L'OMPL dresse un répertoire de 20 métiers émergents dans la sphère vétérinaire

Parmi les métiers identifiés figure celui de chargé d'accueil.

© Pierre Lannes

Maud LAFON

Référentiel

Constatant l'émergence de nouveaux métiers non vétérinaires au sein des établissements de soins, en lien avec leur taille croissante, la branche vétérinaire a demandé une enquête sur ces nouvelles fonctions. Elle a été menée par un cabinet de conseil mandaté par l'Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL). Vingt nouveaux métiers ont ainsi été recensés et analysés.

A la demande de la branche vétérinaire, présidée par notre confrère Jérôme Frasson, l'Observatoire des métiers dans les professions libérales (OMPL) a mandaté le cabinet de conseil KYU pour réaliser une enquête visant à lister et définir les métiers émergents du secteur vétérinaire. La présentation des résultats a eu lieu le 14 janvier, lors d'un webinaire.

La précédente étude prospective dans la branche vétérinaire datait de 2019, a rappelé Jacques Niney, vice-président de l'OMPL. Obtenir des éléments sur la cartographie des métiers non vétérinaires dans les structures de soins permet aux vétérinaires d'adapter leurs fiches de poste et d'affiner leurs recrutements et à l'OMPL et aux partenaires sociaux de faire évoluer en conséquence leur politique de formation, au plus près de la réalité du terrain.

Auparavant, la dichotomie des emplois en établissements vétérinaires était simple puisqu'elle ne faisait intervenir que des vétérinaires et des auxiliaires vétérinaires.

Enquête en trois temps

Aujourd'hui, de nouveaux métiers sont apparus qu'il s'agissait d'identifier. Le cabinet KYU en a recensé 20 grâce à l'enquête menée en trois temps.

Une première partie a consisté à analyser les offres d'emploi publiées par les entreprises vétérinaires entre 2017 et 2024 (2 110 offres étudiées). La deuxième étape a pris la forme de 42 entretiens avec des professionnels d'établissements vétérinaires et la dernière partie a consisté en une enquête en ligne, ayant obtenu 116 réponses complètes, dans le but de hiérarchiser les résultats et de quantifier les conclusions obtenues lors de l'étape qualitative.

Un répertoire de 20 nouveaux métiers non vétérinaires a donc été créé avec, pour chaque métier, la réalisation d'une fiche divisée en 8 rubriques : famille de métiers, activités principales, compétences principales, savoir-être, accès au métier, structures employeuses, perspectives d'évolution.

L'enquête a en effet identifié trois familles dans lesquelles se classent les nouveaux métiers : gestion des activités administratives et de support, soins aux animaux, support des activités des vétérinaires (voir tableau).

Les fiches métiers visent à les présenter pour aider les entreprises qui voudraient y recourir dans leur recrutement et accompagner les partenaires sociaux dans l'élaboration de nouvelles classification et politique de formation adaptées à la branche.

L'enquête a montré ainsi que si 65 % des offres d'emploi en termes de postes non vétérinaires concernent des auxiliaires vétérinaires, 37 % sont destinées à des métiers différents et pas forcément bien identifiés.

Trois types d'organisation

Ces nouveaux métiers dépendent beaucoup du type d'organisation des structures vétérinaires. Le cabinet KYU en a identifié trois principaux :

- organisation « classique » polyvalente qui concerne la majorité des entreprises, avec moins de 10 salariés et la présence d'un ou plusieurs vétérinaires, un ou plusieurs auxiliaires vétérinaires polyvalents qui effectuent différentes tâches dans la journée (accueil, hospitalisation, hygiène...) et parfois un poste administratif ou d'entretien ;

- organisation « semi-postée » des structures de taille intermédiaire, entre 10 et 20 salariés, avec plusieurs vétérinaires et auxiliaires vétérinaires plus spécialisés qui dédient une partie de leur temps à une activité spécifique (accueil par exemple), plusieurs postes administratifs, parfois des postes en imagerie et/ou biologie, des agents d'entretien/animaliers ;

- organisation « postée » des structures de grande taille de plus de 20 salariés, et notamment des centres hospitaliers vétérinaires et centres de référés qui sont des structures qui fonctionnent en continu, gèrent des urgences et des cas complexes, avec plusieurs vétérinaires, des auxiliaires vétérinaires aux activités dédiées, des postes administratifs et supports (RH, achats, communication...), des postes en imagerie/biologie, des postes en entretien/maintenance et parfois des postes de confort (ostéopathes, pareurs...).

Spécialisation des compétences

« Plus les cliniques augmentent en effectifs, plus elles spécialisent les compétences et ce sont dans ces structures de grandes tailles que sont présents les nouveaux métiers recensés », souligne l'enquête.

Elle a noté des spécificités selon que la clinique appartient à un groupe ou à une activité à dominante rurale ou équine.

Dans le premier cas, les métiers supports tendent à être centralisés au niveau du siège et, dans la structure de soins, les métiers sont recentrés sur le soins et l'accueil des clients même s'il y a quand même des activités de management de proximité, d'interface avec le groupe et du petit administratif avec, parfois, des postes spécifiques créés.

Dans les structures rurales et équines, les besoins en métiers spécifiques sont plus importants, on observe une plus grande mobilité des vétérinaires, des besoins en métiers d'analyse biologique en lien avec le soin d'animaux destinés à la consommation. L'enquête met également en avant un besoin de conseil en élevage qui émerge et pour lequel la structure rurale peut s'allier avec un ingénieur agronome.

Trois familles de nouveaux métiers

« Les nouveaux métiers sont très variés et on observe beaucoup de passerelles entre eux, ce qui peut être un argument de fidélisation des salariés en termes d'opportunité d'évolution dans la structure », constate le cabinet de conseil.

Il ajoute que le métier d'auxiliaire vétérinaire est toujours le plus polyvalent et offre des perspectives d'évolution de carrière variées notamment dans les activités de gestion d'équipe ou de service ou la stratégie et la gestion quotidienne de l'établissement.

Cette richesse de nouveaux métiers est un argument d'attractivité pour les entreprises. Il est donc nécessaire de « valoriser ces métiers non vétérinaires avec des formations et un parcours professionnel et de mettre en avant les compétences spécifiques acquises », conclut le cabinet de conseil.

« Les partenaires sociaux vont maintenant travailler sur la classification de ces métiers non vétérinaires dans la convention collective », a précisé Jérôme Frasson.

Encore plus d'infos !

Les résultats de l'enquête et les fiches de poste des 20 métiers non vétérinaires seront prochainement disponibles sur le site de l'OMPL : www.ompl.fr.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1738

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