Une tribune dénonce une « logique de la domination » entre élèves à l'ENVA
Mercredi 28 Septembre 2022 Vie de la profession 45085Le quotidien Le Monde a publié en ligne cette tribune le 25 septembre.
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Témoignage
Dans une tribune du Monde daté du 25 septembre, une jeune vétérinaire accable ses conditions de scolarité au sein de l'école vétérinaire d'Alfort (https://urlz.fr/ji66).
Elle y dénonce une « culture de la domination entre élèves » précisant les conditions dans lesquelles se sont déroulés son accueil et les rites d'intégration associés.
Elle souligne avoir « retrouvé partout cette culture de la domination » « pendant (ses) années d'études, lors de (ses) stages » alors qu'elle s'est « rendu compte que ces « traditions » n'existaient pas ailleurs » à l'occasion d'un Erasmus en Espagne.
« En quatrième année, lors de l'internat dans le CHU vétérinaire, ils nous font travailler jour et nuit. J'ai bien vu qu'il fallait baisser la tête », ajoute-t-elle. Elle dénonce le recours aux étudiants pour « (compenser) le manque de personnel du CHU pendant les congés d'été ».
Tutorat mal payé
Ses revendications concernent aussi son entrée dans le monde du travail et son « tutorat dans un cabinet vétérinaire rural » où elle était payée 500 euros par mois pour de la prophylaxie sur vaches allaitantes, « un travail dangereux et ingrat » et non rémunéré à sa juste valeur, selon elle.
Elle précise « chercher sa place dans le monde des vétérinaires » depuis deux ans après avoir fait principalement des remplacements. Ses critiques portent sur les conditions de travail : « consultations chronométrées », « on nous incite à vendre ».
Face à ce ressenti très négatif, le Pr Christophe Degueurce, directeur de l'école vétérinaire d'Alfort, affirme que le bizutage « n'est pas de retour, loin de là » et qu'il s'agit là d'« un témoignage unique », qui ne reflète donc que l'avis subjectif de son auteure. Il dément par ailleurs que « les internes travaillent jour et nuit », comme l'affirme la jeune vétérinaire.
Pour rappel, le bizutage est un délit passible de 6 mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende, voire de peines beaucoup plus lourdes en cas de violences, menaces ou atteintes sexuelles. M.L.