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Covid-19 : le chien errant plutôt que le pangolin ?

Le virus se serait répliqué d'abord dans le milieu intestinal des chiens.

© Napob-Adobe

Epidémiologie

L'équipe du biologiste canadien Xuhua Xia, de l'université d'Ottawa*, qui a analysé le génome du coronavirus Sars-CoV-2, soutient que seule une voie de transmission via les chiens errants peut expliquer leurs résultats. Le coronavirus se serait d'abord propagé des chauves-souris aux chiens errants mangeant de la viande de chauve-souris.

La conclusion de l'équipe était basée sur l'analyse de signatures chimiques provenant de diverses espèces et notamment les chauves-souris, les pangolins, les chiens, les serpents et les humains. Le virus se serait répliqué d'abord dans le milieu intestinal des chiens. 

Publication critiquée

Cette publication est cependant critiquée par d'autres chercheurs. 

Selon notre confrère Eric Leroy, membre de l'Académie vétérinaire de France et de l'Académie nationale de médecine qui a démontré le rôle réservoir des chauves-souris pour les virus Ebola et Marburg en Afrique, cette hypothèse est parfaitement recevable et compatible avec une réflexion qu'il a tenue avec notre consoeur Jeanne Brugère-Picoux et qui a donné lieu à deux publications dans lesquelles ils soulignaient « la propension qu'ont (les virus Sars-CoV et Sars-CoV-2) à franchir la barrière d'espèce, particulièrement dans un contexte favorable aux ren­contres fréquentes entre carnivores et autres petits mammifères ».

Il rappelle d'ailleurs qu'un des hôtes intermédiaires possibles du Sars-CoV (responsable du Sras), en plus des civettes, était les chiens viverrins.

Comprendre comment le coronavirus a infecté les humains est essentiel pour mieux appréhender son fonctionnement et élaborer vaccins et traitements. M.L.

* Molecular Biology and Evolution, msaa094, https://doi.org/10.1093/molbev/msaa094.

** Transmission du Covid-19 aux animaux de compagnie : un risque à ne pas négliger, Eric Leroy, Meriadeg Le Gouil, Jeanne Brugère-Picoux, note du 29 mars 2020 publiée dans le Bulletin de l'Académie vétérinaire de France.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1526

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