L'impact positif des animaux de compagnie sur la santé humaine une nouvelle fois démontré
Socio-Économie 51345Le lien Homme-animal est universellement reconnu par les propriétaires d'animaux de compagnie,
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Enquête
Une enquête conduite pendant plus de 2 ans auprès de propriétaires de chiens et de chats et de vétérinaires de dix pays démontre une nouvelle fois l'impact positif des animaux de compagnie sur la santé de leurs propriétaires. Plus le lien d'attachement est élevé, moins les propriétaires sont regardants sur le prix des soins vétérinaires.
L'Human Animal Bond Research Institute (Habri) a mené, en partenariat avec Zoetis, une enquête internationale auprès de 19 187 propriétaires de chiens et de chats et de 1 512 vétérinaires exerçant en médecine canine et féline de dix pays (Australie, Brésil, Chine, France, Allemagne, Japon, Mexique, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis), de juin 2021 à juillet 2023.
Cette enquête, supervisée par CM Research Ltd., a été testée à un niveau de confiance de 95 % (p ≤ 0,05).
« Il s'agit de la plus grande enquête internationale jamais réalisée qui montre que le lien entre l'Homme et l'animal améliore la santé animale et humaine », souligne notre confrère Antoine Fordin, directeur médical pour Zoetis France animaux de compagnie.
Elle montre aussi que les liens Homme-animal sont renforcés lors de l'amélioration des soins vétérinaires dans le monde entier.
Membres de la famille dans le monde entier
Ce lien Homme-animal est universellement reconnu par les propriétaires d'animaux de compagnie, 94 % des répondants les considérant comme faisant partie de leur famille ; 89 % déclarant avoir une relation étroite avec eux et 87 % qu'ils paieraient ce qui est nécessaire si leur animal avait besoin de soins vétérinaires approfondis.
« Pratiquement tous les propriétaires d'animaux de compagnie dans le monde (98 %) ont signalé au moins un avantage pour leur santé de vivre avec un animal de compagnie, notamment une augmentation du bonheur, une réduction de la solitude et une diminution du stress », précise notre confrère. Parmi les items qui le confirment : 67 % des propriétaires d'animaux de compagnie disent que leur animal les rend heureux ; 51 %, qu'il les réconforte lorsqu'ils se sentent tristes ; 48 %, qu'il les fait se sentir moins seuls ; 48 %, qu'il les calme lorsqu'ils sont stressés ; 36 %, qu'il les aide à être plus actifs physiquement.
Détermination d'un score d'attachement
Pour mesurer plus précisément le lien Homme-animal entre les propriétaires d'animaux de compagnie, une nouvelle échelle appelée Human Animal Bond Score (Habscore) a été développée et s'appuie sur des échelles précédentes validées scientifiquement. Le Habscore examine le lien Homme-animal à travers quatre dimensions distinctes : l'attachement, l'humanisation, l'engagement et l'intégration.
Dans l'enquête, le Habscore moyen total est élevé à 57,5/70, ce qui indique que le lien entre l'Homme et l'animal est fort à l'échelle mondiale. L'enquête n'a pas révélé de grandes différences culturelles en ce qui concerne la façon dont le lien est vécu et exprimé. Les chercheurs ont divisé les répondants en trois niveaux de Habscore - faible (moins de 55), moyen (55-62), élevé (63 ou plus) - pour examiner en quoi la force relative du lien peut avoir un impact sur la santé humaine et animale. (figure n° 1).
Les vétérinaires conscients de l'importance du lien Homme-animal
Les propriétaires d'animaux de compagnie très attachés sont beaucoup plus susceptibles de déclarer que leur animal de compagnie est bénéfique pour leur santé par rapport aux propriétaires d'animaux de compagnie dans le tiers inférieur de l'échelle Habscore.
Ce différentiel se perçoit chez les propriétaires de chiens et de chats au niveau de l'encouragement de l'activité physique, de l'apaisement procuré quand le propriétaire se sent agité ou stressé, de la lutte contre la solitude.
L'enquête a également analysé le ressenti des vétérinaires sur le lien Homme-animal et montre qu'ils croient aussi en son importance, notamment pour leur pratique et leur profession.
Les principales conclusions sont les suivantes :
- 91 % des vétérinaires possèdent un animal de compagnie et plus de 9 sur 10 déclarent que leur animal de compagnie a eu un impact positif sur eux ;
- 89 % des vétérinaires dans le monde pensent qu'un lien fort entre l'Homme et l'animal augmente le bien-être des animaux de compagnie ;
- 78 % des vétérinaires dans le monde attribuent au lien entre l'Homme et l'animal la raison pour laquelle ils ont rejoint la profession ;
- 71 % des vétérinaires dans le monde pensent qu'il est utile de discuter du lien entre l'Homme et l'animal avec leurs clients ;
- 53 % des vétérinaires dans le monde pensent que le fait de parler du lien entre l'Homme et l'animal permet d'établir de bonnes relations avec leurs clients.
Améliorer la connaissance du lien Homme-animal
Une troisième partie de l'enquête démontre que la connaissance et la force des liens entre l'Homme et l'animal influencent le comportement des propriétaires d'animaux de compagnie, notamment vis-à-vis des soins vétérinaires.
Cette enquête a ainsi révélé une forte corrélation entre la force et la connaissance du lien Homme-Animal et de meilleurs soins vétérinaires.
Interrogés sur l'impact d'une meilleure connaissance du lien Homme-animal sur leur comportement à l'avenir, les propriétaires d'animaux de compagnie sont 80 % à déclarer qu'ils seraient plus susceptibles de maintenir la santé de leur animal, y compris des contrôles réguliers avec leur vétérinaire ; 59 %, qu'ils dépenseraient plus d'argent pour les soins de leur animal (figure n° 2) ; 73 %, que cela les encouragerait à passer plus de temps avec leur animal de compagnie et à fournir une nutrition de meilleure qualité ; 37 %, qu'ils souscriraient une assurance maladie après en avoir appris davantage sur la science du lien Homme-animal.
Par ailleurs, « plus le lien est fort, plus le nombre de visites annuelles chez le vétérinaire que les propriétaires sont prêts à faire est élevé », conclut Antoine Fordin. M.L.