Purina Urinaire Renal

Prise en charge d'une plaie chez un chat par la biomodulation par fluorescence

Photo n° 1 : Etat de la plaie lors de la première consultation.

© Sara Carniato

Sara CARNIATO

Dermatologie

En 2022, en partenariat avec le site VétoFocus et La Dépêche Vétérinaire, Vetoquinol a organisé un challenge de cas d'usage de la biomodulation par fluorescence en dermatologie. Le cas présenté ici fait partie des quatre lauréats. L'auteur a mis à profit avec succès cette technique via la lampe Phovia ND sur un chat mâle non manipulable victime d'une plaie qui ne cicatrisait pas.

Yvan de Gournay est un chat mâle castré d'environ 2-3 ans. C'est un chat errant suivi pas une association. Il n'est pas manipulable.

Le 22 avril 2022, il est présenté en consultation pour une plaie ancienne (observée par les bénévoles depuis plusieurs semaines) qui ne cicatrise pas.

La plaie après tonte et nettoyage est composée d'une zone large où la peau est remaniée, épaissie et décollée (cicatrisation fibreuse, hypertrophique) et d'une zone d'aspect bourgeonnant mais non évolutive, le tout s'étendant de la base du cou à l'épaule (photo n° 1).

L'hypothèse clinique est celle d'une plaie traumatique chronique.

Un test FIV/FeLV est effectué (Snap test ND d'Idexx), Yvan est FeLV+.

Une prise en charge chirurgicale est d'abord tentée afin d'obtenir une cicatrisation par première intention retardée.

Soins sous anesthésie générale

Les soins sont réalisés sous anesthésie générale. Après une désinfection de la plaie (chlorhexidine savon puis solution à 0,05 %) et un rinçage abondant au NaCl 0,9 %, un parage chirurgical des berges est réalisé ainsi que l'exérèse de la zone cutanée fortement remaniée.

Des points simples avec un fil monofilament résorbable 3.0 (Biosyn ND) sont posés.

Le chat reçoit des antibiotiques (amoxicilline-acide clavulanique) et anti-inflammatoire non stéroïdien (méloxicam) et il est gardé en cage par l'association. Les soins locaux ne sont pas réalisables en raison du caractère de l'animal.

Le 29 avril, le chat est présenté en consultation pour déhiscence complète de la plaie (photo n° 2).

Il est alors décidé de commencer un protocole de biomodulation par fluorescence (BMF) avec la lampe Phovia ND. Cinq séances sont effectuées à 1 semaine d'intervalle (du 29 avril au 27 mai) (photos n° 3 à 10).

Les séances ont été effectuées sous anesthésie générale.

Arrêt de l'antibiothérapie

Avant chaque séance, un nettoyage de la plaie avec de la chlorhexidine savon a été effectué.

Le méloxicam est maintenu pendant la première semaine du protocole à la dose de 0,05 mg/kg/jour. L'antibiotique est arrêté.

L'intérêt ici de la BMF est de contribuer à la résolution clinique complète de cette plaie traumatique chronique, sans administration de médicament (sauf le méloxicam qui a été administré pendant la première semaine) ni de soins locaux.

L'absence de recours aux pansements adaptés (miel, hydro et lipocolloïdes) à ces étapes de cicatrisation (prolifération, épithélialisation) est particulièrement intéressante puisqu'ils permettent normalement de maintenir un milieu favorable à la multiplication cellulaire et la protection de ce tissu très fragile.

Cette approche a donc représenté une alternative satisfaisante pour la prise en charge d'une cicatrisation par troisième intention (chirurgie et seconde intention).

Ce cas clinique est consultable en ligne sur le site www.vetofocus.com

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1682

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