Le lymphome cutané épithéliotrope : différentes présentations cliniques à connaître

Les lésions sont peu spécifiques et apparaissent progressivement.

© Emmanuel Bensignor

Emmanuel BENSIGNOR

Spécialiste en dermatologie

Professeur associé de dermatologie à Oniris

Consultant à Paris 3e et Rennes-Cesson

Dermatologie

Le lymphome cutané épithéliotrope est une néoplasie cutanée assez fréquente chez le chien, plus rare chez le chat, due à l'infiltration de la peau et des muqueuses par des lymphocytes T tumoraux.

Ces lymphocytes sont caractérisés par leur épithéliotropisme. La cause exacte de cette tumeur est inconnue. Aucune prédisposition de race ou de sexe n'a été mise en évidence. Les animaux atteints sont généralement âgés.

Plusieurs phases d'évolution

Des formes présentant des caractéristiques particulières ont été décrites, comme le syndrome de Sézary ou la réticulose pagétoïde. Mais, le plus souvent, on rencontre une forme cutanée stricte, le mycosis fongoïde. La maladie évolue en plusieurs phases consécutives (la durée d'évolution étant très variable).

Classiquement, on observe initialement une dermatite érythémateuse, squameuse, extensive et souvent prurigineuse, qui peut singer un phénomène allergique (« érythrodermie exfoliative »). Puis des papules, des plaques, des érosions et des croûtes surviennent.

Secondairement, des nodules et des ulcères peuvent se développer, surtout chez le chien.

Confirmation du diagnostic avec l'examen histopathologique

Ces lésions sont peu spécifiques et apparaissent progressivement. Par conséquent, le diagnostic différentiel inclut de nombreuses dermatoses dont, à nouveau, les dermatites allergiques (notamment la dermatite atopique ou l'allergie alimentaire) mais aussi la gale sarcoptique, des pyodermites bactériennes et la dermatite à Malassezia.

Le diagnostic est plus facile en fin d'évolution car les nodules prennent une disposition « en coulée de lave » très évocatrice.

L'examen cytologique des lésions cutanées permet de mettre en évidence des lymphocytes anormaux en grandes quantités.

L'examen histopathologique permet de confirmer le diagnostic. Il montre un infiltrat assez dense de lymphocytes tumoraux dans le derme superficiel, l'épiderme et les annexes. Au niveau de l'épithélium, les lymphocytes entraînent la formation de micro-abcès de Pautrier caractéristiques de la maladie.

Le traitement du mycosis fongoïde est complexe et dépend de nombreux facteurs. Il fait l'objet d'une revue par un groupe de travail du conseil scientifique du Gédac qui sera présentée aux Journées annuelles, à Strasbourg, du 15 au 17 mai prochain. Inscrivez-vous à l'adresse https://afvac.com/les-formations/journees-annuelles-gedac.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1740

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