Travailleurs indépendants, une population autant hétérogène dans l'activité que dans le revenu

Corinne DESCOURS-RENVIER

Enquête

En s'appuyant sur des données recueillies, en France, en 2017, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) fait le point sur la situation des travailleurs indépendants, dont font partie les vétérinaires. Si le revenu d'activité des vétéri­naires est moins élevé que celui de certains autres professionnels libéraux de santé, il reste toutefois supérieur à la moyenne de ce secteur.

Dans un ouvrage publié en avril dans la collection « Insee Références » , l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dresse un panorama des travailleurs indépendants en France.

Cette analyse s'appuie sur les données recueillies par l'Insee au cours de l'année 2017.

3,2 millions de travailleurs indépendants

En France, 3,2 millions de personnes exercent une activité non salariée en 2017, à titre prin­cipal ou en complément d'une activité salariée.

Cette population hétérogène comprend aussi bien les exploitants agricoles, les commerçants, les artisans ou encore les professionnels libéraux dont les vétérinaires.

Tous secteurs confondus (hors micro-entrepreneurs), les travailleurs non salariés gagnent, en moyenne, 3 580 euros par mois en 2017.

Les secteurs les moins rémunérateurs sont le commerce de détail hors magasin (1200 euros par mois en moyenne), les activités de taxis et de VTC (1 410 euros), les services personnels (1 450 euros), ainsi que les arts, spectacles et autres activités récréatives (1 550 euros).

À l'autre extrémité de l'échelle, les revenus les plus élevés sont perçus par les médecins spécialisés et les analystes médicaux (11 040 euros par mois en moyenne), les dentistes (9 120 euros), les juristes et les comptables (8 340 euros) et, enfin, les médecins généralistes (7 220 euros).

Un revenu moyen de 5 410 euros pour les libéraux

En France, 1 030 000 travailleurs indépendants ont fait le choix d'exercer une profession libérale, à titre principal ou en complément d'une activité salariée.

En 2017, 50 % d'entre eux exercent dans le domaine de la santé (médecins, infirmiers, vétérinaires...), 43 % dans la technique (archi­tectes, géomètres...), les activités d'expertise et de conseil ou encore l'enseignement et, enfin, 7 % dans le secteur juridique.

En moyenne, le revenu d'activité des professionnels libéraux (hors micro-entrepreneurs) est de 5 410 euros par mois, contre 580 euros pour les micro-entrepreneurs.

Mais l'Insee constate de fortes disparités de revenus entre les différentes profes­sions libérales : si les non-salariés exerçant une activité juridique retirent 8 580 euros de leur acti­vité chaque mois en moyenne, ceux qui travaillent dans le secteur de la santé ne perçoivent que 5 700 euros en moyenne et ceux exer­çant dans le domaine technique, 3 610 euros.

Les femmes exerçant une profession libérale (hors micro-entrepreneurs) gagnent, en moyenne, 38 % de moins que leurs homologues masculins. Cet écart, que l'Insee explique en partie par le fait qu'elles soient plus jeunes, est davantage marqué dans le secteur du droit (50 %) et de la santé (46 %).

Le revenu d'activité moyen des professionnels libéraux (calculé en euros constants) avait reculé de 4,2 % entre 2012 et 2013, en raison d'une conjoncture économique défavorable. Il a, depuis, augmenté régulièrement jusqu'à retrouver, en 2017, son niveau de départ.

5 440 euros en moyenne pour les vétérinaires libéraux

La quasi-totalité des 499 000 travailleurs non salariés travaillant dans le secteur de la santé et de l'action sociale exerce une profession de santé en libéral. Seuls, 1,4 % d'entre eux ont choisi le domaine de l'action sociale.

Selon l'Insee, le revenu d'activité moyen des non-salariés du secteur de la santé et de l'action sociale est de 5 020 euros par mois en 2017.

Les médecins exerçant en tant que spécialistes libéraux et ceux travaillant dans les laboratoires d'analyse médicale perçoivent 11 010 euros par mois en moyenne.

Ils sont suivis par les chirurgiens-dentistes (9 110 euros), les généralistes (7 220 euros) et les pharmaciens (6 850 euros).

Si le revenu d'activité des vétéri­naires, estimé à 5 440 euros, est moins élevé, il reste toutefois supérieur à la moyenne du secteur. ■

* Source : www.insee.fr