Enalees : Astéria ® Feline Coronavirus pour le diagnostic rapide des infections à coronavirus félin
Lundi 17 Mars 2025 Animaux de compagnie 52741Laurine Valot (directrice R&D chez Enalees) et Mario Cervone (directeur scientifique de Sevetys).
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Publi-rédactionnel
Enalees lance un test de diagnostic rapide des infections à coronavirus félin : Astéria® Feline Coronavirus. Ce test est aujourd'hui le seul test détectant l'ARN du coronavirus félin au chevet du patient. Il permet aux cliniciens de gagner en rapidité diagnostique, en vue d'une prise en charge médicale précoce de l'animal.
■ Enalees lance un test de diagnostic rapide des infections à coronavirus félin : Astéria® Feline Coronavirus. Avant ce test, quels étaient les tests disponibles en clinique et leurs limites ?
Laurine Valot* et Mario Cervone** : Avant le test Astéria® Feline Coronavirus (AFC) d'Enalees, les tests disponibles au chevet de l'animal et réalisables directement en clinique étaient des tests de type immuno-chromatographiques, basés sur la détection des anticorps anti-coronavirus félin, ou encore des tests antigéniques pour la recherche d'antigènes viraux dans les selles.
Toutefois, l'intérêt de ces tests en clinique est pratiquement nul. En effet, la coronavirose systémique (ou péritonite infectieuse féline ; « PIF ») est une maladie virale secondaire à l'infection par un virus à ARN (le FCoV) et, en particulier, par le biotype FIPV. Le FIPV est à différencier du biotype FECV, ce dernier étant endémique et causant des troubles digestifs modérées surtout chez le chaton. Plus spécifiquement, le FECV présente un tropisme prioritairement intestinal.
L'infection par le FECV est le plus souvent asymptomatique, bien qu'il puisse être à l'origine de troubles digestifs aigus. Seuls 10 % des chats infectés avec le FECV développent une maladie systémique.
Cette dernière, communément appelée PIF, est caractérisée par une vascularite pyo-granulomateuse.
Le FIPV est à l'origine de la PIF et résulte d'une mutation spontanée du FECV, avec modification de la protéine « S », de la protéine « 3c accessoire » et, éventuellement, de la protéine « 7b accessoire ». Avec ces mutations, le FIPV acquiert la capacité d'infecter les monocytes circulants et les macrophages tissulaires (changement de tropisme), induisant une maladie pouvant avoir deux formes : la forme sèche (caractérisée par des lésions pyo-granulomateuses) et la forme humide (80 % des cas ; principalement caractérisée par le développement d'effusions cavitaires).
Il est ainsi maintenant clair pourquoi rechercher et éventuellement retrouver des antigènes de FCoV dans les selles, ou encore rechercher et éventuellement retrouver des anticorps circulants pour le FCoV chez un chat, ne témoignent en aucun cas d'une infection par le biotype FIPV, ni sont des éléments en faveur d'une PIF.
En effet, jusqu'à 90 % des chats sont positifs aux tests antigéniques fécaux puisque porteurs du virus. En ce qui concerne les anticorps, ils peuvent être retrouvés chez des chats sains, chez des chats malades (mais sans PIF), tout comme chez des chats ayant une PIF.
Ces anticorps indiquent uniquement une exposition (passée ou récente) au FCoV. De plus, même si les chats atteints de PIF ont tendance à avoir des titres en anticorps plus élevés que les chats sains, les études décrivent un taux médian en anticorps similaire. Enfin, la sérologie souffre également d'un manque de sensibilité puisqu'environ 10 % des chats ayant une PIF sont négatifs à ce test (avec une sensibilité d'autant plus faible en cas d'atteinte nerveuse).
■ Quels changements apporte, en pratique courante, le test Astéria® Feline Coronavirus ?
L.V./M.C. : Le test AFC est aujourd'hui le seul test détectant l'ARN du coronavirus félin au chevet du patient.
Ce test permet alors aux cliniciens de gagner en rapidité diagnostique mais, surtout, joue un rôle important dans la prise en charge thérapeutique de l'animal.
Un traitement médical curatif est en effet désormais disponible en France. Ce traitement permet une guérison chez environ 80 % des chats atteints de PIF, une première si l'on pense que cette maladie avait un taux de mortalité avoisinant les 100 % avant 2016 dans le monde et avant 2024 en France.
Le test AFC permet alors un diagnostic rapide de PIF, permettant en même temps une prise en charge médicale également rapide pour une maladie pouvant être mortelle sur quelques jours en l'absence de traitement (a fortiori, dans ses formes nerveuses centrales).
Le test AFC s'associe ainsi aux nouveautés thérapeutiques en termes de PIF, tout en participant à augmenter les chances de survie des patients félins atteints de PIF.
■ Astéria® Feline Coronavirus repose sur la technologie moléculaire LAMP : comment cela fonctionne-t-il ?
L.V./M.C. : La LAMP (Loop mediated isothermal AMPlification) est une technologie d'amplification d'ADN (ou d'ARN dans le cas de la RT-LAMP pour la PIF). Son fonctionnement est proche de celui de la PCR.
Une enzyme, la Bst, va amplifier la partie du génome du pathogène à détecter, ciblée par des amorces spécifiques. La détection de cet ADN (ou ARN) amplifié se fait ensuite pas fluorescence, grâce à la présence d'un fluorochrome ayant la propriété de s'intercaler avec l'ADN.
A la différence de la PCR pour laquelle la déshybridation de l'ADN se réalise grâce à des cycles de température, avec la technologie LAMP, l'amplification se fait à température constante (c'est une technologie isotherme), permettant ainsi son utilisation au chevet de l'animal.
■ Quels sont ses avantages par rapport à la technique PCR, notamment en clinique ?
L.V./M.C. : Aujourd'hui, pour accéder aux tests par PCR, les vétérinaires doivent envoyer leurs échantillons en laboratoire d'analyse central. Cela signifie déjà un délai d'attente de quelques jours, avant de recevoir les résultats et ainsi de pouvoir prescrire un traitement adéquat, le cas échéant.
En outre, cela représente aussi un coût supplémentaire pour les propriétaires de l'animal (prix du test et prix du coursier/envoi). Enfin, d'un point de vue technique, les tests Enalees sont simples à réaliser, même pour une personne non formée aux manipulations en laboratoires.
Un guide rapide et pédagogique permet de guider pas à pas l'opérateur et d'avoir un résultat en moins de 40 minutes.
■ En pratique, les deux techniques ne sont-elles pas complémentaires ?
L.V./M.C. : Cela dépend du contexte clinique. Le diagnostic de la PIF reste aujourd'hui un défi, en raison de son tableau clinique polymorphe et de l'absence de signes cliniques pathognomoniques.
Certains facteurs de risque pour le développement d'une PIF ont été avancés, incluant l'âge d'exposition au FCoV (inférieur à 2 ans), le sexe (mâles entiers), la provenance (chatterie ou maison avec plus de 5 chats) et la race (Bengals, Birmans...).
La présence de ces éléments et d'une effusion cavitaire aident le plus souvent à suspecter la maladie. Toutefois, en l'absence de signe clinique typique (à titre d'exemple, la fièvre est présente chez uniquement 56 % des chats atteints) ou en présence d'une atteinte non typiquement retenue comme liée à la PIF (glomérulopathie à médiation immune secondaire, par exemple), le diagnostic peut se révéler plus délicat.
De plus, le diagnostic différentiel de la PIF est large, incluant le sepsis, le lymphome, la toxoplasmose, la pancréatite, la cholangite lymphocytaire, la mycobactériose et même l'insuffisance cardiaque congestive.
De ce fait, en cas de forte suspicion clinique (probabilité pré-test élevée que l'animal ait une PIF), un résultat positif avec l'analyseur LAMP de chez Enalees permet un diagnostic avec un degré de confiance bon à très bon.
Dans les cas où la probabilité pré-test est moins importante, la réalisation d'autres examens complémentaires, souvent réalisés en laboratoire central, peut être nécessaire. Ces examens peuvent inclure un examen cyto-bactériologique du liquide d'épanchement, un examen cytologique du liquide céphalo-rachidien, une électrophorèse des protéines sériques, ou encore l'immunocytochimie et l'immunohistochimie.
En cas de probabilité pré-test basse, il existe également une complémentarité entre la technique LAMP de chez Enalees et les PCR spécifiques pour la recherche de la mutation « S ».
En effet, la spécificité de l'isolement de l'ARN viral en cas de PIF n'est pas de 100 % ; ce qui signifie que des résultats faux positifs sont possibles. La détection du FCoV sur sang périphérique, fluide ou tissu n'est pas forcément diagnostique d'une PIF puisque le FECV (non virulent) peut être retrouvé dans ces échantillons.
Dans ces cas (échantillon positif pour le FECV mais suspicion pré-test de PIF faible), la réalisation d'une PCR spécifique pour la mutation de la protéine « S » est envisageable. Toutefois, il est à noter que la sensibilité et la spécificité de cette dernière sont controversées. Il est alors déconseillé de réaliser cette technique de façon isolée, l'association des deux techniques étant à privilégier.
■ Quelles sont les retombées pratiques d'un tel diagnostic rapide ?
L.V./M.C. : La technique LAMP de chez Enalees accompagne le vétérinaire en pratique quotidienne et aide à confirmer plus rapidement le diagnostic de PIF, tout en améliorant le pronostic de l'animal qui pourra ainsi bénéficier au plus vite d'un traitement médical adapté.
■ Le test Astéria® s'inscrit-il dans une tendance plus large de l'innovation technologique vétérinaire ?
L.V./M.C. : La technologie LAMP est une technique que peu de vétérinaires connaissent avant de découvrir Enalees et les tests Astéria® et la PCR reste bien souvent une technologie complexe et inaccessible en dehors des laboratoires centraux.
Avec les tests Astéria®, les vétérinaires ont aujourd'hui un moyen de plus, fiable et rapide, pour soigner leurs patients et fidéliser la clientèle. La démocratisation de la technologie LAMP lors de l'épidémie de Covid-19 a d'ailleurs mis en lumière la même tendance en termes de diagnostic médical chez l'humain, avec désormais de nombreux kits disponibles sur le marché. ■
* Diplômée d'un doctorat en ingénierie biomoléculaire de l'université de Montpellier, Laurine Valot a acquis des compétences à l'interface entre la chimie et la biologie, dans le domaine de la santé. En 2020, elle a rejoint l'équipe R&D d'Enalees pour développer de nouvelles méthodes d'extractions d'échantillons, désormais inclus dans les tests de diagnostic point of care commercialisés par la société. Depuis janvier 2024, elle occupe le poste de directrice R&D, participant ainsi à la structuration et la croissance d'Enalees.
** Le Dr Vet Mario Cervone, spécialiste en médecine interne des animaux de compagnie (Dipl. ECVIM-Ca Internal Medicine), est diplômé de l'université de Pise, in Italie. Après avoir suivi différentes formations en médecine vétérinaire (CEAV de médecine interne des animaux de compagnie ; GPCert Oncologie vétérinaire) et en médecine humaine (DU Maladies parasitaires et tropicales ; DIU Reins et maladies systémiques ; DESU Cancérologie clinique ; CESU Entomologie médicale), Mario a réalisé une résidence en médecine interne entre 2017 et 2020 à VetAgro Sup (Lyon) et a ensuite obtenu le titre de spécialiste ECVIM-CA Internal Medicine en 2021. Mario est auteur et co-auteurs de nombreux articles scientifiques nationaux et internationaux et participe activement à la formation continue des vétérinaires en France (conférenciers au CEAV et à l'Afvac) et à l'étranger. Depuis 2023, Mario est clinicien à la clinique vétérinaire Sevetys Crozatier Paris 12e, ainsi que directeur scientifique du groupe Sevetys.