Covid-19 : les laboratoires vétérinaires enfin autorisés à dépister, les fabricants de tests toujours dans l'attente

Outre les laboratoires vétérinaires, sont aussi concernés les laboratoires hospitaliers, de ville, départementaux, de recherche, de gendarmerie et de police.

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Michel JEANNEY

Diagnostic

Bien que tardif, l'élargissement, le 6 avril, du dépistage du Covid-19 aux laboratoires vétérinaires est une bonne nouvelle. Deux textes sont venus autoriser cette participation à l'effort national. Reste que les fabricants de tests vétérinaires étaient, eux, toujours, au 7 avril, dans l'attente d'un feu vert de l'État.

Un peu plus de huit jours après l'appel de l'Académie vétérinaire de France, suivi des avis favorables des académies nationales de médecine (lire DV n° 1523) et de pharmacie (lire ci-après) , le gouvernement, par un décret et un arrêté publiés le 6 avril (un lundi, ce qui est exceptionnel), a enfin autorisé un recours élargi à d'autres laboratoires d'analyses que ceux de biologie médicale pour le dépistage du Covid-19, dont les laboratoires départementaux vétérinaires.

Ces derniers sont plus de 70, répartis sur tout le territoire national.

Dès le 3 avril, dans un tweet, le ministre de la Santé avait assuré que les autorisations seraient délivrées « ce week-end » pour une « mobilisation des ressources dès lundi (le 6 avril, NDLR) ». De fait, les textes publiés sont d'application immédiate.

Outre les laboratoires vétérinaires, sont aussi concernés les laboratoires hospitaliers, de ville, départementaux, de recherche, de gendarmerie et de police.

« J'entends et salue ceux qui se portent volontaires pour participer à l'effort national de tests Covid-19 », avait ainsi écrit Olivier Véran.

Passer une convention

L'Association française des directeurs et cadres des laboratoires vétérinaires publics d'analyses, présidée par notre consoeur Aurélie Valognes, avait expliqué, dans un communiqué du 30 mars, que les laboratoires départementaux d'analyses étaient prêts à étendre leurs missions pour venir en aide à la santé humaine.

Elle a été finalement entendue.

Le décret publié le 6 avril indique ainsi que « lorsque les laboratoires de biologie médicale ne sont pas en mesure d'effectuer l'examen de détection du génome du Sars-CoV-2 par RT PCR (...) ou d'en réaliser en nombre suffisant pour faire face à la crise sanitaire, le représentant de l'Etat dans le département est habilité à ordonner (...) soit la réquisition des autres laboratoires autorisés à réaliser cet examen ainsi que les équipements et personnels nécessaires à leur fonctionnement, soit la réquisition des équipements et des personnels de ces mêmes laboratoires nécessaires au fonctionnement des laboratoires de biologie médicale qui réalisent cet examen ».

L'arrêté précise, lui, que les examens en question « sont assurés sous la responsabilité d'un laboratoire de biologie médicale, dans le cadre d'une convention passée avec lui et donnant lieu à des comptes rendus d'examen validés par le biologiste médical, mentionnant, dans chaque cas, le nom et l'adresse du laboratoire autorisé (...) ».

D'autres pays ont devancé la France

Cette autorisation est une bonne nouvelle, même si elle est tardive, d'autres pays européens ayant devancé la France pour ce recours à d'autres laboratoires, comme l'Allemagne, l'Italie et la Belgique.

Reste que les fabricants de tests vétérinaires ont également proposés leurs services pour renforcer la production de tests de dépistage du Covid-19.

Selon le Syndicat de l'industrie du médicament et réactif vétérinaires, trois fabricants sont prêts et pourraient fabriquer jusqu'à 300 000 tests par semaine (lire aussi page 9).

Au 7 avril, ils étaient toujours dans l'attente du feu vert gouvernemental.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1524

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