Une seule santé : bon accueil d'un rapport favorable à la prévention sanitaire environnementale

Pour le collectif Une seule santé, dont des vétérinaires, ce rapport constitue une étape majeure pour parvenir à une véritable société du bien vivre par la prévention, à condition de tirer pleinement les enseignements des crises sanitaires.

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Santé publique

Les interrelations entre santé humaine, santé animale, santé végétale et fonctionnement des écosystèmes sont rappelées « sans relâche » par un collectif d'associations, dont fait partie la Fédération des syndicats vétérinaires de France. Ce collectif salue les conclusions d'un rapport parlementaire qui reconnaît la prévention sanitaire environnementale comme une priorité.

Le collectif constitué par l'Association santé environnement France (Asef), France nature environnement (FNE), Humanité et biodiversité (H&B) et la Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF) se félicite, le 2 février, de l'avancée « très significative que représente la parution du rapport de la commission d'enquête parlementaire sur l'évaluation de la politique de santé publique en santé environnementale, présidée par la députée Elisabeth Toutut-Picard et rapportée par la députée Sandrine Josso ».

Il salue le fait que la prévention sanitaire environnementale y soit reconnue comme « une priorité du XXIe siècle », dans l'optique Une seule santé.

Interdépendances

« Nous faisons valoir sans relâche, depuis des années, l'importance de reconnaître et de prendre en compte l'interdépendance de la santé humaine avec celle des animaux, des végétaux, de la biodiversité et du climat, ce qui se résume maintenant par le concept Une seule santé », explique-t-il.

« Cela doit se traduire concrètement par une démarche transversale pour infléchir les impacts de nos politiques publiques et de nos comportements sur les écosystèmes, tant au niveau national qu'au plus près des bassins de vie, là où sont affectées les populations par des facteurs d'expositions qui leurs sont spécifiques », poursuit le collectif.

Il constate que les recommandations du rapport intègrent la plupart de ses préconisations, déjà présentées aux ministres concernés : « une gouvernance de la santé environnementale à la fois interministérielle et territorialisée, afin que les collectivités territoriales puissent appréhender de façon ciblée leurs expositions environnementales à des facteurs de risques (...) ; une sensibilisation et une formation à la santé environnementale du corps médical et para-médical mais aussi de nombreux professionnels, des élus et des agents territoriaux ; une approche économique, jusqu'ici toujours évacuée, alors que le coût de l'inaction (...) est considérable (évalué par un rapport du Sénat de 2015 à 100 milliards d'euros par an, uniquement pour la pollution de l'air) ».

Pour le collectif, ce rapport constitue « une étape majeure pour parvenir à une véritable société du bien vivre par la prévention, à condition de tirer pleinement les enseignements des crises sanitaires (...), à commencer par celles dues aux co-morbidités créées par des facteurs environnementaux ».

Un colloque Une seule santé en pratique en mars

« C'est au Parlement de voter maintenant en faveur d'avancées législatives accordant aux territoires les compétences en santé et environnement nécessaires pour agir de façon ciblée en toute connaissance de cause », expliquent les présidents des associations membres du collectif. « Il appartient aux ministres concernés, et pas seulement à ceux en charge de la santé et de l'environnement, de se mobiliser, en interministériel, pour une réelle stratégie nationale en santé environnement, traduite en action, particulièrement par un quatrième plan national santé environnement (...) avec des dotations budgétaires enfin à la hauteur des enjeux (...) », concluent les présidents.

Ils rappellent la tenue, le 17 mars, à Lyon, de la conférence nationale* qu'ils coorganisent sur le thème « Une seule santé, en pratique ». Il s'agit, au cours de cette journée, de réfléchir aux « transitions vers un modèle plus préventif et durable », prenant en compte « les interrelations entre santé humaine, santé animale, santé végétale et santé des écosystèmes ». M.J.

* Coorganisée par VetAgro Sup, France nature environnement, la Fédération des syndicats vétérinaires de France, Humanité et biodiversité, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et l'Association santé environnement France. Renseignements : https://uneseulesante-vetagrosup.mystrikingly.com.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1562

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