Covid-19 : la vaccination des animaux de compagnie n'est pas à l'ordre du jour

En décembre, la Russie avait annoncé qu'elle développait un vaccin spécifique visant à protéger les animaux domestiques contre le Covid-19.

© David Quint

Santé publique

Un éditorial publié par des scientifiques américains et britanniques, relayé par la presse internationale et les réseaux sociaux, a lancé une polémique en faisant état d'un intérêt à vacciner les animaux de compagnie contre la Covid-19 pour prévenir la diffusion du virus chez l'Homme.

Dans un éditorial de la revue Virulence , le 25 janvier*, les auteurs avertissent en effet que l'évolution continue du virus chez les animaux, suivie de sa transmission à l'Homme « pose un risque important à long terme pour la santé publique » . Dans ce contexte, ils écrivent qu' « il n'est pas impensable que la vaccination de certaines espèces animales domestiques soit (...) nécessaire pour freiner la propagation de l'infection » .

En décembre, la Russie avait annoncé qu'elle développait un vaccin spécifique visant à protéger les animaux domestiques, qui pourrait être disponible d'ici la fin du mois de janvier.

Suite à ces encouragements à la vaccination des animaux de compagnie, la British Veterinary Association (BVA) a pris position, le 26 janvier, et incite les propriétaires d'animaux de compagnie à « ne pas paniquer ».

Cas sporadiques

L'association rappelle que seul un très petit nombre de cas d'infection par le Covid-19 a été signalé chez les animaux de compagnie à travers le monde, des cas sporadiques et « très probablement le fait de la transmission d'un humain vers son animal de compagnie ».

« Comme le disent les auteurs de l'éditorial (paru dans la revue Virulence ), une couverture vaccinale suffisante chez les humains aidera à contrôler le virus. Bien qu'il y ait des travaux en cours à l'échelle mondiale pour tester les vaccins Covid pour les animaux, il n'y a actuellement aucune proposition que la vaccination des animaux devrait faire partie de la solution immédiate pour enrayer la pandémie » , ajoute la BVA.

Elle précise que la situation est sous le contrôle permanent de l'Organisation mondiale de la santé animale et que les services vétérinaires seront en mesure d'ajuster leurs conseils si les preuves évoluent.

Rappelons que selon la dernière expertise de l'Anses** (lire DV n° 1550), publiée le 19 novembre, « les animaux domestiques et les animaux sauvages ne jouent aucun rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du Sars-CoV-2 en France, où la diffusion du virus est aujourd'hui le résultat d'une transmission interhumaine par voie respiratoire ». M.L.

* Article en ligne ici : https://cutt.ly/qj5UbJw.

** Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1560

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