DNC : nouvelle zone réglementée, zone vaccinale étendue et mesures nationales renforcées face à l'évolution en Occitanie

La nouvelle zone réglementée (ZR6) couvre tout ou partie des départements suivants : Ariège, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Aude et les Pyrénées-Atlantiques.

© Ministère de l'Agriculture

Épidémiologie

Deux nouveaux foyers de dermatose nodulaire contagieuse ayant été confirmés les 9 et 10 décembre, respectivement en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées, le ministère estime qu'un renforcement des mesures dans le Sud-Ouest est nécessaire. Il annonce la mise en place d'une nouvelle zone réglementée, l'instauration d'une zone vaccinale étendue et de nouvelles mesures nationales jusqu'au 1er janvier comme l'interdiction des rassemblements festifs de bovins.

« Alors que la situation sanitaire vis-à-vis de la DNC est stabilisée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes grâce à des mesures efficaces de lutte, elle reste préoccupante en Occitanie », a souligné, le 12 décembre, le ministère de l'Agriculture dans un communiqué. Deux nouveaux foyers ont en effet été confirmés les 9 et 10 décembre, respectivement en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées. « La situation nécessite le renforcement des actions pour éradiquer la maladie », estiment les autorités, qui annoncent la mise en place d'une nouvelle zone réglementée, l'instauration d'une zone vaccinale étendue dans le Sud-Ouest et de nouvelles mesures nationales jusqu'au 1er janvier.

Sixième zone réglementée

Une nouvelle zone réglementée (ZR6) est ainsi instaurée autour de ces deux foyers, couvrant tout ou partie des départements suivants : Ariège, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Aude et les Pyrénées-Atlantiques.

Le ministère explique que, comme pour les cinq zones réglementées précédemment mises en place en France (trois sont désormais levées), cette zone comprend :

- une zone de protection, dans un rayon de 20 km autour de chaque foyer, où les restrictions aux mouvements sont renforcées ;

- une zone de surveillance, dans un rayon de 50 km autour de chaque foyer, où s'appliquent des mesures préventives renforcées (surveillance vétérinaire accrue, désinsectisation), ainsi que des restrictions sur le déplacement des bovins.

Vaccination intégralement prise en charge par l'État

En outre, « face à la dégradation soudaine de la situation sanitaire, le ministère chargé de l'agriculture a décidé d'étendre le dispositif de lutte en instaurant une zone vaccinale couvrant les départements de l'Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques (à l'exception des communes déjà situées en zone réglementée) ».

Les mesures appliquées dans cette zone incluent :

- la vaccination obligatoire de tous les bovins, intégralement prise en charge par l'État ;

- l'interdiction de toute sortie de bovin de la zone vaccinale, sauf vers un abattoir.

Pour limiter la propagation du virus, des mesures sont également décidées pour l'ensemble du territoire national jusqu'au 1er janvier :

- les rassemblements festifs de bovins sont interdits ;

- les notifications de mouvements de bovins doivent être faites dans les 24 heures qui suivent le mouvement (au lieu de sept jours) ;

- les moyens de transport de bovins devront être désinsectisés en cas de mouvement en dehors de France.

Outre la prise en charge intégrale de la vaccination, le ministère déclare poursuivre son accompagnement des éleveurs dont le cheptel est touché par la maladie avec notamment un dispositif d'indemnisation « renforcé » et des versements « enclenchés dans les meilleurs délais ». Les autorités précisent que « la période d'improductivité de l'exploitation est également indemnisée ».

Depuis l'apparition du premier foyer de DNC le 29 juin, près de six millions d'euros ont déjà été versés aux éleveurs pour les accompagner dans cette crise, selon le ministère.

Contrôles routiers renforcés

Il précise que les foyers détectés en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées se situent à plus de 100 km du département touché le plus proche (Pyrénées-Orientales), ce qui excède très largement la capacité de déplacement des insectes vecteurs de la maladie (moins de 5 km). « Or le respect strict des interdictions et des restrictions de mouvements de bovins est crucial pour éviter la propagation à grande distance du virus. Autrement, les manquements de quelques-uns sont susceptibles d'anéantir les efforts consentis par nombre d'agriculteurs depuis le début de l'épidémie », soulignent les autorités.

Elles précisent que « des contrôles routiers renforcés sont donc mis en place pour garantir le respect de ces mesures et des enquêtes sont systématiquement diligentées en cas de foyer suspect ».

« Les restrictions de mouvements font pleinement partie de la stratégie d'éradication de la DNC, qui a fait ses preuves : en effet trois zones réglementées ont déjà pu être levées », rappellent-elles. Cette stratégie d'éradication a été validée dès le mois de juillet lors du Comité national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (dit Parlement du sanitaire), qui réunit professions agricoles, vétérinaires, groupements de défense sanitaire et scientifiques spécialisés de cette maladie. « Le 9 décembre dernier, la majorité des membres du Parlement du sanitaire ont réaffirmé leur confiance dans la stratégie déployée », souligne le ministère. M.J.


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