Purina Urinaire Renal

Ateliers aux Universités du SNVEL : des débats nourris et des pistes de réflexion

Étudiants et vétérinaires ont planché ensemble dans 9 ateliers avant la restitution finale en salle plénière.

© M.J.

Michel JEANNEY

Propective

Pas moins de 9 ateliers étaient organisés dans le cadre des Universités de printemps du SNVEL*, à VetAgro Sup, le 12 mai. Étudiants et vétérinaires ont planché ensemble dans chacun d'eux avant la restitution finale en salle plénière. Un condensé de réflexions, de chantiers à mener et de conseils pratiques.

Être libéral et bien assuré pour sa santé : c'est possible

Envisager sa couverture prévoyance pour un libéral implique de se poser les bonnes questions au préalable : la prévoyance et la mutuelle, à quoi servent-elles, qui contacter, à quoi penser... ? Pour les choisir, une liste de critères clés est à établir. Ces informations sont disponibles dans différents documents, à l'instar de ceux proposés par VétosEntraide. La question du budget à y consacrer fait partie de cette to do list sachant que, sur les 38 % de charges d'un vétérinaire libéral, 1,7 à 2 % concernent la prévoyance et la mutuelle.

Aider les jeunes diplômés à débuter en clientèle

L'accueil du jeune diplômé en clientèle débute avant même son arrivée dans la structure d'exercice. Il faut en effet que le jeune vétérinaire se sente accueilli avec bienveillance tant par l'équipe que par les clients. Son arrivée doit être conviviale. La désignation d'un référent, à l'écoute bienveillante, au sein de l'équipe est indispensable afin que le nouveau diplômé puisse lui faire part de ses difficultés et de ses aspirations et poursuivre son apprentissage. Un feedback régulier est nécessaire pour définir ce qui va bien, ce qui ne va pas bien et ce qui pourrait aller mieux.

Quelles solutions pour organiser la PCS dans les zones urbaines et semi-urbaines

La permanence et la continuité des soins (PCS) est une obligation déontologique qui pose de plus de plus de problèmes en pratique. Le but de l'atelier était de trouver des solutions pour alléger la contrainte pour le vétérinaire. Cela passe par une redéfinition de la réglementation et/ou une meilleure organisation de la PCS.

Pour ce faire, trois pistes de travail ont été retenues : la mise en place d'une télérégulation sur le modèle corrézien ou du Samu ; reconnaître la PCS comme un service d'utilité publique avec le soutien des collectivités au sens large et de la profession, avec à la clé une meilleure rémunération des acteurs ; faire correspondre à chaque diplôme un minimum de PCS à réaliser pour plus d'égalité face à cette obligation.

Comment donner un sens à sa vie en étant praticien en clientèle

L'équilibre vie professionnelle-vie privée est apparue comme la base de l'épanouissement dans et hors du travail, ce qui passe par l'instauration de règles qui permettent de dégager du temps. Les participants insistent sur le distinguo à faire entre passion et sens, certains embrassant ce métier sans être des passionnés tout en réussissant à donner un sens à leur métier. Donner un sens à sa vie relève d'une démarche personnelle proactive. En conclusion, il ne s'agit pas de trouver un sens à son métier mais de lui en donner un.

Comment réagir face aux agressions par les clients

Les agressions par les clients ont progressé de 75 % en trois ans. Trois axes de prévention ont été définis : mieux se former face à ce phénomène (formation initiale et continue), instaurer plus de sécurité (caméras par exemple), mieux définir les risques psycho-sociaux (document unique d'évaluation des risques).

Face à une agression, trois règles s'appliquent : faire montre d'empathie et de compréhension face au client en adoptant une voix neutre et douce, proposer des solutions en cas de problème avéré, faire intervenir un médiateur (changement d'interlocuteur qui peut être un autre vétérinaire ou auxiliaire). En situation de post-agression, il faut débriefer en équipe, offrir un soutien psychologique, utiliser les outils proposés par AG2R et rompre le contrat en l'absence de solution ou d'agression sévère.

Généraliste : interniste, chirurgien, urgentiste... un vétérinaire qui ne s'ennuie jamais !

La pratique généraliste semble dévalorisée dans les écoles vétérinaires. C'est pourtant un métier multi-casquettes qui offre des évolutions, en se perfectionnant dans divers domaines par exemple et en passant ensuite de l'un à l'autre au gré de sa carrière. C'est avant tout un choix de vie centré sur la relation client et permettant de s'installer où l'on veut. Comment valoriser la pratique généraliste dans les écoles vétérinaires ? En favorisant les consultations généralistes dans les centres hospitaliers universitaires, en faisant venir des praticiens dans les écoles et en prévoyant plus de stages en clientèles généralistes. Le généraliste est indispensable à la profession. Mettre en avant son exercice est important.

Santé-Environnement : comment les vétérinaires peuvent s'intégrer dans les actions locales

Le vétérinaire ressort comme un passeur au carrefour des trois santés (animale, humaine et environnementale). Il peut agir notamment sur le tri de ses déchets avec la mise en place d'une chaîne recyclable et sur son impact carbone. Dans ce dernier cas, il faudrait inciter les industriels à mettre en place une gradation du prix du médicament en fonction de son bilan carbone (plus le médicament provient de loin, plus il est doit être cher, par exemple). Le plan EcoAntibio est à ce titre une démarche efficace et vertueuse qu'il faut poursuivre en l'étendant aux antiparasitaires.

Des actions en faveur de la préservation de la biodiversité et de la cohabitation peuvent être également initiées par les vétérinaires.

Le mandat sanitaire en canine : relations avec les associations de protection animale, refuges ou fourrières

Face aux refuges, aux fourrière et/ou aux associations de protection animale (APA), il apparaît que le vétérinaire sanitaire se trouve parfois démuni, par manque de formation ou d'information sur ses responsabilités et obligations. A ce titre, une clarification s'impose. La clinique doit définir ses valeurs et, en fonction de celles-ci, la signature d'une convention avec une APA doit être discutée en interne et obtenir l'accord de tous les vétérinaires.

L'atelier invite à la rédaction de deux fiches : une synthétique sur les obligations, une seconde sur la conduite à tenir face à une APA. Il est préconisé de chercher la collaboration de la DDPP** pour « cartographier » les APA.

Formation initiale : quel équilibre entre théorie et pratique

Ce sujet est à la croisée pratiquement de ceux abordés dans tous les autres ateliers. Les participants à l'atelier soulignent l'état de sidération que ressentent certains étudiants à l'issue de leur formation du fait de la confrontation de leurs attentes aux réalités du terrain. C'est une des premières raisons qui conduit certains diplômés à quitter la pratique.

Les solutions identifiées passent par un renforcement de l'enseignement en sciences humaines (communication, psychologie... pour mieux lutter par exemple contre le syndrome de l'imposteur), l'instauration pendant la formation d'un entretien annuel avec un tuteur permettant de prévoir un temps de parole et de construire un projet professionnel, de restructurer les connaissances actuelles pour éviter ce décalage entre attentes et réalités. L'atelier propose de mettre en place dans chaque école un collectif étudiants pour réfléchir à ces aménagements nécessaires à une meilleure adéquation entre apprentissage et réalités du terrain.

* SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.

** DDPP : Direction départementale de la protection des populations.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1665

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