La commission Qualité du lait de la SNGTV et MSD Santé animale ciblent les enjeux de la filière laitière

Joséphine EBERHART

Chercheuse post-doctorante à l'INRAE

Événement

Les enjeux de la filière laitière ont été analysés lors d'une rencontre entre des représentants de la commission Qualité du lait de la SNGTV et ceux du laboratoire MSD Santé animale. Réduction de l'empreinte carbone, lutte contre l'antibiorésistance, amélioration des pratiques zootechniques et sanitaires en font partie.

Une rencontre entre des membres de la commission Qualité du lait de la SNGTV* et des représentants du laboratoire MSD Santé animale a eu lieu les 14 et 15 novembre, au laboratoire de traite de Derval (44). Elle a débuté par la visite de la ferme expérimentale de Derval et la présentation, par son directeur Thomas Huneau, des différents projets menés sur place qui visent à adapter au mieux la ferme aux enjeux de demain.

Jean-Louis Poulet, ingénieur référent Idele (Institut de l'élevage), a notamment présenté le projet de Plateforme TRET (transfert, recherche et expertise sur la traite) qui comprend, outre le robot de traite, une salle de traite expérimentale (en construction) entièrement modulable permettant de tester divers matériels, produits et méthodes de traite.

Ce projet englobe également les activités menées dans le laboratoire TeCaL (Traite et Compteurs à Lait), autour de deux dispositifs : une mamelle artificielle bardée de capteurs connectés et la reproduction d'une machine à traire dans laquelle il s'agit d'implanter un biofilm comme celui qui se forme au fil des traites afin de mettre en lumière les zones critiques en matière d'hygiène de traite.

A travers ces dispositifs, différentes thématiques peuvent être abordées comme l'ergonomie du matériel utilisé, le bien-être des animaux ou encore l'évaluation du coût de fonctionnement.

Plusieurs formations

MSD Santé animale a ensuite présenté une étude mise en place, en 2022, dans trois fermes expérimentales dont Derval. Elle vise à examiner l'effet de l'insertion partielle ou totale d'un obturateur sur la perte de lait à 48 heures et les facteurs de risques associés à ces pertes de lait. 

Les avantages de l'insertion partielle sont nombreux puisqu'elle est décrite dans la littérature comme plus respectueuse de l'anatomie du trayon : sans élargir le canal, elle est moins lésionnelle de la couche de kératine située dans l'extrémité du canal du trayon et ne repousse pas les bactéries ou la kératine qui s'y trouvent dans la mamelle. 

Les études épidémiologiques confirment d'ailleurs que l'insertion partielle du tube diminue le risque d'infection mammaire et le nombre de cellules dans le lait (Boddie and Nickerson, 1986), (McDougall S., 2003). 

Les résultats de cette nouvelle étude seront présentés dans un poster aux Journées nationales des GTV de Tours cette année.

Le lendemain, au cours d'un exercice participatif, les vétérinaires de la SNGTV ont exprimé les intérêts de la commission Qualité du lait et ont notamment souligné l'importance de sensibiliser leurs confrères à la problématique de l'antibiorésistance.

Notre confrère René Fournier, responsable filière lait chez MSD Santé animale, a rappelé les défis auxquels la filière fera face dans les années à venir : réduire l'empreinte carbone par litre de lait sans compromettre l'avenir des exploitations. Cela passe par la réduction des gaz à effet de serre (dont le méthane) et l'amélioration des pratiques zootechniques et sanitaires grâce à des progrès en génétique, alimentation et gestion d'élevage.

Dans cette optique, le laboratoire propose plusieurs formations dont une sur « le tarissement sur mesure » destinées aux jeunes prescripteurs qui sera étendue à l'échelle nationale cette année. En parallèle, les vétérinaires de la SNGTV poursuivent la présentation du Référentiel Tarissement dont la diffusion a débuté en octobre, à travers plusieurs formations organisées en 2023 et qui se poursuivront en 2024.■

* SNGTV : Société nationale des groupements techniques vétérinaires.