Plan Bien-être des animaux de compagnie : « Ce n'est qu'un début qu'il faut encourager et accompagner », estime le SNVEL
Mercredi 29 Mai 2024 Vie de la profession 50975David Quint est vice-président du SNVEL.
© Jacques Graf
Protection animale
Associé aux travaux qui ont conduit à la mise en place du plan d'amélioration du bien-être des animaux de compagnie, présenté par le ministère de l'Agriculture le 22 mai, le SNVEL*, par la voix de son vice-président, notre confrère David Quint, salue une initiative qu'il s'agit maintenant d'accompagner et d'amplifier. Le syndicat sera d'ailleurs vigilant quant à cette évolution et à la participation de la profession, notamment dans le comité de suivi national.
■ La Dépêche Vétérinaire : Quelles sont les instances vétérinaires qui ont été associées à la rédaction du plan ? En avez-vous fait partie ? Ont-elles été assez écoutées à votre avis ?
David Quint, vice-président du SNVEL* : Plusieurs organisations professionnelles dont le SNVEL, le Conseil national de l'Ordre des vétérinaires et l'Afvac** ont été associées aux travaux ayant abouti au plan présenté. Les relations avec le ministère sont respectueuses et les remarques faites par les uns ou les autres ont été globalement écoutées. Il s'agit d'un début.
■ D.V. : Lesquelles font partie du comité de suivi national mis en place à cette occasion ?
D.Q. : La composition de ce comité n'est pas définitive et, à l'heure qu'il est, je ne doute pas que les organisations professionnelles vétérinaires (OPV) seront associées, au même titre qu'elles l'ont été aux travaux préparatoires. Si ce n'était pas le cas, croyez bien que nous ferons savoir que ce n'est pas acceptable.
■ D.V. : A peine publié, le plan subit déjà des critiques de la part de certaines associations de protection animale qui ne le trouvent pas assez ambitieux et déplorent un manque de moyens financiers. Qu'en pensez-vous ?
D.Q. : Comme je l'ai dit, ce n'est qu'un début à relever et à encourager, à accompagner. C'est en effet la première fois qu'un ensemble de mesures coordonnées est mis en place. Il y a déjà eu pas mal de choses entreprises par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ou le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires sur l'identification des animaux. Le plan de relance a permis la (re)mise en place de Vétérinaires pour tous, la loi de 2021 sur la maltraitance a ouvert des voies... Là, on a une feuille de route avec des objectifs définis. On peut toujours déplorer que cela n'aille pas assez loin, que ce ne soit pas assez mais nous serons vigilants à ce que les choses continuent à aller dans le bon sens. Les actions positives entreprises par l'Afvac, par exemple, sur les hypertypes sont mises en avant. J'y vois plutôt des avancées significatives.
■ D.V. : Quelles mesures vous semblent les plus pertinentes dans ce plan ?
D.Q. : Le plan est développé autour de 5 axes qui font un peu penser à une démarche diagnostique bien connue des vétérinaires. Tout semble utile et ce plan a le mérite, je l'ai dit, d'exister et de coordonner les actions des uns et des autres...
■ D.V. : A l'inverse, quelles sont ses lacunes ?
D.Q. : Il ne suffit pas de décréter un plan pour que les choses changent du tout au tout. Plus que des lacunes, je parlerais de l'impatience à voir les effets d'un plan très attendu par tous. Avec les limites d'un début et le besoin de pérenniser les actions et leur financement dans le temps.
Les OPV seront force de proposition sur de nombreux sujets (à titre d'exemple, sur les conventionnements locaux entre vétérinaires et collectivités, des choses existent et ne demandent qu'à être (re)déployées, comme le plan « Maires et vétos » des années 2000).
■ D.V. : Les vétérinaires seront-ils associés à certaines mesures et comment ?
D.Q. : Bien sûr et ils le sont déjà. Ils sont les acteurs de la traçabilité des animaux concernés via I-cad ou I-fap. Ils sont les sentinelles de nombreuses situations.
Ils conseillent les détenteurs particuliers et professionnels aux côtés d'autres acteurs, comme la Centrale canine. Ils seront également sollicités pour participer aux côtés des associations de protection animale à des campagnes de stérilisation pour les animaux « libres ». ■
* SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.
** Afvac : Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie.