Ardèche : suspension brutale de l'activité rurale dans deux cliniques rachetées par un groupe

Le départ des vétérinaires a mis les activités équine et rurale à l'arrêt dans les deux cliniques concernées.

© Jackin-Fotolia

Exercice

Deux structures vétérinaires situées en Ardèche ont suspendu leur activité rurale après leur rachat par le groupe Univet suite au départ, dans le délai légal, des confrères qui y exerçaient. Cette situation a plongé les éleveurs de leurs clientèles dans l'embarras et a retenti sur les structures vétérinaires alentour.

Deux structures vétérinaires situées en Ardèche, l'une à Lamastre et l'autre à Saint-Etienne-de-Fontbellon, ont suspendu brutalement leur activité rurale après leur rachat par le groupe Univet, en n'assurant que leur activité canine. Les confrères qui y étaient installés sont partis après la période légale.

Ces départs non remplacés ont mis dans l'embarras les éleveurs de leurs clientèles et suscité leur colère à l'encontre de la profession.

Informées de cette affaire, les structures professionnelles - syndicat régional des vétérinaires d'exercice libéral, Ordre, GDS*, DDPP** - et les élus ont agi en concertation pour trouver une solution.

La DDPP a notamment mandaté en urgence une jeune vétérinaire pour effectuer les prophylaxies.

Des pistes de recrutement sont en cours.

Conséquences néfastes pour les éleveurs

Notre confrère Eric Février, qui représente le SNVEL***, en lien avec notre consoeur Déborah Prévost, pour le syndicat régional, déplore qu'« Univet (n'ait) pas facilité les choses et (n'ait) même pas pris part aux réunions collectives ».

« Les vétérinaires ont un contrat pour l'habilitation sanitaire et partir du jour au lendemain a des répercussions très néfastes sur les éleveurs qui risquent de perdre par exemple leur statut IBR », explique-t-il.

Un ressenti partagé par sa consoeur qui constate que cette situation a mis les activités équine et rurale à l'arrêt dans les deux cliniques concernées et a conduit à leur transfert « au mépris des convenances, soit de force, sur les autres structures » tandis que l'activité canine a perduré et est assurée par des jeunes vétérinaires seuls.

« Les conséquences sont donc un décès des animaux faute de soins, une mauvaise à très mauvaise image des vétérinaires, y compris de ceux qui en subissent les conséquences », ajoute Déborah Prévost.

Pas le fait d'Univet

Une telle situation ouvre, selon elle, la voie au remplacement des vétérinaires par des techniciens. Elle regrette aussi l'isolement dans lequel ces départs non prévus ont mené les propriétaires et éleveurs.

Interrogé sur cette situation, le président d'Univet, notre confrère Christophe Navarro, précise que les fermetures ne sont pas du fait du groupe et rappelle la situation : « Notre cabinet de Lamastre a dû suspendre ses activités rurales et en a tenu informée sa clientèle et les autorités sanitaires. Il a maintenu son activité canine sans interruption et recherche actuellement des candidats vétérinaires pour en développer l'activité à long terme. Notre clinique de Saint-Etienne-de-Fontbellon continue de servir ses clients canins normalement et recherche également des candidats vétérinaires pour renforcer et développer la structure qui a un très fort potentiel ».

Il concède avoir « en général peu de soucis pour recruter des profils canins mais les profils mixtes ou ruraux sont plus compliqués pour nous à trouver en raison de la quasi-exclusivité de l'activité canine au sein de nos cabinets et cliniques Univet ». « Des association très intéressantes sont néanmoins possibles dans ces deux sites qui disposent de beaucoup d'atouts : localisation dans une région avec une bonne balance vie professionnelle/loisirs en extérieur, plusieurs salles de consultation et plateaux techniques complets », ajoute-t-il.

Il soutient n'avoir « jamais été invité à une quelconque rencontre ou réunion, ce qui est regrettable car cela aurait peut-être permis de répondre à certaines questions ».

* GDS : Groupement de défense sanitaire.

** DDPP : Direction départementale de la protection des populations.

*** SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1598

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