Un foyer de peste porcine africaine dans un élevage allemand à la frontière avec la France

Le foyer (point orange) est situé à 6-7 km de la frontière avec la France dans la commune de Forchheim dans le land du Bade-Wurtemberg.

© DGAL

Épidémiologie

Un nouveau foyer de peste porcine africaine dans un élevage a été confirmé, le 25 mai, en Allemagne, cette fois à proximité de la frontière avec la France. Du côté français, la Direction générale de l'alimentation demande la mise en oeuvre des mesures du plan d'action.

Les autorités allemandes ont informé, le 25 mai, dès sa confirmation par le laboratoire national de référence allemand, leurs homo logues français de la découverte d'un foyer de peste porcine africaine dans un élevage de porcs situé à 6-7 km de la frontière française en Allemagne (commune de Forchheim am Kaiserstuhl, district d'Emmendingen, dans le land du Bade-Wurtemberg).

L'élevage concerné est un élevage de porcs bio plein air (35 porcs - 2 morts, avec signes cliniques évocateurs) avec double clôture. Les animaux ont été abattus. A ce stade, il n'y a pas de cas de faune sauvage identifié dans la zone.

Recherche de carcasses de sanglier

« Les autorités allemandes signalent la présence de saisonniers originaires de pays d'Europe de l'Est venus faire la récolte d'asperges et de fraises », explique, en France, la Direction générale de l'alimentation (DGAL)

Les autorités allemandes vont intensifier la recherche de carcasses de sangliers et contrôler les fermes aux alentours. Une vingtaine d'équipes cynophiles (deux personnes et un chien par équipe) sont prévues, selon la Plateforme Epidémiosurveillance en santé animale. Dans la zone non forestière, des équipes avec drone thermique seront déployées. Une surveillance active est également mise en place.

« Tous les sangliers tirés ou accidentés dans les districts d'Offenburg, d'Emmendingen et de Breisgau-Hochschwarzwald seront testés sérologiquement. Des kits seront distribués aux chasseurs », détaille la plate-forme.

« Il s'agit du cinquième foyer détecté en Allemagne après les trois foyers du Brandebourg détectés en juillet 2021 dans un contexte de forte infection dans la faune sauvage. Un foyer dans le Mecklembourg-Poméranie avait été détecté en décembre 2021 aux alentours de Rostock loin des cas détectés sur les sangliers », souligne-t-elle.

Intensification de la surveillance active du côté français

« De notre côté, il faut intensifier la surveillance active dès maintenant. Le réseau Sagir est informé », prévient la DGAL.

Elle précise que la Commission européenne va prendre une mesure de sauvegarde et les autorités allemandes vont établir une zone de protection et de surveillance. Le Rhin constituant une barrière naturelle, la Commission européenne, selon la DGAL, ne prévoit pas, à ce stade (au 25 mai), d'instituer de zone réglementée en France.

« Pour autant, l'ensemble des mesures prévues dans le plan d'action sont à mettre en oeuvre immédiatement », prévient la DGAL. Il s'agit en particulier du renforcement de la surveillance en faune sauvage, du recensement de l'intégralité des détenteurs (pour l'instant dans les communes frontalières du 67 et 68) et de l'évaluation de la biosécurité des élevages.

Dans ces circonstances, la DGAL rappelle aux professionnels concernés « l'importance de la mise en oeuvre des mesures de biosécurité les plus strictes à la fois en élevage et dans les moyens de transports, notamment ceux en provenance de la nouvelle zone de foyer allemand. Les animaux/aliments ne doivent avoir aucun contact avec la faune sauvage. Les règles de traçabilité doivent être strictement respectées. »

Cas sauvages en Italie continentale

Elle insiste en outre sur l'importance d'exercer la plus grande vigilance dans l'ensemble des élevages de suidés (surveillance clinique). « Les actions de recensement de l'ensemble des élevages de porcins sont à mettre en oeuvre dans les meilleurs délais », souligne la DGAL.

Rappelons, par ailleurs, que des cas sauvages de peste porcine africaine (sangliers) ont été détectés en Italie continentale (génotype II) depuis janvier, d'abord dans la région Piémont-Ligurie puis, depuis début mai, à la périphérie de Rome. M.J.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1622

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