Les vétérinaires au salon de l'Agriculture : des temps d'échange sur les dossiers professionnels

La Premier ministre, Elisabeth Borne, a posé des questions sur l'appel à manifestation d'intérêt pour le maintien du maillage vétérinaire en territoires ruraux. De gauche à droite : Sébastien Windsor, président de Chambres d'agriculture France, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, Elisabeth Borne et notre confrère Laurent Perrin, président du SNVEL.

© D.R.

Maud LAFON

Événement

Événement incontournable pour les organisations professionnelles vétérinaires et agricoles, le Salon de l'Agriculture permet chaque année aux dirigeants du SNVEL* et des autres structures professionnelles des échanges fructueux avec des responsables politiques et des élus locaux. Maillage vétérinaire, délégation d'actes ou bien-être animal : les sujets abordés ne sont pas tous aussi avancés.

Comme chaque année, le Salon international de l'agriculture a été l'occasion pour les dirigeants du SNVEL* de rencontres et d'échanges avec des personnalités politiques et des organisations agricoles.

« L'absence de perspectives électorales a réduit quelque peu le nombre de visites d'élus sur notre stand mais les échanges que nous avons eu ont été fructueux et pertinents », a constaté notre confrère Laurent Perrin, président du SNVEL.

Parmi eux, il souligne notamment la rencontre avec la Première ministre, Elisabeth Borne, qui s'est montrée intéressée par l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour le maintien du maillage vétérinaire en territoires ruraux. Ce dispositif a d'ailleurs fait l'objet d'un rapport remis au ministre de l'Agriculture (lire encadré) que le président du syndicat salue.

« Dans les onze territoires concernés, plusieurs jalons ont déjà été posés et la méthode de travail va pouvoir être déclinée dans les 15 territoires non retenus et plus largement encore. Il s'agira alors de choisir parmi les solutions trouvées dans les territoires pilotes celles qui peuvent être mises en place », a-t-il expliqué. Il importe selon lui de mettre l'accent sur l'anticipation car « une fois que le maillage est rompu, les solutions pour le recréer sont extrêmement difficiles à appliquer » .

Anticiper les problèmes de maillage

Dans cette optique, les signataires du rapport ont sollicité les régions qui n'avaient pas répondu à l'AMI, pensant ne pas avoir de problème de maillage, à l'instar de la Bretagne, pour leur proposer d'effectuer un diagnostic et d'objectiver des problèmes qui pourraient apparaître dans plusieurs années.

Plusieurs représentants professionnels - Laurent Perrin, Jacques Guérin, président du Cnov**, Jean-Yves Gauchot, président de la FSVF*** et Charles-François Louf, président de l'Avef**** - ont pris part à un rendez-vous organisé avec le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, son conseiller filières animales, santé et bien-être animal, notre confrère Hadrien Jaquet, la conseillère formation, Dorothée Demailly, et notre consoeur Emmanuelle Soubeyran, directrice générale adjointe de l'alimentation. Ils ont évoqué le projet de loi d'orientation agricole, le suivi sanitaire permanent et le mandat sanitaire, « deux sujets qui avancent bien », mais aussi des dossiers qui piétinent davantage comme la biologie vétérinaire ou la délégation d'actes. « Ce sur-place apparent est aussi lié au fait que l'évolution de ces dossiers nécessite des modifications législatives », a expliqué le président du SNVEL.

Valoriser les stages

La plate-forme Calypso, qui sera officiellement lancée le 14 mars, a également été au coeur des discussions. « Il importe de développer tous les modules et pas seulement celui dévolu aux antibiotiques qui est le plus avancé », a indiqué notre confrère. En ce qui concerne les remontées d'informations sur les prescriptions d'antibiotiques, un délai a été obtenu le temps d'adapter les logiciels métier pour que cela soit mis en place de façon indolore pour les vétérinaires.

Enfin , « nous avons porté un message relatif à l'importance des stages au cours de la formation initiale pour atténuer la marche qui existe actuellement entre la sortie des écoles et l'arrivée en clientèle concernant le savoir-être avec les clients », a ajouté Laurent Perrin.

Outre celui avec le ministère, des rendez-vous ont été organisés avec des représentants des territoires, notamment ceux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et ont permis d'évoquer les différentes aides accordées aux vétérinaires pour les inciter à s'y installer.

« Même si certains rendez-vous ont été reportés en raison de l'actualité (inflation...), de nombreux contacts ont été pris et pourront être concrétisés à l'issue du salon », s'est réjoui le président du SNVEL.

Cocktail convivial

Il a été question à ce propos, avec notre confrère sénateur Arnaud Bazin, des zones de revitalisation rurales et des dispositifs d'exonération d'impôts qui ne sont octroyés actuellement qu'aux vétérinaires qui rachètent plus de 50 % des parts d'un cabinet. « Nous aimerions voir abaisser ce seuil à 25 % pour que le dispositif bénéficie aux vétérinaires qui s'associent dans des structures à quatre confrères » , a souligné le président du SNVEL.

Avec les représentants agricoles, les échanges ont surtout porté sur le bien-être animal.

Le traditionnel cocktail du SNVEL, le 1er mars, a également permis des rencontres et discussions dans un cadre convivial.

* SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.

** Cnov : Conseil national de l'Ordre des vétérinaires.

*** FSVF : Fédération des syndicats vétérinaires de France.

**** Avef : Association vétérinaire équine française.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1655

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