Stages tutorés : « Le trinôme vétérinaire tuteur/étudiant tutoré/enseignant encadrant est une réelle richesse »
Mercredi 12 Octobre 2022 Vie de la profession 45267Ce qu'il faut surtout retenir c'est la progression du nombre de stages tutorés dans les 4 ENV : l'implication des équipes enseignantes a permis à ce dispositif novateur de s'implanter dans le paysage et de mobiliser un nombre croissant de structures vétérinaires.
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Si l'école vétérinaire de Toulouse a été chargée du suivi et de la coordination des stages tutorés au nom des quatre écoles nationales vétérinaires françaises, toutes se sont approprié ce dispositif et le promeuvent au sein de leur établissement. Les quatre écoles soulignent l'implication de leurs équipes enseignantes qui lui ont permis de monter en puissance depuis sa création.
■ La Dépêche Vétérinaire : VetAgro Sup a accueilli 27 étudiants en stages tutorés en 2021-2022 quand l'école vétérinaire d'Alfort n'en accueillait que 9, l'école vétérinaire de Toulouse 33 et Oniris 22 ? Comment expliquez-vous ces différences numériques ?
Quatre écoles nationales vétérinaires françaises (ENV) : Il est délicat d'interpréter ces chiffres sur une seule année universitaire.
Ce qu'il faut surtout retenir c'est la progression du nombre de stages tutorés dans les 4 ENV : l'implication des équipes enseignantes a permis à ce dispositif novateur de s'implanter dans le paysage et de mobiliser un nombre croissant de structures vétérinaires.
■ D.V. : Avez-vous des difficultés à recruter des enseignants au sein de votre établissement pour superviser les stages ?
ENV : Nous n'avons pas eu de remontées particulières quant à ce sujet. L'augmentation du nombre de stages tutorés s'est accompagné d'un plus grand nombre d'enseignants-chercheurs impliqués dans la supervision.
■ D.V. : Les visites dans les cliniques vétérinaires qui accueillent les stagiaires semblent parfois difficiles à assurer. Sont-elles un frein à l'engagement des enseignants ?
ENV : Il est vrai que la dispersion géographique des structures concernées et leur possible éloignement des écoles sont consommateurs de temps de déplacement. Pour autant, nous ne pensons pas qu'il s'agisse d'un frein à l'engagement des enseignants.
■ D.V. : Quel est le profil des vétérinaires qui candidatent pour accueillir les stagiaires ?
ENV : Les profils sont très variés et dépendent notamment des caractéristiques des bassins de production. Au-delà du profil du tuteur, les entreprises d'accueil sont diverses, en taille, organisation... mais elles répondent toutes au cahier des charges pour l'accueil d'étudiants en stages tutorés.
Le trinôme vétérinaire tuteur/étudiant tutoré/enseignant encadrant est une réelle richesse car l'objectif de ces stages tutorés n'est pas uniquement l'acquisition de compétences vétérinaires (au sens technique) mais aussi l'appréhension et la compréhension des modes de fonctionnement des entreprises dans leur relation avec leurs partenaires.
■ D.V. : Le rapport précise que les réponses des étudiants sur leur projet professionnel ont été difficiles à obtenir cette année. Voyez-vous des raisons particulières à cela ?
ENV : Là encore, nous ne pensons pas qu'on puisse interpréter cette difficulté de collecte des informations relatives au projet professionnel sur une seule année. Nous n'avons pas mené une analyse sur ce constat.
■ D.V. : Avec le recul, comment jugez-vous l'évolution de ces stages dans les ENV ?
ENV : Les stages tutorés tels qu'ils sont proposés répondent à une attente de certains étudiants à la recherche d'une acquisition renforcée d'autonomie sur la plupart des cas auxquels ils confrontés. Ils ont davantage confiance en eux lorsqu'ils se retrouvent seuls en clientèle l'année suivant l'acquisition de leur diplôme.
N'oublions pas cependant que ce dispositif est une des modalités proposées dans la dominante « clinique des animaux de production » de la 6e année d'études.
Les ENV proposent des maquettes pédagogiques qui articulent différemment les temps de présence en école et dans une ou plusieurs structure(s) vétérinaire(s).
Par ailleurs, la réunion régulière du comité de pilotage des stages tutorés permet des échanges très utiles pour faire un retour d'expérience de l'année précédente, analyser les questions qui surgissent et prendre des décisions, si nécessaire, pour faire évoluer le dispositif. ■