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Disparition de Michel Klein

Michel Klein (à droite) ici avec Pierre Desnoyers.

© D.R.

Pierre DESNOYERS

Ancien directeur de l'école vétérinaire de Toulouse

Hommage

Notre confrère Michel Klein (Alfort 46) est décédé, le 19 octobre, à l'âge de 103 ans. Figure emblématique et médiatique de la profession, vétérinaire de faune sauvage, impliqué en protection animale, pionnier de l'identification des carnivores domestiques par tatouage, créateur de l'école des chiens guides de Paris, membre actif de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.., sa carrière professionnelle fut aussi riche que sa vie personnelle. Notre confrère Pierre Desnoyers lui rend hommage.

Notre confrère Michel Klein nous a quittés. Ce sont tellement de souvenirs qui reviennent en mémoire mais c'est surtout la tristesse de l'absence qui aujourd'hui domine.

Ma première rencontre avec Michel date de 1968. Elle fut suivie de nombreuses autres, en particulier au sein d'associations de protection animale, dans notre engagement pour les chiens-guides d'aveugles mais aussi dans la clinique de Beaugrenelle (Paris 15e).

Ces moments de partage et d'échanges reviennent à ma mémoire comme des instants privilégiés, un peu hors de la précipitation du vécu journalier. C'est peut-être là le secret de Michel Klein, le secret de sa jeunesse : savoir donner sa passion en partage, l'offrir en sachant que quelqu'un en captera la force pour vivre une nouvelle aventure.

J'ai vécu plusieurs fois en direct cette transmission, en particulier au cours d'une soirée avec des étudiants à l'école vétérinaire de Toulouse, en 2007. Elles et ils avaient choisi « véto » car Michel les avait fait rêver à l'âge où l'on se cherche une vocation. Pendant plus de 4 heures, Michel a continué à les faire rêver en leur faisant partager sa passion pour la médecine vétérinaire.

Il m'arrive de rencontrer ces anciens étudiants devenus maintenant des femmes et des hommes établis dans les divers métiers qu'offrent les études vétérinaires. Toutes et tous me parlent de cette soirée et de l'importance qu'elle a eu pour éclairer leur façon d'appréhender leur vie de vétérinaires.

Merci Michel d'avoir continué si longtemps à apporter du rêve et un regard éclairé sur le monde du vivant qui a marqué tellement de jeunes.

Merci aussi Michel d'avoir accepté, en 2020, de faire le voyage à Toulouse pour participer, suite à l'invitation de Georges Méric, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, à l'inauguration du musée départemental de la Résistance et de la déportation. Dans une salle où plus une seule place n'était disponible, tu nous as fait vivre cette époque où, étudiant à l'école vétérinaire, tu avais rejoint le réseau Prunus*. J'étais dans la salle. L'émotion était palpable lorsque tu as raconté les arrestations des 12 et 15 avril 1943 et comment tu as échappé de peu à l'arrestation au sein de l'école.

À nouveau le partage, cette volonté de donner pour éclairer et rendre service à l'autre.

Et puis il y a eu l'an passé ton anniversaire, ce merveilleux moment avec tes amis, ton bonheur avec Marie-Christine a éclairé cette merveilleuse journée.

Michel, tu ne seras pas vraiment absent, le souvenir de tous ces moments que tu nous as offerts reste bien vivant.

J'adresse à toute la famille de Michel et tout particulièrement à son épouse Marie-Christine mes très sincères condoléances.

* Réseau de Résistance en Haute-Garonne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1725

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