Vaccins : l'expérience du monde vétérinaire contre les coronavirus

Les recherches sur la mise au point de vaccins à ARN destinés aux animaux sont plus récentes. Les vaccins destinés à induire une protection des porcs contre le coronavirus de la diarrhée épidémique porcine et les poulets contre l'influenza aviaire hautement pathogène représentent un des seuls exemples de vaccin à ARN vétérinaires autorisés à ce jour.

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Prévention

Des vaccins vétérinaires contre plusieurs coronaviroses affectant les animaux domestiques sont ou ont été commercialisés, parfois depuis de nombreuses années.

Nos confrères Bernard Charley (Académie vétérinaire de France) et Jean-Christophe Audonnet (senior director , Vaccins R & D, Boehringer Ingelheim Animal Health France) rappellent, dans le Bulletin de l'Académie vétérinaire*, que ces coronaviroses sont à tropisme intestinal (la plupart) ou respiratoire et qu'il s'agit notamment de vaccins contre des coronaviroses du chien (virus entéritique CCoV), du porc (virus entéritiques TGEV, PEDV, ou respiratoire PRCV), des bovins (virus respiratoire BCoV), du chat (péritonite infectieuse féline), du poulet (bronchite infectieuse).

Ces vaccins utilisent des technologies pastoriennnes classiques (vaccins inactivés adjuvés pour les mammifères, vaccins atténués régulièrement mis à jour contre la bronchite infectieuse du poulet). « En général, leur pouvoir protecteur est de qualité moyenne mais satisfaisant au niveau d'une population (troupeau ou parquet aviaire) », précisent nos confrères.

Vaccins à ADN et ARN messager

Dans une note du 2 janvier, Daniel Dory et notre confrère André Jestin (conseiller scientifique à l'Anses**) rappellent que « les vaccins à ADN destinés aux animaux ont démontré leur efficacité ».

Des vaccins commerciaux sont autorisés chez le cheval (virus de la fièvre du Nil occidental), le saumon (maladie pancréatique, nécrose hématopoïétique infectieuse) et le chien (mélanome oral aux stades II et III).

Afin d'augmenter l'efficacité de ce type de vaccins à ADN par injection de plasmides, de nombreux travaux de recherche ont porté sur la mise au point de vecteurs capables de produire dans la cellule une grande quantité d'ARN messager.

« Les recherches sur la mise au point de vaccins à ARN destinés aux animaux sont plus récentes. Les vaccins destinés à induire une protection des porcs contre le coronavirus de la diarrhée épidémique porcine et les poulets contre l'influenza aviaire hautement pathogène représentent un des seuls exemples de vaccin à ARN vétérinaires autorisés à ce jour », précise notre confrère.

Ces technologies restent très prometteuses et sont parfaitement adaptées aux situations d'émergences. V.D.

* Bulletin de l'Académie vétérinaire de France, 2020.

** Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1585

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