Le point sur la stérilisation du chien mâle et l'utilisation des implants de desloréline
Animaux de compagnie 42616Si le vétérinaire estime que la stérilisation pourrait effectivement répondre aux besoins de son client, il peut lui proposer de choisir entre une castration chirurgicale ou chimique, définitive ou temporaire.
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Corinne DESCOURS-RENVIER
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Un colloque sur la stérilisation du chien mâle, en octobre dernier, à l'école vétérinaire d'Alfort, en collaboration avec le laboratoire Virbac, a permis d'évaluer en particulier les avantages et les inconvénients de la stérilisation médicale à l'aide des implants de desloréline. Ceux-ci induisent une stérilisation temporaire et réversible.
L'école vétérinaire d'Alfort (ENVA) a accueilli, les 21 et 22 octobre, un colloque animé par le Pr Alain Fontbonne (Cerca1-ENVA). Réalisé en collaboration avec le laboratoire Virbac, cet évènement a fait le point sur la stérilisation médicale du chien mâle en France mais aussi dans d'autres pays d'Europe (photo n° 1).
Comprendre les motivations des propriétaires pour éviter les déconvenues
Nos consoeurs Françoise Lemoine, praticienne au CHV Atlantia (44), et Emilie Rosset, (Biotechnologies et pathologie de la reproduction VetAgro Sup), respectivement présidente et vice-présidente du Geres2, insistent sur l'importance d'obtenir un consentement éclairé lorsque le propriétaire d'un chien mâle envisage de faire castrer son animal.
« La première étape est de bien comprendre les motivations du client car ses attentes sont parfois très éloignées de la réalité », constate Françoise Lemoine. « Le résultat de la stérilisation risque alors de le décevoir et ce, quelle que soit la technique envisagée. »
Xavier Levy (Crecs3, L'Isle-Jourdain (32)) reçoit fréquemment des clients qui souhaitent faire castrer leur chien pour éviter des comportements jugés indésirables : fugues, chevauchements, agressivité...
« Les autres motifs invoqués sont bien entendu la prévention des saillies mais aussi la gestion des chiens vivant en meute ou encore le traitement et la prévention des affections testiculaires ou prostatiques », explique notre confrère.
« Si la castration est effectivement indiquée dans la prévention des saillies, la gestion de l'hypersexualité ou encore le traitement d'affections comme l'hyperplasie de la prostate, elle peut s'avérer décevante dans d'autres cas », prévient Emilie Rosset. « Notamment lorsqu'elle est envisagée pour résoudre certains problèmes comportementaux. »
Ainsi, la stérilisation diminue le marquage urinaire en intérieur mais son effet est beaucoup moins net à l'extérieur en raison de la persistance d'un marquage social.
Les propriétaires envisagent parfois de faire castrer leur chien pour éviter les chevauchements sur d'autres animaux ou sur des humains. « Mais ce type de comportement peut avoir différentes causes dont certaines sont indépendantes du statut sexuel de l'animal », remarque Françoise Lemoine. « Les chevauchements risquent donc de continuer après castration. »
Il en va de même des fugues : si la stérilisation va bien entendu améliorer la situation lorsque l'animal était en recherche de partenaires sexuels, il existe d'autres explications à cette attitude qui sont du ressort d'un vétérinaire comportementaliste.
Enfin, la castration n'a pas beaucoup d'influence sur les comportements agressifs, qui sont plutôt d'origine sociale ou émotionnelle. Une évaluation comportementale est davantage indiquée dans ce cas.
Les conséquences de la stérilisation : prévenir le propriétaire
Si le vétérinaire estime que la stérilisation pourrait effectivement répondre aux besoins de son client, il peut lui proposer de choisir entre une castration chirurgicale ou chimique, définitive ou temporaire.
Émilie Rosset rappelle que la castration est obligatoire avant l'âge d'un an chez les chiens de catégorie I. Dans les autres cas, elle est en général réalisée après la puberté chez le chien mâle.
« Quelle que soit la méthode utilisée, le risque de surpoids est multiplié par 2 voire 3 », prévient Françoise Lemoine. « En effet, les besoins énergétiques du chien mâle diminuent en moyenne de 20 % après stérilisation. Il faudra donc ajuster en permanence sa ration pour prévenir la prise de poids. »
Le propriétaire doit également être informé des modifications d'ordre esthétique qui peuvent apparaître dans certaines races après castration (poil laineux chez les cockers).
Autre conséquence de la stérilisation : elle accroît légèrement le risque d'apparition de tumeurs prostatiques malignes chez le chien, leur incidence passant en effet de 0,35-0,45 % à 0,5-0,6 % après castration. « Ces tumeurs restent donc très rares », rassure Françoise Lemoine.
Le rôle de la stérilisation du chien mâle est suspecté dans l'apparition d'autres types de tumeurs (ostéosarcome, lymphome), mais leur origine est plus vraisemblablement multifactorielle. C'est sans doute également le cas d'affections orthopédiques comme la rupture des ligaments croisés antérieurs ou la dysplasie de la hanche.
L'hormone LH4 est peut-être impliquée dans le développement de ces affections chez les animaux castrés.
En effet, selon les travaux de Michelle Kutzler, présentés par Bruna Mendes (Cerca), les récepteurs à la LH sont surexprimés dans de nombreux tissus après stérilisation chirurgicale et le taux de LH sanguin augmente fortement en raison de la disparition du rétrocontrôle négatif des hormones stéroïdes gonadiques.
« Si c'est le cas, les implants de desloréline, qui induisent un arrêt de la sécrétion de LH au niveau de l'hypophyse, devraient avoir moins d'effets négatifs sur la santé de l'animal », remarque notre consoeur. « Toutefois, il s'agit pour l'instant d'une hypothèse qui reste à confirmer. »
« Malgré ces inconvénients, la castration des chiens mâles augmente globalement leur espérance de vie, comme l'ont montré des études à grande échelle réalisées au Royaume-Uni », conclut Emilie Rosset.
La castration, un enjeu narcissique pour le propriétaire
En 2021, le chien est un membre à part entière de la famille. « Les propriétaires d'animaux de compagnie font aujourd'hui preuve d'un anthropomorphisme exacerbé, qui peut se cristalliser autour de la stérilisation de leur animal », explique Christophe Blanchard, sociologue et maître de conférences à l'université Sorbonne-Paris-Nord. « Avant d'accepter une intervention, les propriétaires ont besoin d'être convaincus de l'intérêt que leur chien peut retirer d'une castration. »
« Les mentalités évoluent », confirme Cindy Maenhoudt (ENVA), qui reçoit de plus en plus de propriétaires de chiens mâles réticents à une stérilisation chirurgicale. « Le recours aux implants de desloréline, dont les effets sont réversibles, convient mieux à ce type de clients », explique notre consoeur. « C'est pour eux le moyen de tester les effets de la castration sur leur animal avant de se décider pour une intervention. »
Les études de Jeffrey de Gier et al. (Utrecht) ont en effet montré que les effets sur le comportement obtenus sous implant sont très prédictifs de ceux qu'on obtiendrait avec une castration chirurgicale. On peut donc utiliser la pose d'implant comme test avant une éventuelle intervention.
Les implants de desloréline, alternative à la castration chirurgicale
Mis au point par une entreprise de biotechnologie australienne, Pep Tech Animal Health5, les implants à libération continue de desloréline sont commercialisés en Europe depuis 2007, sous le nom de Suprelorin ND (photo n° 2).
Alternative à la castration chirurgicale, Suprelorin ND possède une AMM6pour « l'induction d'une infertilité temporaire chez le chien mâle arrivé à maturité sexuelle, non castré et en bonne santé ». Il est également utilisé chez le furet dans cette indication.
Le principe actif de Suprelorin ND, la desloréline, est un super agoniste de la GnRH7. Très stable, la desloréline prend en effet la place de la GnRH au niveau de ses récepteurs centraux.
Après la pose de l'implant, trois phases sont observées avant que l'infertilité ne soit effective (schéma). Christelle Fontaine, global marketing & medical manager chez Virbac, conseille de préciser systématiquement par écrit au propriétaire la chronologie des différents stades, dont la durée varie en fonction du dosage de l'implant, ainsi que leurs effets (tableau).
« Après implantation, il se produit une stimulation des récepteurs de la GnRH : c'est la phase de flare up qui dure deux à trois semaines », explique Christelle Fontaine. « Si cette étape passe en général inaperçue, on observe parfois une exacerbation des comportements sexuels du chien, due à l'augmentation temporaire de la production de testostérone. »
En raison des risques accrus d'agressivité, les animaux instables nécessitent une surveillance particulière durant cette phase. En cas de doute, Cindy Maenhoudt insiste sur la nécessité de faire suivre le chien par un vétérinaire comportementaliste.
Xavier Levy conseille également à ses clients d'éviter les conflits avec leur animal durant cette période et de limiter les rencontres avec les chiens mâles inconnus. Si l'animal vit en collectivité, les liens de hiérarchie au sein de la meute risquent d'être remis en cause, ce qui peut justifier d'éloigner temporairement l'animal.
Une gestion médicale de la phase de flare up est également envisageable. En pratique, les retours sur l'utilisation d'acétate de cyprotérone sont très satisfaisants dans cette indication (Androcur ND hors AMM à la posologie de 3 mg/kg en deux prises quotidiennes pendant 2 à 3 semaines, puis 1,5 mg/kg en deux prises également)8.
Ce traitement, efficace, rapide et sans effets indésirables, est même proposé systématiquement par certains praticiens.
De la phase de latence à l'infertilité
On observe ensuite une phase de latence qui correspond à la désensibilisation progressive des récepteurs à la GnRH. La testostéronémie s'effondre progressivement, jusqu'à passer sous le seuil de 0,4 ng/ml. « On atteint alors la dernière phase, celle de l'infertilité », conclut Christelle Fontaine.
Les modifications du volume9 et de la consistance des testicules sont habituellement visibles au bout de cinq semaines. « Attention, il arrive qu'on ne remarque aucun changement chez certains chiens qui sont tout de même infertiles », prévient Samuel Buff, directeur de l'unité ICE & CRB CryAnim à VetAgro Sup.
Dans tous les cas, il faudra séparer le mâle des femelles durant les six semaines qui suivent la pose de l'implant.
« Les suspicions d'inefficacité sont rares avec la desloréline », confirme Marion Strina, responsable technique Animaux de compagnie chez Virbac. « Il s'agit le plus souvent d'une méconnaissance du mode d'action de l'implant ou bien d'un problème de conservation10. En cas de doute, le vétérinaire peut cependant mesurer la testostéronémie du chien, voire réaliser un spermogramme. »
Lorsque l'effet de l'implant est terminé, on assiste à un retour progressif à la normale, aussi bien au niveau comportemental que morphologique.
« Si le client est un éleveur, il faut le prévenir de l'existence de rares cas de non retour à la fertilité11 : 2 % à 18 mois avec Suprelorin 4,7 mg ND et 5 % à 2 ans et demi avec Suprelorin 9,4 mg ND », conseille Christelle Fontaine.
Si le propriétaire de l'animal le souhaite, on peut continuer à poser régulièrement des implants de desloréline pour maintenir l'infertilité.
Deux dosages en fonction de l'effet recherché
Suprelorin ND est disponible en deux dosages : 4,7 mg ou 9,4 mg. « Le choix de l'implant ne dépend pas de la taille du chien mais plutôt de l'effet recherché », explique Christelle Fontaine.
En effet, le profil de relargage varie selon la posologie choisie, ce qui modifie la durée d'action du traitement (au moins six mois avec Suprelorin 4,7 mg ND et au moins douze mois avec Suprelorin 9,4 mg ND).
« En général, le choix du vétérinaire se porte sur Suprelorin 4,7 mg ND en première intention car les propriétaires du chien constatent plus rapidement les effets de la castration », explique notre consoeur. « Si un nouvel implant doit être posé, Suprelorin 9,4 mg ND est plus indiqué en raison de sa durée d'action. »
De bonnes pratiques d'implantation
La pose de l'implant se fait par voie sous-cutanée, classiquement entre les deux épaules, en évitant le tissu adipeux. Sabine Schäfer-Somi, professeur à Vetmeduni à Vienne (Autriche), préfère utiliser la zone péri-ombilicale. Bien que ne figurant pas dans l'AMM, cette localisation facilite en effet un éventuel retrait de l'implant.
« L'implant étant biocompatible, il n'est pas nécessaire de le retirer systématiquement à la fin du traitement », observe toutefois Marion Strina.
Un suivi indispensable
Une fois l'effet flare up passé, le chien est revu au bout de 2 ou 3 mois pour faire le point avec son propriétaire.
En fonction de ses besoins, le client peut alors choisir de ne pas castrer son chien - ni chirurgicalement, ni médicalement -, de s'orienter vers une stérilisation chirurgicale ou encore de faire poser un nouvel implant.
Si le propriétaire souhaite poursuivre la castration chimique, il n'est pas nécessaire d'attendre la fin des effets de l'implant précédent avant d'en poser un nouveau. Cette approche évite en effet une nouvelle phase de flare up.
Le choix se fera entre Suprelorin ND 4,7 mg et 9,4 mg, selon la durée d'infertilité souhaitée (tableau).
« En cas de retard à la réimplantation, mieux vaut privilégier Suprelorin 4,7 mg ND pour accélérer le retour de l'infertilité », conseille Marion Strina.
Si le choix du client se porte finalement sur la chirurgie, il est possible d'intervenir avant que les effets de l'implant n'aient disparu.
« En théorie, les modifications comportementales observées avec Suprelorin ND sont prédictives de ce que l'on obtiendrait après castration chirurgicale mais l'action de la desloréline est plus centrale que celle de la chirurgie », prévient toutefois Cindy Maenhoudt . « Parfois, la castration chirurgicale sera donc moins efficace que la stérilisation chimique pour régler les problèmes de comportement. »
C'est la raison pour laquelle certains de ses clients préfèrent continuer à utiliser les implants.
Quand et comment en parler avec le propriétaire
Carine Ayrault, praticienne à Noisiel (77), utilise Suprelorin ND depuis plusieurs années. « Nous présentons cette option à nos clients quand le chien est jeune, lors de la visite pubertaire ou lorsqu'il est adulte, en présence de comportements hypersexués ou d'affections pouvant être améliorées par la castration », explique notre consoeur. « Les implants de desloréline constituent une alternative intéressante à la castration chirurgicale, en cas de contre-indication à l'anesthésie ou pour évaluer les éventuels bénéfices d'une stérilisation. Le caractère réversible de l'infertilité est en effet très rassurant pour les propriétaires d'animaux. »
Laurent Masson, praticien à Boulogne-Billancourt (92), constate qu'une utilisation même temporaire de Suprelorin ND peut parfois suffire à résoudre certains problèmes de comportement. « Le propriétaire de l'animal a en effet la possibilité de mettre en place de nouvelles habitudes qui vont perdurer même après l'arrêt de la desloréline », explique notre confrère. « Les conseils du vétérinaire sont toutefois indispensables durant cette période. »
Pour rassurer les propriétaires de chiens, Xavier Levy leur explique que la desloréline n'est pas un stéroïde mais un peptide produit naturellement par le cerveau et que l'utilisation de Suprelorin ND bénéficie d'un recul de plus de dix ans, y compris chez des espèces animales protégées.
De nombreux clients regrettent que la possibilité d'une castration chimique ne leur ait pas été présentée plus tôt.
La majorité d'entre eux décide finalement de faire castrer leur chien chirurgicalement, après la pose de 1 à 3 implants.
Enfin, la desloréline est également utilisée hors AMM chez le chien dans le traitement de l'hypertrophie prostatique. Suprelorin 4,7 mg ND peut en effet prendre le relais d'un traitement à l'acétate d'osatérone (Ypozane ND), au bout de 3 ou 4 mois, quand le chien ne présente plus de signes cliniques.
Toujours adapter son discours à ses clients
« Si le vétérinaire reste la principale source d'information des propriétaires d'animaux, il n'existe pas de discours standard face à un client qui souhaite faire castrer son chien », conclut Laurent Masson. « L'important pour le praticien est de bien comprendre les attentes du propriétaire et de lui exposer clairement les différentes options, ainsi que leurs avantages et leurs inconvénients. »
« Mais attention, bien informer ses clients, cela prend du temps », insiste Françoise Lemoine. C'est pourtant le meilleur moyen d'éviter les déceptions... ■
1 Centre d'étude en reproduction des carnivores.
2 Groupe d'étude en reproduction, élevage et sélection de l'Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie.
3 Centre de reproduction des carnivores du Sud-Ouest.
4 Hormone lutéinisante.
5 Pep Tech AH appartient aujourd'hui à Virbac.
6 Autorisation de mise sur le marché.
7 Gonadolibérine.
8 Masson S, Medam T, Raibon E, Fontaine C, Levy X. Double-Blind, Placebo-Controlled Trial of Cyproterone Acetate to Prevent Flare-Up Effect on Dogs Implanted With Deslorelin. Front Vet Sci. 2021 Sep 29;8:714154. doi: 10.3389/fvets.2021.714154. PMID: 34660758; PMCID: PMC8511793.
9 Diminution de 30 à 50 % du volume initial.
10 Conservation au réfrigérateur entre 2 et 8°C.
11 Dans les races miniatures surtout.
Gros Plan : Utilisation des implants de desloréline en Europe
A l'occasion d'un colloque en octobre dernier sur la stérilisation du chien mâle, Christelle Fontaine, global marketing & medical manager chez Virbac, a présenté les résultats d'une étude réalisée par Virbac, partenaire de la conférence organisée par l'école vétérinaire d'Alfort.
Dans cette étude, 410 praticiens allemands, espagnols, français et anglais ont été interrogés en ligne.
« L'Allemagne est le seul de ces pays dans lequel tous les praticiens connaissent et utilisent Suprelorin ND », explique Christelle Fontaine. Les vétérinaires allemands ont essentiellement recours aux implants de desloréline pour évaluer l'intérêt d'une castration chirurgicale chez le chien mâle (87 %).
En Espagne, en France et au Royaume-Uni, pays dans lesquels les praticiens sont moins familiers avec Suprelorin ND, la principale indication reste le cas où un client se montre d'emblée réfractaire à la chirurgie (68 à 75 %).
« Comme leurs confrères allemands, les vétérinaires autrichiens utilisent souvent les implants de desloréline chez le chien mâle », explique Sabine Schäfer-Somi, professeur à Vetmeduni à Vienne (Autriche). « Ils sont également familiers des utilisations hors AMM, surtout chez les chats mâles et femelles. »
En effet, en Autriche, les alternatives pour la suppression à long terme du cycle oestral chez ces animaux sont difficiles à obtenir ou présentent de nombreux effets secondaires. C.D.-R.