Covid-19 : deux chats confirmés positifs aux États-Unis

Ces deux cas détectés aux États-Unis s'ajoutent à quelques autres confirmés dans le monde.

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Michel JEANNEY

Épidémiologie

Après la Belgique et Hong-Kong, c'est au tour des États-Unis de confirmer des cas positifs de Covid-19 chez des animaux de compagnie, en l'occurrence deux chats dans deux foyers distincts. Ces nouveaux cas chez l'animal, qui restent extrêmement rares au regard du nombre de malades humains, ne remettent pas en cause le fait que les animaux domestiques ne semblent pas jouer de rôle dans la diffusion de la maladie. C'est l'Homme qui contamine les animaux.

Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies et les laboratoires nationaux des services vétérinaires du département de l'Agriculture des États-Unis ont annoncé, le 22 avril, des cas d'infection par le SARS-CoV-2 chez deux chats de compagnie.

Ce sont les premiers animaux de compagnie aux États-Unis testés positifs pour le virus du Covid-19, précise ProMed Mail de l'association International Society for Infectious Diseases.

Les précédents cas d'animaux confirmés infectés par le SARS-CoV-2 aux États-Unis ont été rapportés dans la faune sauvage captive, chez deux tigres et trois lions du zoo de New-York (DV n° 1524).

Deux foyers distincts

Les chats étatsuniens positifs vivent dans deux régions distinctes de l'État de New-York. Tous deux souffraient d'une maladie respiratoire légère et devaient se rétablir complètement, explique ProMed Mail.

« Des infections au SARS-CoV-2 ont été signalées chez très peu d'animaux dans le monde, principalement chez ceux ayant un contact étroit avec une personne atteinte de Covid-19 », rappelle ProMed Mail. « Pour le moment, les tests de routine des animaux ne sont pas recommandés. »

Dans les cas newyorkais, un vétérinaire a testé le premier chat après qu'il eut montré des signes respiratoires légers. Aucun membre de la famille propriétaire de l'animal n'a été confirmé malade du Covid-19.

« Le virus peut avoir été transmis à ce chat par des membres de la famille légèrement malades ou asymptomatiques ou par contact avec une personne infectée à l'extérieur de son domicile », suggère ProMed Mail.

Des échantillons du second chat ont été prélevés après qu'il eut montré des signes de maladie respiratoire. Le propriétaire du chat a été testé positif pour le Covid-19 avant que le chat ne montre des signes. Un autre chat du ménage n'a montré aucun signe de la maladie.

Ces deux cas détectés aux États-Unis s'ajoutent au cas positif chez un chat en Belgique (lire DV n° 1523) et chez un autre chat confirmé aussi fin mars à Hong-Kong. Depuis, un chat d'Ile-de-France a également été testé positif par l'école vétérinaire d'Alfort, pour la première fois en France, fin avril (lire DV n° 1528).

Déclaration obligatoire

En l'état actuel des connaissances, rien ne prouve que les animaux jouent un rôle dans la propagation du virus Covid-19, explique ProMed Mail qui rejoint sur ce point l'avis de l'Anses* en France (DV n° 1526).

L'Organisation mondiale de la santé animale considère le Covid-19 comme une maladie émergente et les infections animales confirmées doivent donc être déclarées.

Rappelons que l'Académie de médecine en France a émis plusieurs recommandations concernant les animaux de compagnie dans le contexte du Covid-19 :

- renforcer les mesures habituelles de biosécurité vis-à-vis des nombreux agents pathogènes pouvant être transmis (aérosols, salive, déjections) par les animaux de compagnie (chien, chat, furet, rongeurs notamment) et souvent ignorés du propriétaire ; il importe de se laver fréquemment les mains lorsque l'on s'occupe de l'animal (litière, promenade, alimentation, etc.), surtout s'il a été caressé, et il ne faut pas le laisser lécher le visage ;

- séparer le propriétaire ayant le Covid-19 de son animal de compagnie pendant la période où le malade peut être excréteur du virus ; autant que possible, il faudrait instaurer une quarantaine permettant de limiter tout contact rapproché de l'animal avec les autres membres de la famille (animal dans la chambre, par exemple).

Cependant, « ces recommandations ne doivent pas faire oublier que dans un foyer où une personne malade a le Covid-19, le risque pour les personnes vivant sous le même toit est bien plus lié aux contacts avec ce malade qu'avec l'animal de compagnie », ajoute l'Académie.

« Tout particulièrement en période de confinement, l'animal de compagnie est bien plus un ami qu'un danger », conclut-elle.

* Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1528

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