Influenza aviaire : présentation d'un plan d'actions pour expérimenter la vaccination

Le but est notamment de tester l'efficacité des candidats vaccins en conditions réelles avec une solution Diva (consistant à distinguer les animaux vaccinés de ceux contaminés en conditions naturelles).

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Prophylaxie

Un plan d'actions pour conduire une expérimentation de la vaccination contre l'influenza aviaire hautement pathogène en France a été présenté le 14 octobre aux professionnels. Il s'agit de tester l'efficacité des candidats vaccins en conditions réelles puis de définir une stratégie vaccinale.

La Direction générale de l'alimentation (DGAL) a présenté, le 14 octobre, lors d'une réunion d'information à destination des professionnels concernés, un plan d'actions pour conduire une expérimentation de la vaccination contre l'influenza aviaire hautement pathogène avec les différents vaccins candidats disponibles. Ce plan fait suite à un rapport du CGAAER* sur le sujet.

En fonction des résultats de cette expérimentation et de l'analyse socio-économique qui sera menée, les autorités entendent « définir collectivement une stratégie vaccinale », tout en rappelant que « la vaccination ne peut se substituer aux règles de biosécurité qui restent une priorité ».

Essai terrain

Cette expérimentation consiste en un essai terrain d'évaluation comparée des différents vaccins candidats.

Le but est de tester l'efficacité de ces vaccins en conditions réelles avec une solution Diva (consistant à distinguer les animaux vaccinés de ceux contaminés en conditions naturelles), de vérifier que l'immunité offerte par ces vaccins protège les animaux et qu'ils empêchent la propagation du virus.

Les différentes étapes sont le recensement des vaccins candidats (état des lieux sur les dossiers d'AMM), la mise en place d'un partenariat public-privé (identifier les partenaires et les modalités de financement), l'information de la Commission européenne et la définition des conditions de l'expérimentation (personnes autorisées à vacciner, devenir des animaux et de leurs produits, traçabilité des animaux).

Évaluation par l'Anses

L'étape suivante est la définition d'une stratégie vaccinale qui sera confiée à un groupe de travail Vaccination qui devra répondre à un certain nombre de questions.

S'agira-t-il d'une vaccination préventive, d'une vaccination d'urgence « protective » et/ou d'une vaccination d'urgence « suppressive » ? Quelles seront les modalités de surveillance, les conditions de mouvements des animaux et des produits ?

L'Anses** sera sollicitée pour évaluer ce projet de stratégie vaccinale et une évaluation de l'impact socio-économique menée. Des outils de veille et d'évaluation des virus influenza qui circulent devront également être mis en place.

En parallèle, la DGAL propose de mener des actions d'influence auprès des autres pays. Ce sujet pourra être porté par la présidence française du Conseil de l'Union européenne de 2022.

Les premiers échanges avec les services officiels d'autres États membres ont montré l'intérêt d'un certain nombre de pays à ce projet. Les échanges avec les autres États membres devront aussi inclure une « mise en perspective du sujet vaccination avec le zonage et la compartimentation », précise la DGAL.

La vaccination pose en effet des problèmes à l'exportation pour les différents maillons de la filière avicole et la levée de ces obstacles fait l'objet de concertations préalables avec l'Union européenne et l'Organisation mondiale de la santé animale.

Un bilan des cas d'influenza aviaire hautement pathogène en France au 14 octobre fait état de trois foyers en basse-cour dus à un virus H5N8 (deux foyers en Ardennes, dont un lié au premier confirmé le 9 septembre, et un foyer confirmé le 15 septembre dans l'Aisne secondaire au foyer détecté le 30 août en Belgique). Toutes les souches détectées sont proches de celle du foyer belge.

En outre, un cas de type H7N7 a été confirmé dans la faune sauvage en Moselle chez un cygne trouvé mort à Metz. M.J.

* CGAAER : Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux.

** Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

 

 

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1590

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