Christophe Hugnet : « Le SSEVIF veut accompagner et informer les praticiens indépendants »

Christophe Hugnet, président du SSEVIF

© D.R.

Exercice

Notre confrère Christophe Hugnet, président-fondateur du nouveau Syndicat des structures et établissements vétérinaires indépendants de France, explique les missions de son syndicat et comment il va défendre l'indépendance des vétérinaires praticiens. Il souligne le principal risque que constituent souvent les promesses de groupes dont les objectifs sont « la captation de valeur et l'optimisation de la rentabilité pour financer des investisseurs ».

La Dépêche Vétérinaire : Vous êtes le président-fondateur d'un nouveau syndicat : le Syndicat des structures et établissements vétérinaires indépendants de France (SSEVIF). Vous étiez auparavant depuis 2019 structuré en collectif : pourquoi cette évolution ?

Christophe Hugnet, président-fondateur du Syndicat des structures et établissements vétérinaires indépendants de France : Les fondateurs ont choisi d'évoluer vers un syndicat afin de permettre des actions reconnues par l'ensemble des parties prenantes, depuis les utilisateurs de la profession jusqu'au décisionnaires politiques, en passant par les autorités de justice.

D.V. : Qu'allez-vous défendre avec cette nouvelle structure ?

C.H. : L'ensemble des indépendances prévues dans les textes, qui assurent le pouvoir décisionnaire complet aux vétérinaires exerçant, dans l'intérêt des animaux, de leurs détenteurs et de la santé publique.

D.V. : Quelle est votre définition de l'indépendance dans le secteur de la médecine vétérinaire ?

C.H. : L'indépendance dans le secteur de la médecine vétérinaire rassemble les capacités de proposer et choisir toutes les options dans l'intérêt de l'animal, des détenteurs et de la santé publique, mais également la nécessité de pouvoir maîtriser son avenir professionnel et la gouvernance des entreprises vétérinaires pour les libéraux.

Il est également nécessaire de défendre l'indépendance de tous les exerçants quelle que soit la forme (salariat, collaboration libérale, association de libéraux).

D.V. : Quels seraient les facteurs qui feraient courir un risque à une telle indépendance ?

C.H. : Le principal risque est le miroir aux alouettes que constituent souvent les promesses de groupes dont les objectifs sont la captation de valeur et l'optimisation de la rentabilité pour financer des investisseurs. Sous couvert de décharger les vétérinaires des fonctions support (ressources humaines, comptabilité, recrutement, négociations...), les vétérinaires perdent alors le pouvoir effectif et réel décisionnaire sur l'ensemble de leur activité de gestionnaire des entreprises, contrairement aux objectifs des textes législatifs et règlementaires.

D.V. : Quels seraient les signes d'une « dépendance » ou d'une « non indépendance » ?

C.H. : Devoir atteindre des objectifs en nombre d'examens complémentaires (imagerie, biologie...) sous peine de perdre du revenu, mettre sous pression les intervenants de la structure (ASV, vétérinaires) en cherchant à faire du chiffre plus que de la qualité, en bref, être soumis à des intérêts économiques supérieurs à ceux des animaux, des détenteurs et de la santé publique.

D.V. : Quels sont vos projets ou actions à court et moyen termes ?

C.H. : Accompagner les indépendants, les informer, leur fournir des témoignages et solutions concernant les multiples thématiques en lien avec l'exercice vétérinaire, développer des moyens de financement alternatifs pour le développement des établissements et structures indépendants, organiser la transmission pour les actions de moyen terme.

A court terme, la communication auprès du public, l'exigence d'une transparence des liens d'intérêt dans les élections professionnels et la promotion de l'indépendance auprès des entrants et étudiants vétérinaires.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1598

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