Peste porcine africaine : renforcement de la surveillance à la frontière avec l'Allemagne
Sciences 51648Début juillet, en Allemagne, cinq premiers cas ont été détectés sur des sangliers dans le land frontalier de Rhénanie-Palatinat, à environ 80 km de la frontière franco-allemande, suivis de 18 autres dans la même région et en Hesse, un land proche. Deux cas en élevages ont également été confirmés les 8 juillet et 14 août.
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Epidémiosurveillance
Compte tenu de la progression récente de la peste porcine africaine chez les sangliers en Allemagne, le ministère de l'Agriculture a relevé la surveillance de la maladie dans les départements du Bas-Rhin et de la Moselle. Cette décision permet de mobiliser davantage d'acteurs de terrain pour augmenter les signalements de cadavres de sangliers, leur collecte et leur analyse.
Le ministère de l'Agriculture a annoncé, le 17 septembre, le renforcement de la surveillance du territoire vis-à-vis de la peste porcine africaine (PPA) en raison de la situation épidémiologique en Allemagne.
« La PPA est présente dans plus de la moitié des pays de l'Union européenne. La France, jusque-là épargnée, reste très fortement exposée à un risque d'introduction de la maladie, par des viandes et produits à base de porcs de pays infectés, ou l'arrivée de sangliers sauvages infectés », justifient les autorités.
Compte tenu de la progression récente de la PPA chez les sangliers en Allemagne, le ministère a relevé la surveillance de la PPA - au niveau 2B du réseau de surveillance de la santé de la faune sauvage (réseau Sagir) - dans les départements du Bas-Rhin et de la Moselle.
Détecter précocement
la maladie
Cette décision permet de mobiliser davantage d'acteurs de terrain pour augmenter les signalements de cadavres de sangliers, leur collecte et leur analyse, comme c'est le cas depuis janvier 2022 dans les trois départements de la région Paca limitrophes du nord de l'Italie.
« L'objectif de cette surveillance renforcée est la détection la plus précoce possible de l'arrivée de la PPA dans la faune sauvage afin d'éviter sa propagation et prévenir sa transmission aux porcs domestiques. Les services du ministère sont en relation avec les représentants des chasseurs pour atteindre une régulation optimale des sangliers à la frontière avec l'Allemagne, comme cela est fait en région Paca », explique le ministère.
Pour anticiper l'introduction de la PPA en France, ce dernier rappelle qu'il a lancé dès juillet dernier une vaste campagne de communication, qui se prolongera jusqu'à fin novembre. Cette campagne sensibilise les transporteurs routiers, voyageurs internationaux, randonneurs, chasseurs et travailleurs saisonniers expatriés au risque d'introduire la PPA en France, à partir d'aliments contaminés de pays infectés jetés dans la nature et consommés par des sangliers.
La mise en place de clôtures à l'étude
« Cette campagne complète la vigilance permanente des services du ministère, qui s'entraînent toute l'année avec les préfectures à des exercices de simulation de gestion de crise en santé animale. Sur la période 2022-2023, les Directions départementales de la protection des populations ont effectué plus de 300 mises en situation. Pour compléter ce dispositif, le ministère expertise les possibilités de mise en place de clôtures destinées à bloquer ou contenir la maladie », soulignent les autorités.
Et de rappeler que « le respect rigoureux des règles de biosécurité est le seul rempart en élevage pour réduire les risques de contacts entre des sangliers sauvages et des porcs domestiques et les risques d'introduction du virus à partir de personnes, de matières et d'équipements contaminés ».
Face à la progression de la PPA dans l'ouest de l'Allemagne, la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA) avait réclamé, le 11 septembre, une « zone blanche de part et d'autre de la frontière franco-allemande à l'ouest du Rhin, dans laquelle tous les sangliers devront être éliminés ». Une stratégie déjà appliquée à la frontière franco-belge en 2019, ce qui avait empêché l'arrivée de la maladie dans l'Hexagone.
Début juillet, en Allemagne, cinq premiers cas ont été détectés sur des sangliers dans le land frontalier de Rhénanie-Palatinat, à environ 80 km de la frontière franco-allemande, suivis de 18 autres dans la même région et en Hesse, un land proche. Deux cas en élevages ont également été confirmés les 8 juillet et 14 août, selon la plate-forme française Epidémiosurveillance en santé animale. Les détections dans le nord de l'Italie se poursuivent aussi, notamment en élevages. M.J.