Première description de transmission du chat à l'Homme de Streptococcus equi sous-espèce zooepidemicus
Streptococcus equi sous-espèce zooepidemicus fait partie de la flore commensale des voies respiratoires supérieures des chevaux et d'autres animaux dont le chat, rappellent les auteurs. Il peut également se conduire comme un pathogène opportuniste.
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Santé publique
Promed Mail relaie, le 4 octobre, une publication* rapportant la première description de transmission du chat à l'Homme de Streptococcus equi sous-espèce zooepidemicus survenue chez une patiente âgée en Grèce.
Il s'agit d'une femme d'environ 90 ans qui s'est présentée à l'hôpital en raison d'un état mental altéré et de fièvre.
Morsure par un chat errant
La patiente était dans son état de santé habituel jusqu'à 2 jours avant son admission lorsque, dans la matinée, un chat sauvage errant dans son jardin l'a mordue à la face dorsale de l'avant-bras droit alors qu'elle essayait de le nourrir.
Au cours des heures suivantes, un érythème de l'avant-bras au site de la morsure s'est développé, associé à une sensibilité à la palpation. Le lendemain, les douleurs et l'érythème s'aggravent malgré l'utilisation de paracétamol.
Six heures avant son admission et 48 heures après la morsure du chat, la patiente est devenue fébrile et progressivement somnolente avec une température allant jusqu'à 39 C et a été transférée aux urgences à l'hôpital.
Un diagnostic de sepsis a été établi. Un traitement antibiotique à base de clindamycine et de pipéracilline-tazobactam a été instauré.
Au cours des 48 heures suivantes, la fièvre a diminué, la fonction rénale est devenue normale et le niveau de conscience s'est amélioré.
Soixante-douze heures après l'admission, les hémocultures ont montré une croissance de Streptococcus equi sous-espèce zooepidemicus qui était sensible à la pénicilline et résistant à la tétracycline.
Lors d'un interrogatoire plus approfondi, la patiente a déclaré que le chat qui l'avait mordue souffrait manifestement d'écoulements nasaux.
Le traitement antibiotique empirique a été réduit à l'ampicilline et la patiente a pu rentrer chez elle après 7 jours de traitement antibiotique.
Un agent pathogène émergent
Streptococcus equi sous-espèce zooepidemicus fait partie de la flore commensale des voies respiratoires supérieures des chevaux** et d'autres animaux (chèvres, moutons, bovins, porcs, chiens, singes et chats), rappellent les auteurs. Il peut également se conduire comme un pathogène opportuniste provoquant des épizooties à petite échelle et son importance en médecine vétérinaire est de plus en plus reconnue.
De plus, il a été identifié comme une cause de zoonose chez les patients prenant soin d'animaux (principalement des chevaux) ou consommant des produits d'origine animale non pasteurisés (principalement des produits laitiers), se manifestant soit par une bactériémie, soit par une maladie localisée.
S'il est potentiellement pathogène chez le chat (pneumonie, méningite, formation d'abcès), la transmission du chat à l'Homme n'avait jamais été décrite dans la littérature auparavant. M.J.
** Rappelons que l'agent de la gourme chez le cheval est Streptococcus equi subspecies equi, qui est un pathogène strict.
Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1679
