Valoriser le conseil vétérinaire en élevage : objectif de la nouvelle équipe du SNVECO

Julien Flori est le nouveau président du SNVECO.

© D.R.

Vie syndicale

Le Syndicat national des vétérinaires conseil vient d'élire son nouveau conseil d'administration. Le syndicat, qui représente les vétérinaires indépendants impliqués dans le conseil, l'expertise technique et la stratégie sanitaire en filières organisées, entend notamment travailler à la valorisation du conseil vétérinaire en élevage. Il juge indispensable la préservation d'un maillage vétérinaire dans les territoires ruraux pour une bonne gestion des crises en cours ou à venir.

La Dépêche Vétérinaire : Vous venez d'être élu président du Syndicat national des vétérinaires conseil (SNVECO), succédant à Thierry Gavaret. Pouvez-vous rappeler le rôle de ce syndicat ?

Julien Flori, président du SNVECO : Le SNVECO est un syndicat de vétérinaires indépendants impliqués dans le conseil, l'expertise technique et la stratégie sanitaire en filières organisées (volaille, porc, ruminants, veau de boucherie, etc.).

Nous représentons 60 % des élevages en filière.

Romaric Feuillet, vice-président du SNVECO : Notre mission est de représenter, auprès des pouvoirs publics et des filières, l'exercice vétérinaire indépendant, de promouvoir notre particularisme (médecine de groupe, importance du conseil en élevage, partenariat avec les filières de production) et d'être moteur pour faire progresser les pratiques et accompagner les évolutions règlementaires.

D.V. : Quels sont les grands dossiers auxquels vous êtes actuellement confrontés ?

J.F. : Comme tous les syndicats vétérinaires, le SNVECO est confronté à quatre grands dossiers. En premier lieu, celui du médicament vétérinaire, dans lequel nous sommes favorables à la remontée des prescriptions d'antibiotiques auprès de l'administration dans le cadre de Calypso et pour définir un véritable cadre règlementaire à la pharmacie d'élevage.

R.F. : Second dossier d'importance, nous travaillons sur l'évolution du métier du vétérinaire en productions animales et l'importance de valoriser le conseil à sa juste valeur.

Le troisième grand dossier concerne les évolutions sociétales avec la lutte contre l'antibiorésistance et la prise en compte du bien-être animal (BEA) en élevage. Dans ce cadre, nous avons créé Emeraude - initiatives antibiorésistance et bien-être animal -, un think tank qui organise des journées de réflexion.

J.F. : Le premier focus group Emeraude portait sur le thème du « financement de la santé animale demain : une évolution nécessaire et urgente des métiers et du modèle économique du vétérinaire en productions animales ».

Les changements majeurs du monde de l'élevage sont des opportunités pour les vétérinaires pour développer le conseil dans trois domaines émergents : le BEA, la biosécurité et l'environnement.

Enfin, quatrième dossier, nous sommes très impliqués sur le sujet Vétérinaire et monde agricole. Les vétérinaires du SNVECO, sentinelles et relais naturels des autorités de santé, ont été très actifs lors de la crise sanitaire liée à l'influenza aviaire et dans le plan de lutte contre la peste porcine africaine.

La conservation d'un maillage vétérinaire dans les territoires ruraux est indispensable à une bonne gestion des crises en cours ou à venir.

D.V. : Quels sont vos projets pour cette nouvelle mandature ?

R.F. : Nous allons organiser un deuxième focus group Emeraude sur la valorisation du conseil vétérinaire en élevage en termes de retour sur investissement et sur l'importance du maillage vétérinaire dans la gestion des épizooties en productions animales organisées.

La réforme du suivi sanitaire permanent est également un dossier que nous suivons de près.

J.F. : A ce propos, nous sommes très attachés au bilan sanitaire d'élevage et souhaitons conserver de la souplesse dans le nombre de vétérinaires susceptibles d'intervenir dans un élevage.

Le rôle du vétérinaire sanitaire doit également être valorisé et être en lien avec celui de prescripteur.

R.F. : Même si le dossier n'est pas encore abouti en productions animales, la télémédecine peut être un formidable moyen d'optimiser la visite du vétérinaire et de le rendre plus efficace dans son travail dans un contexte de pénurie de praticiens.

D.V. : Comment voyez-vous l'avenir de votre activité : progression, modalités et environnement de votre exercice, nature des prestations... ?

J.F. : Les filières de productions en France sont en perpétuelles restructurations. La gestion de crises, sanitaires ou économiques, est habituelle depuis 20 ans. Le SNVECO représente les vétérinaires alliés et partenaires des filières animales. Nous sommes habitués à nous adapter à un marché en crise.

Notre modèle économique doit évoluer et s'appuyer encore plus sur le conseil.

R.F. : Les périodes de changement sont toujours des sources d'opportunités. A nous de savoir les saisir.

Gros Plan : Le nouveau conseil d'administration

Le nouveau conseil d'administration du Syndicat national des vétérinaires conseil (SNVECO) a été élu le 4 décembre dernier. Il comporte 10 membres :

- président : Julien Flori (vétérinaire volaille - 35) ;

- vice-président : Romaric Feuillet (vétérinaire bovins - 49) ;

- trésorière : Corinne Jauréguy (vétérinaire veaux de boucherie - 35) ;

- secrétaire : Thierry Gavaret (vétérinaire volaille - 44) ;

- autres membres : Philippe Le Coz (vétérinaire porc - 22), Sylvie Héliez (vétérinaire porc - 35), René Planel (vétérinaire volaille - 79), Charles Facon (vétérinaire volaille - 85), Dominique Marchand (vétérinaire porc - 35), Rodolphe Mérand (vétérinaire volaille - 85).

Gros Plan : Les grands enjeux du SNVECO

Médicament vétérinaire :

- défendre la prescription et la délivrance par les vétérinaires,

- remonter les prescriptions d'antibiotiques pour démontrer leur professionnalisme,

- travailler sur un cadre juridique de la pharmacie d'élevage, le maintien du Bilan sanitaire d'élevage et la pluralité des vétérinaires intervenants.

Métier de vétérinaire en productions animales :

- défendre l'indépendance des vétérinaires,

- faire évoluer leur modèle économique en s'appuyant plus sur le conseil,

- développer la télémédecine pour optimiser le travail du vétérinaire.

Évolutions sociétales :

- accompagner la réduction de l'utilisation des antibiotiques pour limiter les antibiorésistances,

- appuyer le rôle du vétérinaire comme médiateur entre l'éleveur et le consommateur vis-à-vis du bien-être animal,

- promouvoir le vétérinaire dans le concept One Health.

Vétérinaire et le monde agricole :

- accompagner les mutations du monde agricole,

- conserver un maillage vétérinaire efficace pour la gestion des crises sanitaires,

- développer des plateaux techniques performants au service du monde de l'élevage.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1574

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