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Influenza aviaire : essais en cours de surveillance active des cas humains

Le protocole propose aux personnes ayant été exposées à un foyer d'influenza aviaire hautement pathogène confirmé dans un élevage de répondre à quelques questions sur leurs expositions et de réaliser un prélèvement nasopharyngé.

© Roibu - Adobe

Michel JEANNEY

Santé publique

Face à la dynamique actuelle de propagation de virus influenza aviaires hautement pathogènes en Europe et en France, Santé publique France met en place un test de surveillance active dans quatre régions - Bretagne, Pays de la Loire, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine - afin de détecter précocement tout cas de transmission de ces virus à l'être humain.

Santé publique France (SPF) mène actuellement des essais dans quatre régions pilotes afin d'« évaluer la faisabilité » d'un dispositif de surveillance active des cas humains d'influenza aviaire, a indiqué, le 19 janvier, l'agence sur son site Internet (http://tinyurl.com/mr9fuw5c).

« Depuis octobre 2021, l'Europe subit l'épizootie d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) la plus importante jamais connue, due à des virus H5Nx (quasi-exclusivement H5N1) du clade 2.3.4.4b. On observe par ailleurs, depuis l'automne, une nouvelle dynamique de propagation du virus de l'IAHP dans la faune sauvage migratrice (oies cendrées et bernaches notamment) mais également dans des élevages de volailles et d'oiseaux captifs », explique l'agence.

« Dans ce cadre et au vu du contexte actuel en Europe et en France, une surveillance dite « active » de cas de grippe d'origine aviaire pour les personnes exposées à un foyer d'IAHP est testée dans quatre régions afin de détecter précocement toute transmission de l'animal à l'être humain. Cette situation appelle à une vigilance renforcée chez les personnes exposées à ces virus ainsi qu'aux différents acteurs en santé animale et humaine », précise-t-elle.

Protocole de surveillance active Saga

Depuis plusieurs années, SPF a mis en place une surveillance des cas humains de grippe zoonotique. Cette surveillance repose sur le suivi des suspicions cliniques de grippe d'origine aviaire ou porcine (surveillance dite « passive ») signalées par les professionnels de santé.

En complément de cette surveillance, SPF a élaboré, en lien avec le ministère de la Santé, la Direction générale de l'alimentation (DGAL), le Centre national de référence (CNR) Virus des infections respiratoires et l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), ce protocole de surveillance active nommé Saga (pour Surveillance active de la grippe aviaire).

Ce protocole propose aux personnes ayant été exposées à un foyer d'IAHP confirmé dans un élevage (y compris des personnes asymptomatiques) de répondre à quelques questions sur leurs expositions et de réaliser un prélèvement nasopharyngé.

Le dispositif est mis en place sous la forme d'une expérimentation pilote d'une durée de 4 mois dans les régions Bretagne, Pays de la Loire, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, notamment pour évaluer sa pertinence dans le contexte national.

Détecter précocement les cas de transmission zoonotique

« Ce protocole vise à détecter précocement des cas de transmission zoonotique de l'animal à l'Homme pour mieux les comprendre et ainsi réduire les risques pour les personnes exposées et limiter la diffusion », précise SPF.

Depuis le démarrage du test en décembre 2023, « deux foyers ont pu être investigués », avec « une bonne adhésion des personnes exposées », rapporte l'agence. « L'ensemble des personnes testées étaient négatives. »

SPF rappelle que « la transmission de ces virus à l'Homme demeure un phénomène rare et aucun des virus influenza aviaires connus à l'heure actuelle n'est capable d'initier une transmission interhumaine soutenue ». Outre à l'être humain, la maladie peut parfois se transmettre à des espèces de mammifères sauvages ou domestiques.

Chez l'Homme, plusieurs cas ont été détectés depuis 2021 (Angleterre, Chine, États-Unis, Équateur, Laos, Nigéria, Russie, Vietnam), principalement du sous-type H5N1 et H5N6, précise SPF, mais aucun en France.

D'autre part, trois autres virus influenza aviaires, de sous-types H9N2, H10N3 et H3N8, ont été responsables de cas humains au cours des dernières années, majoritairement en Chine.

Transmission interhumaine rare

Les cas humains d'infection par un virus influenza aviaire sont généralement des cas primaires, suite à une exposition à des oiseaux infectés ou à un environnement contaminé, notamment dans le cadre d'élevages ou de marchés aux volailles vivantes.

La transmission interhumaine est rare, généralement limitée à une transmission entre un cas primaire et un membre de son entourage ou un personnel soignant.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que le risque de transmission à l'Homme des virus influenza aviaires à potentiel zoonotique qui circulent à l'heure actuelle est faible.

En termes de prévention, SPF, en lien avec plusieurs partenaires (DGAL, Anses, Mutuelle sociale agricole et Office français de la biodiversité), a élaboré un dépliant d'information sur les grippes aviaire et porcine (http://tinyurl.com/ysttpu8u) rappelant comment ces virus se transmettent, comment éviter d'être contaminé et que faire en cas d'exposition à risque, notamment en cas d'apparition de symptômes. Le dépliant est disponible en téléchargement et à la commande.

La prévention du risque de transmission des virus influenza aviaires à l'être humain repose sur le port d'équipements de protection individuelle pour la manipulation d'oiseaux malades ou morts (gants étanches, lunettes de protection, masques FFP2) ainsi que sur l'ensemble des mesures de biosécurité lorsqu'un foyer se déclare (dépliant en ligne du ministère de l'Agriculture).

« Dans le contexte actuel de circulation des virus influenza humains, aviaires et porcins sur le territoire national, il convient de rappeler l'importance de la vaccination contre la grippe saisonnière pour les professionnels exposés aux virus aviaires et porcins afin de limiter le risque de réassortiments entre des virus influenza humains et animaux », souligne SPF. 

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1695

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