De faux colliers antiparasitaires Seresto vendus sur Internet en provenance de Chine

Seul le prix des colliers proposés sur le site Internet, très attractif, pouvait faire douter de leur authenticité, explique l'Anses.

© Martina Stumpp - Fotolia.com

Médicament

Des colliers antiparasitaires en provenance de Chine présentés comme des colliers Seresto ND, vendus sur le site Wish, sont des faux, a alerté l'Anses*, le 3 décembre. Les analyses ont montré que les substances actives normalement contenues dans les colliers de la spécialité sont absentes de ces produits.

« L'Anses* a détecté des colliers antiparasitaires pour les chiens et les chats falsifiés vendus sur Internet en provenance de Chine », a alerté, le 3 décembre, l'agence. « Ces produits, censés lutter contre les tiques et les puces, ne respectent pas la réglementation en vigueur et ne contiennent pas les substances actives qu'ils devraient renfermer. »

L'Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), au sein de l'Anses, est notamment responsable de la surveillance du marché des produits à usage vétérinaire. Suite à une alerte sur la possibilité que des colliers antiparasitaires vendus sur le site de vente en ligne Wish soient falsifiés, elle a analysé plusieurs de ces colliers.

Les produits étaient présentés sur le site comme des colliers antiparasitaires de la gamme Seresto ND, produits par l'entreprise Bayer. Ces colliers sont autorisés en France pour la prévention et le traitement des puces et des tiques chez les chiens et les chats. Ils sont vendus sans ordonnance.

« Seul le prix des colliers proposés sur le site Internet, très attractif, pouvait faire douter de leur authenticité », explique l'Anses. Les expéditeurs étaient localisés en Chine.

Des colliers sans étiquette ni notice d'utilisation

Lors de la réception, les colliers ne ressemblaient pas aux visuels présentés sur le site Wish. Le conditionnement était dépourvu d'une quelconque identification du produit : aucune mention du nom du collier, de l'espèce cible ou des indications d'utilisation.

Ainsi, rien ne permettait de différencier un collier pour les chats d'un collier pour les chiens. Aucun élément visible ne permettait de lier le collier à un numéro de lot, à un fabricant ou à un titulaire d'autorisation de mise sur le marché.

De même, il n'y avait aucune information sur les précautions d'emploi, les risques pour l'animal et le propriétaire ni sur les conditions d'élimination des déchets. Or, la règlementation encadrant les médicaments vétérinaires prévoit que toutes ces informations soient mentionnées sur la boîte ou sur la notice d'utilisation.

Inefficaces, voire dangereux

Les analyses des colliers ont montré que les substances actives normalement contenues dans les colliers Seresto ND, la fluméthrine et l'imidaclopride, sont absentes de ces colliers.

« Les risques induits par l'achat et l'utilisation de tels médicaments falsifiés vont de la simple inefficacité à la toxicité éventuelle pour l'animal, l'Homme et l'environnement, selon les substances qu'ils contiennent », souligne l'Anses.

Acheter plutôt chez des commerçants attestant de la qualité

« Comme le montre cette situation, il est nécessaire d'avoir une grande vigilance lors de l'achat de médicaments vétérinaires sur Internet car des contrefaçons et falsifications peuvent y être vendues. Il est préférable d'acheter ces produits auprès de commerçants pouvant attester de leur qualité », explique-t-elle.

Lors de la réception, le propriétaire doit, dans tous les cas, s'assurer de l'intégrité du médicament. Celui-ci doit être emballé dans un conditionnement secondaire, dans la majorité des cas une boîte en carton, portant des informations sur le médicament, avec une notice.

L'ensemble de ces documents doit être en français. Si tel n'est pas le cas, ce médicament vétérinaire n'est pas autorisé en France et ne doit pas être administré à l'animal. 

L'Anses précise qu'une nouvelle réglementation européenne entrera en application en janvier 2022. À compter de cette date, les sites Internet pouvant vendre des médicaments vétérinaires devront être enregistrés et afficher un logo attestant du respect de la réglementation. M.J.

* Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1552

Envoyer à un ami

Mot de passe oublié

Reçevoir ses identifiants