Une vétérinaire parmi les quatre chercheurs médaillés du CNRS

« Avec ma formation médicale et vétérinaire, j'ai toujours eu besoin de savoir à quelles applications allaient pourvoir servir mes recherches », explique Sophie Brouard.

© Frédérique Plas/CRTI/CNRS Photothèque

Innovation

Notre consoeur Sophie Brouard (Nantes 1994) fait partie des quatre lauréats* de la médaille de l'innovation 2020 du CNRS**. Créée en 2011, la médaille de l'innovation du CNRS reconnaît des personnalités dont les recherches exceptionnelles ont conduit à des innovations marquantes sur le plan technologique, économique, thérapeutique et social.

« Les parcours de ces quatre lauréats de la médaille de l'innovation 2020 du CNRS illustrent la qualité, la variété et la richesse des recherches conduites au CNRS, ainsi que la diversité des voies de valorisation empruntées », commente le CNRS.

Contre le rejet des greffes

Notre consoeur a été récompensée pour « des innovations contre le rejet des greffes, transférées vers l'industrie ».

Après sa formation de vétérinaire, elle s'est en effet progressivement intéressée au problème du rejet des greffes en transplantation rénale et pulmonaire. À présent directrice de recherche du CNRS au Centre de recherche en transplantation et immunologie (CRTI, université de Nantes/Inserm/ITUN/CHU de Nantes), elle travaille sur la réduction des lourds traitements qui évitent le rejet mais causent de nombreux effets secondaires.

« Avec ma formation médicale et vétérinaire, j'ai toujours eu besoin de savoir à quelles applications allaient pourvoir servir mes recherches », insiste-t-elle.

C'est, à l'origine, en étudiant quelques rares patients transplantés rénaux qui pouvaient se passer de traitement qu'elle a ainsi mis en évidence des phénomènes de régulation des lymphocytes B et en a scruté les mécanismes d'action en vue d'une possible thérapie.

Une partie de sa recherche est également axée sur l'identification de biomarqueurs pour évaluer, prévoir et diagnostiquer le risque de rejet du greffon rénal et pulmonaire afin de mieux l'anticiper et adapter les traitements.

Co-fondatrice de deux entreprises

« En fine connaisseuse des besoins de l'industrie et des acteurs de la valorisation, elle a su mettre à profit ses recherches pour répondre aux besoins du monde de l'entreprise », rapporte le CNRS.

Forte de 163 publications scientifiques et 13 brevets, elle rappelle que « la recherche est un travail d'équipe ».

Notre consoeur est ainsi à l'origine, en partenariat avec quelques collègues académiques, de la fondation de deux entreprises : TcLand Expression et Effimune, devenue OSE Immunotherapeutics, qui développe des outils thérapeutiques dans les domaines variés du cancer et des maladies auto-immunes. M.J.

* Les trois autres chercheurs distingués sont Daniel Hissel, Arnaud Landragin et Franck Molina.

** CNRS : Centre national de la recherche scientifique.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1562

Envoyer à un ami

Mot de passe oublié

Reçevoir ses identifiants