Ectoparasites du chien, du chat et des petits mammifères de compagnie : l'examen macroscopique

© D.R.

Eric GUAGUÈRE

Dip. ECVD, DESV D

Arnaud MULLER

Dip. ECVD

Clinique vétérinaire Saint-Bernard

(59160 Lomme)

Dermatologie

Le diagnostic expérimental des ectoparasitoses du chien, du chat et des petits mammifères de compagnie fait appel à des examens réalisés par le praticien. Il exige de connaître les diverses méthodes de mise en évidence, d'en apprécier les valeurs relatives et d'acquérir une bonne compétence (réalisation, prélèvement et analyses). L'examen macroscopique est la première étape.

Les dermatoses parasitaires dues à divers insectes et acariens tiennent une place de choix en dermatologie des carnivores domestiques et des petits mammifères de compagnie par leur fréquence et leur gravité potentielle. Devant l'importance de certaines d'entre elles en tant que zoonoses mineures dans ces espèces, le vétérinaire doit connaître de façon précise les diverses possibilités du diagnostic expérimental.

Le diagnostic d'une dermatose parasitaire passe par cinq étapes successives permettant le diagnostic parasitologique :

- la suspicion clinique, établie à partir de données épidémiologiques et cliniques ;

- la réalisation de prélèvements de qualité, destinés soit à un examen immédiat, soit à l'envoi à un laboratoire spécialisé ;

- la mise en évidence des parasites (différents stades évolutifs, excréments...), obtenue par une recherche rigoureuse et parfois longue ;

- l'identification précise du parasite ;

- l'interprétation des résultats des examens, que ceux-ci soient positifs ou négatifs.

Ectoparasites macroscopiques

L'examen macroscopique direct de la peau et des poils permet de mettre en évidence un certain nombre d'acariens et d'insectes, qui sont recherchés sur l'ensemble du revêtement cutané mais également dans des localisations préférentielles (exemple des puces chez le chien et le chat, Ctenocephalides felis et Ctenocephalides canis, à rechercher sur et sous le cou et en région périnéale et sous-caudale, puces du Lapin (Spilopsyllus cuniculi) fixées à la base des pavillons auriculaires).

Cette recherche s'effectue à l'oeil nu, à l'aide d'une loupe mais également à l'aide d'un peigne métallique à dents serrées (peigne à puces ou à poux).

La récolte des parasites est suivie de leur identification au microscope.

Les ectoparasites macroscopiques sont essentiellement les tiques, les puces et les poux.

Les larves de Neotrombicula spp. (points orangés) et les cheyletielles (aspect de squames blanchâtres mobiles de 0,5 mm de diamètre) sont plus facilement observées à la loupe.

Les agents de myiases exotiques ne sont que rarement observés par le praticien (animaux de retour de divers pays ou territoires d'Outre-mer en zone tropicale).

La plupart du temps, les myiases observées en France métropolitaine sont des myiases des plaies, dues à des larves de diptères parasites facultatifs. Les asticots sont prélevés délicatement à la pince pour identification1-2.

De prochains articles présenteront le raclage cutané, les examens microscopiques, les biopsies cutanées et l'envoi au laboratoire.

À lire

1 Bourdeau P. Diagnostic expérimental des dermatoses parasitaires I : Les acariens et les insectes. Guaguère E, ed, Techniques diagnostiques en dermatologie des carnivores domestiques. Paris : Pratique Médicale et Chirurgicale de l'Animal de Compagnie ; 1991 : 43-58.

2 Miller WH et coll. Diagnostic methods. In : Miller WH, Griffin CE, Campbell KL, eds, Muller & Kirk's Small Animal Dermatology. 7th ed. St. Louis : Elsevier Mosby ; 2013 : 86-91.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1632

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