CAPdouleur : faire de la lutte contre la douleur un coeur de compétence vétérinaire
Mercredi 25 Septembre 2019 Vie de la profession 34014CAPdouleur étoffe son équipe avec le recrutement de notre consoeur Laetitia Boisselier en tant que directrice des opérations, ici aux côtés (de gauche à droite) de Thierry Poitte (fondateur), Luca Zilberstein et Charly Pignon (associés).
© CAPdouleur
Michel JEANNEY
Exercice
Meilleure structuration et animation du réseau, organisation d'une journée sur la douleur, développement des outils pour la data, déclinaison de l'approche à l'étranger et chez d'autres espèces que les animaux de compagnie... : le réseau collaboratif CAPdouleur poursuit son développement.
Le réseau collaboratif CAPdouleur (www.capdouleur.fr), créé par notre confrère Thierry Poitte en 2016 et voué à la prise en charge de la douleur chez les animaux de compagnie, poursuit son développement et affiche de nouveaux projets pour cette rentrée et 2020.
Il vient d'étoffer son équipe en recrutant notre consoeur Laetitia Boisselier (Alfort 2003) en tant que directrice des opérations. Titulaire d'un master de marketing, elle a travaillé chez Nestlé Purina, ainsi que chez Vetoquinol comme directrice marketing international, responsable notamment de la gamme antidouleur.
Chez CAPdouleur, elle sera chargée du développement et de la direction des opérations. Elle travaillera aux côtés de Morgan Cahouet, responsable communication et outils digitaux, qui a déjà travaillé sur le site du réseau et les web applications.
350 structures adhérentes
CAPdouleur ne cesse de s'étendre : il enregistre aujourd'hui quelque 350 structures vétérinaires adhérentes (contre 244 en juillet 2018), réparties en France, Belgique, Suisse, Luxembourg, Québec, soit 1 240 vétérinaires, et bénéficie de l'appui d'une dizaine de partenaires dont l'un historique, Boehringer Ingelheim (ex-Merial).
Plus de 1 400 vétérinaires ont déjà bénéficié des formations dispensées par le réseau.
« La lutte contre la douleur est au coeur du métier des vétérinaires », explique Thierry Poitte . « Notre ambition est de transformer ce coeur de métier en coeur de compétences », poursuit le fondateur, qui est aussi associé à nos confrères Luca Zilberstein et Charly Pignon.
Leur objectif est de faire de CAPdouleur le liant entre les compétences individuelles des vétérinaires afin de dégager des synergies, par l'approche transdisciplinaire (chirurgie, médecine, physiothérapie...) et collaborative entre les différents membres de l'équipe soignante, dont le personnel auxiliaire.
Une attente sociétale forte
Notre confrère juge l'attente sociétale forte dans ce domaine. A ce titre, la prise en compte effective et actualisée de la douleur de l'animal par le vétérinaire constituera une valence distinctive importante aux yeux des propriétaires.
Cette prise en charge passe notamment par l'accompagnement et l'empathie en vue d'une meilleure observance, un meilleur suivi et donc une meilleure efficacité.
Au-delà des animaux de compagnie, CAPdouleur ambitionne de décliner son approche en faveur des équidés et des animaux de rente et, pour ce faire, recherche l'appui des associations techniques vétérinaires compétentes, respectivement l'Avef* et la SNGTV**, qui travaillent déjà sur le sujet.
Autre projet, en plus des formations et EPU habituels, CAPdouleur organise, le 27 novembre, à Lyon sa première journée éponyme, qui deviendra annuelle.
« C'est une journée de partage autour de la confluence des douleurs de l'Homme et de l'animal ouverte à tous », se réjouit Thierry Poitte. 150 places sont disponibles.
Afin que les vétérinaires s'approprient mieux les outils mis à leur disposition, le réseau mise également sur le blended learning , c'est-à-dire sur une formation associant à la fois le présentiel et le distanciel. Ainsi, quelques mois après une formation en présentiel, les vétérinaires pourront vérifier par webconférence s'ils utilisent correctement les outils proposés.
Parallèlement, le site CAPdouleur développera l' e-learning , notamment le micro-learning (offres de formation en ligne de très courte durée).
Projet de web application pour les propriétaires
Par ailleurs, les web applications d'évaluation de la douleur et de partage entre vétérinaires et propriétaires Dolodog et Dolocat devraient bientôt être déclinées chez le lapin (Dolorabbit) et, plus tard, chez le cochon d'Inde.
Un projet de web application basée sur les CSOM ( Client Specific Outcome Measure ) destinée aux seuls propriétaires pour l'enregistrement des signes de douleur chez leur animal devrait aussi voir le jour au cours du premier semestre 2020. « L'enjeu de ces développements est la data afin de faire progresser la lutte contre la douleur », explique Laetitia Boisselier.
Le livre blanc voué au bien-être des animaux de compagnie, paru au printemps dernier grâce au travail du think tank CAPwelfare, devrait prochainement être édité en format papier avec le soutien de Bayer (maintenant Elanco). La suite logique de cette action est une formation en devenir qui fera le lien entre la lutte contre la douleur et le bien-être animal.
Le développement de l'animation du réseau en vue du partage d'expériences et de la collecte de données est un autre projet emblématique de CAPdouleur pour les mois à venir.
Bientôt une nouvelle UVETD
La journée CAPdouleur du 27 novembre s'inscrit dans ce cadre mais le réseau envisage aussi de recruter deux vétérinaires qui se rendront dans les structures adhérentes pour les accompagner au quotidien. De la bonne utilisation des outils dépend en effet la qualité de la data collectée et donc de l'exploitation qui en sera faite.
Autre projet qui va prendre de l'ampleur, après le centre hospitalier Advetia, une deuxième Unité vétérinaire d'évaluation et de traitement de la douleur (UVETD) devrait être agréée d'ici début 2020 : il s'agit de la clinique Alliance de Bordeaux.
Les UVETD sont des pôles d'expertise qui ont pour vocation de recevoir des cas complexes de douleur chronique, de développer les liens entre spécialistes et généralistes par la mise en place en particulier de formation CAPdouleur locales, de participer à la recherche clinique et de créer des relations avec la médecine humaine.
CAPdouleur entend également exporter son modèle à l'étranger. Il s'intéresse en particulier à l'Italie et à la Chine. « Notre méthode est toujours la même : s'appuyer sur les référents locaux », souligne Thierry Poitte. ■
* Avef : Association vétérinaire équine française.
** SNGTV : Société nationale des groupements techniques vétérinaires.