Campagne Nature's variety

Fecpak automate d'analyses coproscopiques : améliorer l'utilisation des antiparasitaires en élevage bovin lait

© D.R.

Publi-rédactionnel

Sébastien KNOCKAERT

Courriel : sebastien@vetsens.net, tél. : 06.16.11.94.84

Distributeur Fecpack France

Un projet de suivi parasitaire et d'optimisation des traitements strongles a été initié en 2018 avec l'entreprise Techion (Système Fecpak G2 lecture automatique de coproscopie), EIP Wales (European Innovation Partnership Wales - Partenariat d'innovation européen Pays de Galles ) et la Communauté européenne.

Origine du projet

Eurion Thomas, PDG UK de Techion, était à l'initiative de ce projet suite à un travail de fin d'étude d'un étudiant vétérinaire sur la ferme d'Ellis Evans.

Un suivi de la ferme d'Ellis (ferme E), avec le système Fecpak, avait montré des résultats de coprocopie élevés pour ses génisses alors qu'elles avaient été traitées à la moxidectine pour on 5 semaines auparavant.

Un début de résistance à cette molécule a alors été suspecté sur la ferme d'Ellis.

La moxidectine était utilisée depuis plusieurs années sur les 1ère année de pâture à 3, 8 et 13 semaines après la sortie. Les animaux de 2e année de pâture recevaient également un traitement à la moxidectine lors d'épisodes de diarrhées, de toux ou de baisse de GMQ.

Suite à cette constatation chez Ellis (ferme E), Eurion Thomas a voulu entreprendre une étude sur l'usage des antiparasitaires et les résistances sur trois fermes de la région de Ceredigion au Pays de Galles.

Le groupe d'étude était donc composé de trois fermes de la région de Ceredigion - celle d'Ellis (ferme E), celle des Jenkins (ferme J) et celle des Mossman (ferme M) -, d'Eurion Thomas (PDG UK Techion), de l'appui technique de deux cliniques vétérinaires (Stephan Vets et Tysul Vets), du professeur de parasitologie de l'université de Liverpool, la docteure Diana Williams, et de l'université de Calgary (Pr John Gilleard, Dr Elizabeth Redman) pour le séquençage du némabiome.

L'étude a été menée d'août 2019 à juin 2022.

Objectifs de l'étude

Déterminer les espèces de strongles impliqués dans le parasitisme des génisses sur ces fermes.

Augmenter la fréquence des coproscopies dans ces élevages bovins laitiers.

Améliorer l'utilisation des antiparasitaires internes.

Mesurer l'efficacité de ces antiparasitaires.

Réduire la dépendance et l'usage en systématique et non raisonné sur ces fermes.

Optimiser la croissance des génisses.

Réduire l'impact environnemental des antiparasitaires.

Le suivi parasitaire et des résistances

Le suivi des 1ère année de pâture (moins de 12 mois) a été mis en place comme suit :

- les éleveurs ont été équipés et formés pour récolter les fèces : sacs plastiques Zip, cuillère de prélèvement ;

- les récoltes de fèces étaient faites toutes les 3 semaines d'avril à octobre ;

- les échantillons doivent être les plus frais possible et déposés dans la journée chez le vétérinaire ;

- l'air est chassé au maximum des sachets Zip et l'échantillon, mis au frais ;

- pour les coproscopies de mélange, 15 à 20 animaux sont prélevés dans le même sac ;

- tous les animaux sont pesés mensuellement ; ils sont équipés de boucles électroniques pour une identification sûre et précise lors de la pesée ;

- les mêmes animaux sont prélevés en post-traitement (7 jours pour le lévamisole, 14 jours pour les autres molécules) ;

- le TREF devait être supérieur à 95 % pour être considéré comme valable.

Ces prélèvements étaient déposés au plus vite chez le vétérinaire (clinique Stephan Vets) équipé du système Fecpak, lecture automatique de coproscopie (sensibilité 20 oeufs par gramme).

Deux stratégies de traitement ont été proposées :

- le traitement ciblé où tout le lot de génisses était traité si besoin après coproscopie ;

- le traitement ciblé sélectif où seuls quelques individus étaient traités selon les résultats de coproscopie et de pesée (GMQ).

Résultats

Les trois fermes ont correctement suivi le programme et ont changé leurs habitudes en réalisant des coproscopies avant et après traitement.

Elles ont également changé leurs pratiques en n'utilisant que rarement les lactones macrocycliques et en privilégiant, après coproscopie, du lévamisole ou des benzimidazoles par voie orale.

Via le suivi coproscopies, les trois fermes ont réduit les traitements vermifuges sur les 2e année de pâture.

L'apparition de résistance a été détectée pour les lactones macrocycliques pour au moins deux des fermes (fermes J et E) de l'étude (voir tableau).

Les strongles les plus présents étaient Cooperia oncophora et Ostertagia ostertagi et Cooperia oncophora était la plus impliquée dans les phénomènes de résistance aux lactones macrocycliques (voir tableau).

Le challenge parasitaire n'était pas le même sur les trois fermes malgré des conditions d'élevage similaires et une météo équivalente. La ferme J avait les OPG les plus élevés alors que pour la ferme M, les OPG n'ont jamais dépassé 70.

Conclusion

L'utilisation de la technologie Fecpak (Techion) a permis la mise en place d'un suivi parasitaire pointu et efficace.

Pointu pour déterminer l'apparition de résistances via la réalisation de TREF mais également pour établir des plans parasitaires adaptés à chaque ferme.

Effectivement, malgré des systèmes et des conditions similaires, les trois fermes avaient des problématiques parasitaires différentes.

Cette étude révèle qu'un plan parasitaire standard est illusoire, voire inutile, et que chaque ferme est unique.

Efficace car les éleveurs, suite à ce suivi, ont cessé leurs pratiques systématiques à l'aveugle et ont réduit leur nombre de traitements en se fiant à la coproscopie et à la pesée pour cibler les traitements.

L'épidémiologie de ces parasites évolue rapidement via la pression des antiparasitaires mais également en lien avec le changement climatique !

C'est pour cette raison que des suivis pré et post-traitement sont indispensables pour éviter l'apparition de zones de « non élevage » par négligence de l'évolution des parasites.

Et la technologie est aujourd'hui un moyen simple et abordable pour concilier performance du troupeau, écologie et respect des bonnes pratiques antiparasitaires.

Encore plus d'infos !

Lire l'étude complète

Gros Plan : Trois fermes en système pâturant identique

- Vêlage de printemps

- Élevage des génisses 100 % herbe

- Pesée mensuelle des génisses

- Mêmes pratiques de vermifugation

- Lactones macrocycliques en systématique 3 fois (et plus) sur les premières années de pâture et en « traitement » diarrhée, toux ou baisse de GMQ sur les deuxièmes années de pâture

- Mesure de l'herbe hebdomadaire

- Une partie des génisses passe l'hiver dehors.


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