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Journée nationale vétérinaire sur le maillage : un ministre à l'écoute

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a prononcé le discours de clôture de la Journée nationale vétérinaire.

© M.L.

Événement

La Journée nationale vétérinaire, sur le thème du maillage vétérinaire, a accueilli le ministre de l'Agriculture, le 29 novembre, à l'école vétérinaire d'Alfort. Il y a fait plusieurs annonces dont celles de l'évolution du suivi sanitaire permanent et de la mise à plat des missions du vétérinaire sanitaire en vue d'en revoir le financement. La délégation d'actes sur les animaux de compagnie aux ASV devrait être intégrée dans la loi d'orientation agricole qui sera déposée à l'Assemblée nationale en mai/juin prochain.

Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, ministre de tutelle de la profession vétérinaire, a prononcé le discours de clôture de la Journée nationale vétérinaire, organisée sur le thème « Un maillage vétérinaire : pour quoi faire ? », le 29 novembre, à l'école vétérinaire d'Alfort.

Il s'est dit « conscient du rôle capital joué par les vétérinaires » qui sont « des acteurs pleins et entiers du concept One health », comme l'a encore rappelé le cas de rage diagnostiqué récemment.

« Les vétérinaires sont un bien public pour les filières d'élevage et l'ensemble de la société », a-t-il insisté.

Interpelé par notre confrère Jacques Guérin, président du Conseil national de l'Ordre des vétérinaires, sur un certain nombre de points, il a notamment annoncé, en ce qui concerne la formation et le plan pluriannuel concernant la capacité d'accueil dans les écoles nationales vétérinaires, que 104 enseignants et personnels supplémentaires seraient recrutés d'ici 2025.

Concernant la démarche innovante des diagnostics territoriaux entreprises en 2022, dont les résultats ont été présentés lors de cette journée, il a encouragé à poursuivre les travaux pour, qu'à terme, « chaque territoire puisse disposer d'une palette d'outils dont il pourra se servir ». Il a précisé qu'il se rendrait dans un des 11 territoires concernés d'ici la fin du premier semestre 2023.

Sur le chantier du suivi sanitaire permanent, dont le dispositif « n'est plus satisfaisant », il a souligné l'importance du contrat de soins liant l'éleveur et un vétérinaire traitant qu'il désigne, ce dernier s'engageant à assurer ou à organiser la permanence et la continuité des soins et ayant la faculté de prescrire hors examen clinique. Ce principe général, sans exception possible pour la filière bovine, pourra connaître des ajustements pour les autres filières.

Missions du vétérinaire sanitaire

Il a également annoncé que les actes réglementaires encadrant la télémédecine vétérinaire étaient en cours d'élaboration, les conditions étant réunies pour l'autoriser définitivement.

« Cette journée nationale vétérinaire l'a montré, la désertification vétérinaire dans les territoires mérite d'être traitée à différents niveaux », a-t-il conclu en évoquant un guide d'information à l'attention des collectivités qui serait présenté début 2023.

Il a ensuite listé les chantiers à venir : poursuite des travaux sur le dispositif Calypso « pour construire un applicatif robuste et fiable » ; délégation d'actes sur les animaux de compagnie aux ASV, qui a vocation à être intégrée dans la loi d'orientation agricole qui sera déposée à l'Assemblée nationale en mai/juin prochain ; réflexion sur les relations du vétérinaire sanitaire et du vétérinaire traitant avec les éleveurs, « deux sujets qu'il faut distinguer mais qui doivent avancer concomitamment ».

Sur ce dernier point, il a indiqué qu'il était « important d'identifier un modèle de rémunération du vétérinaire intégrant ces deux facettes, vétérinaire sanitaire et vétérinaire traitant ». Il a précisé que ses services allaient lancer une revue des missions du vétérinaire sanitaire pour en revoir les modalités de financement.

Importance d'une détection précoce des zones fragilisées

Diagnostic le matin, solutions l'après-midi : les risques qui pèsent sur le maillage vétérinaire en productions animales étaient donc au coeur de cette nouvelle Journée nationale vétérinaire du 29 novembre, proposée par les organisations professionnelles vétérinaires et qui ne s'était pas tenue depuis février 2020.

En ouverture, notre confrère Laurent Perrin, président du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL), a souligné que, depuis la dernière édition, la situation avait continué à se détériorer et que le moment était « critique ».

Dans la foulée, le président des Chambre d'agriculture de France a assuré que les deux métiers (éleveurs et vétérinaires) étaient « très intimement liés ». « Nous sommes les deux premiers partenaires du monde de l'élevage », a souligné Sébastien Windsor, conscient, pour l'avenir, des « défis lourds à régler » (maladies émergentes, antibiorésistance, renouvellement des générations dans les deux métiers...).

Onze territoires (voir carte) ont été retenus (un rapport sera remis au ministre en janvier prochain) parmi plusieurs candidatures (dont celle de la Creuse non sélectionnée) dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt lancé en janvier dernier (lire DV n° 1604).

Le principe est de réaliser dans ces territoires volontaires un diagnostic de leur situation concernant le maillage vétérinaire en productions animales (évaluation sur le plan qualitatif et quantitatif de l'offre vétérinaire et de la demande des élevages) et de coconstruire un plan d'actions en conséquence.

La société Phylum, qui a présenté un rapport de synthèse, a souligné l'importance d'une détection précoce des signaux d'un manque de disponibilité de vétérinaires en productions animales dans les territoires. Quand, dans une zone donnée, ces signaux arrivent à la connaissance des éleveurs, « il est déjà trop tard », a souligné notre consoeur Lucille Frayssinet.

Vétérinaires praticiens et de l'administration, représentants d'éleveurs, élus locaux (Valérie Simonet, présidente du conseil départemental de la Creuse...) nationaux (la sénatrice Sophie Primas...) ont participé à plusieurs tables rondes dont deux le matin sur le diagnostic et sur les travaux à finaliser.

L'après-midi, le président du Sénat, notre confrère Gérard Larcher, et Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, ont également pris la parole. M.L./M.J.


Territoires retenus dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt
Territoires retenus dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt
Territoires retenus dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1641

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