Influenza aviaire hautement pathogène : le niveau de risque en France passe de « négligeable » à « modéré »

A compter du 26 octobre, des mesures de prévention sont rendues obligatoires en particulier dans les communes situées dans des zones dites à risque particulier, c'est-à-dire abritant des zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs.

© Ministère de l'Agriculture

Michel JEANNEY

Prophylaxie

Face à l'évolution de la maladie en Europe, le ministère de l'Agriculture relève le niveau de risque d'introduction de l'influenza aviaire hautement pathogène en France métropolitaine. Cette décision s'accompagne de mesures préventives obligatoires notamment dans les communes situées dans des zones dites à risque particulier.

Par un arrêté publié le 25 octobre, la France relève son niveau de risque épizootique d'influenza aviaire hautement pathogène de « négligeable » (en vigueur depuis le 16 janvier 2018) à « modéré », ce qui a pour effet de renforcer la mise en oeuvre de mesures de prévention dans les élevages de volailles sur l'ensemble du territoire métropolitain.

« Cet arrêté qualifiant le niveau de risque influenza aviaire est pris afin de prendre en compte l'évolution sanitaire défavorable vis-à-vis de l'influenza aviaire dans l'avifaune en Europe », justifie le ministère de l'Agriculture.

De nombreux foyers en élevage domestique et des cas en faune sauvage d'influenza aviaire hautement pathogène ont été détectés en Russie et au Kazakhstan depuis juillet dernier. Les foyers et les cas augmentent en nombre et se décalent vers l'ouest de la Russie. En outre, les Pays-Bas ont déclaré, le 21 octobre, un premier cas d'influenza aviaire hautement pathogène, par un sérotype de virus de l'influenza proche de celui circulant en Russie, dans la zone d'Utrecht sur deux cygnes tuberculés (Cygnus olor).

Foyers non loin de la frontière française

« La présence du virus dans la faune sauvage non loin de la frontière française, dans un couloir migratoire qui traverse le territoire national, justifie l'élévation du niveau de risque et les mesures de prévention prévues par l'arrêté ministériel du 16 mars 2016 », explique le ministère.

Il précise que « cette décision a été prise après information des professionnels des filières avicoles et de la Fédération nationale des chasseurs. Julien Denormandie appelle au strict respect des mesures de biosécurité et à une surveillance accrue de la part des acteurs professionnels, des particuliers détenteurs d'oiseaux et des chasseurs ».

A compter du 26 octobre, des mesures de prévention sont rendues obligatoires en particulier dans les communes situées dans des zones dites à risque particulier (ZRP), c'est-à-dire abritant des zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs (voir carte). La liste des communes concernées est définie par un arrêté ministériel du 16 mars 2016.

Ces mesures consiste en une claustration ou protection des élevages de volailles par un filet avec réduction des parcours extérieurs pour les animaux ; une interdiction de rassemblement d'oiseaux (exemples : concours ou expositions) ; une interdiction de faire participer des oiseaux originaires de ZRP à des rassemblements organisés dans le reste du territoire ; une interdiction des transports et lâchers de gibiers à plumes et une interdiction d'utilisation d'appelants.

La France indemne à ce jour

Des mesures sont également rendues obligatoires sur tout le territoire : surveillance clinique quotidienne dans les élevages commerciaux ; interdiction des compétitions de pigeons voyageurs au départ ou à l'arrivée d'un département cité ; vaccination obligatoire dans les zoos pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet.

« Des dérogations seront envisagées avec les acteurs dans le respect des textes applicables », précise le ministère, qui rappelle, qu'à ce jour, la France est indemne d'influenza aviaire.

« La consommation de viande, foie gras et oeufs ne présente aucun risque pour l'Homme », soulignent les autorités.

Face à l'évolution de la maladie, l'Autorité européenne de sécurité des aliments avait exhorté, le 30 septembre, les pays de l'Union européenne « à intensifier les mesures de surveillance et de biosécurité pour se prémunir contre d'éventuels nouveaux foyers épidémiques d'influenza aviaire cette année » (lire DV n° 1544).

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1546

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