autre est traditionnellement le moment du bilan et des pers­pec­ti­ves.

2024 et les soubresauts de la vie politique nous laissent sur notre faim : les dossiers qui semblaient devoir aboutir se sont enlisés dans des ministères démis­sion­naires et impuissants.

La délégation d'actes à nos personnels non vétérinaires devra attendre le prochain débat sur le PLOSARGA à l'Assemblée nationale. La révision du décret pres­cri­ption délivrance devant finir d'organiser le suivi sanitaire permanent et la télé­mé­decine sont en souffrance.

La rénovation du système sanitaire face à l'émergence de nouvelles maladies, en particulier vectorielles, tarde à voir le jour, les discussions entamées en cours d'année avec les principaux intéressés, les éleveurs, ont piétiné et n'ont pu aboutir. Seule la mobilisation unitaire des vétérinaires en fin d'année a permis d'obte­nir la reconnaissance de l'impor­tance de la surveillance évènementielle par les vétérinaires sanitaires lors de leur exercice quotidien et donc l'engagement de l'Etat à participer à la rémunération de ce travail au bénéfice de toute la filière.

2025 devra donc permettre de finaliser ces dossiers majeurs.

L'annonce par la ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire de la tenue d'assises du sanitaire peut être le signe d'une vraie réflexion sur le modèle sanitaire français et sa nécessaire évo­lu­tion. Cependant, nous serons vigilants à ce que ce ne soit, une fois encore, l'alibi d'une procrastination qui serait désormais coupable. Les dossiers en cours doivent être conclus, faute de quoi l'objectif du maintien d'un maillage vétérinaire ne restera qu'un projet.

L'embellie annoncée sur la démographie vétérinaire ne doit pas être la justification à l'abandon des actions entamées en faveur du maillage de proximité. L'attra­ctivité de l'activité auprès des animaux de production reste à travailler et, au-delà de l'amélioration de l'aménagement du territoire en faveur de tous les habitants, les efforts plus ciblés des collectivités ter­ritoriales doivent être complétés par ceux des demandeurs de la présence des vété­rinaires : les éleveurs. C'est en effet le vrai sujet, les efforts faits sur les effectifs en formation ne doivent pas masquer une réalité : la pléthore de diplômes n'est pas la solution à la désertification vétérinaire. Accentuer l'augmentation des effectifs en formation en France ne réduira pas l'arri­vée des diplômés européens, la pau­pé­risation de la profession ne fera que favo­riser l'abandon du métier par les diplômés.

L'action du SNVEL* en 2024, dans le mou­vement national qui a abouti à la recon­naissance de la nécessaire rémunération des vétérinaires sanitaires en temps de paix, dans l'évolution de la position du ministère de la Transition écologique et solidaire sur le certibiocide, en synergie avec les autres organisations pro­fes­sion­nelles vétérinaires, prouve que l'existence d'un syndicat fort, représentatif de tous les vétérinaires, quel que soit leur domaine d'activité, est nécessaire. Je forme le voeu que chaque vétérinaire prenne conscience de la nécessité de participer à son action au bénéfice de tous les consoeurs et confrères, dans l'intérêt général de tous les vétérinaires.

Je vous souhaite à tous une bonne année 2025 pour vous et vos familles dans vos vies personnelles, dans votre vie pro­fes­sionnelle...

* SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1735

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