DNC : éradiquer la maladie sans l'abattage total, « on ne sait pas faire » , explique Maud Faipoux

Maud Faipoux, directrice de la DGAL, s'exprimait lors d'une audition, le 17 décembre, par les députés de la commission des Affaires économiques.

© Xavier Remongin/agriculture.gouv.fr

Prophylaxie

Peut-on éradiquer la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), comme prévu par la réglementation européenne, sans recourir à l'abattage total des lots de bovins infectés ? « Aujourd'hui, on ne sait pas faire autrement », a affirmé Maud Faipoux, directrice de la DGAL*, lors d'une audition le 17 décembre par les députés de la commission des Affaires économiques. Une méthode de lutte justifiée par les caractéristiques de la maladie : gravité, contagiosité, transmission vectorielle.

En raison de la longue durée d'incubation de la DNC, au moment de la détection d'un bovin malade, « on sait qu'on a déjà 28 jours de retard », rappelle Mme Faipoux. S'y ajoutent deux autres caractéristiques qui rendent la maladie particulièrement « insidieuse » : « 50 % des animaux en moyenne sont asymptomatiques » et « les prises de sang ne sont pas indicatives de l'état sanitaire ».

Pour autant, « nous avons pleinement conscience de la souffrance, de la douleur que représente ce dépeuplement pour les éleveurs ». « Est-ce que, demain, on saura faire autrement ? C'est tout l'objet de la cellule de dialogue scientifique » mise en place, le 16 décembre par la ministre de l'Agriculture pour étudier la proposition de protocole alternatif en Occitanie (lire DV n° 1778-1779).

Dans le Sud-Ouest, la piste de mouvements illicites privilégiée

Dans le cadre de l'enquête épidémiologique sur les récents foyers de DNC, « on a l'intuition que les règles (interdiction des mouvements d'animaux, NDLR) n'ont pas été respectées en zone Sud-Ouest », a indiqué la directrice de la DGAL. Elle a rappelé que « quatre foyers sont apparus en quatre jours à 100 km les uns des autres ». Des déplacements incompatibles avec la dispersion naturelle des insectes vecteurs de la maladie (taons et stomoxes), 5 km au maximum.

« Ce n'est pas une certitude, sinon on aurait arrêté le contrevenant », a concédé Mme Faipoux. Mais, « par élimination, on n'a pas trouvé d'autre raison qui explique ces sauts de 100 km ». Et d'ajouter : « On n'a pas trouvé de trace de déplacement dans nos bases de données. Il s'agit donc de déplacements illégaux ».

En théorie, l'hypothèse d'un insecte transporté par inadvertance dans une voiture est possible. Mais, étant donné que le virus survit 24 heures sur les mandibules des mouches vectrices, la piste d'une bétaillère est « statistiquement plus probable », selon la DGAL. Plus largement, Maud Faipoux a estimé que « la plus grande faille » de la stratégie de lutte, « ce sont les personnes qui ne respecteraient pas les interdictions de mouvements ». (avec AgraPress)

* DGAL : Direction générale de l'alimentation.

« Toute reproduction, diffusion, traduction ou exploitation totale ou partielle de nos contenus de quelque nature que ce soit, accessibles gratuitement ou non, sans l’autorisation écrite et préalable de La Dépêche Vétérinaire, est strictement interdite (articles L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle) »
Envoyer à un ami

Mot de passe oublié

Reçevoir ses identifiants